Ch17, pas si malThink I like you,
Best when you're just with me,
And no one elseUne collision. Le casque tomba de sa tête, elle fut éjectée contre le mur du couloir. C'est quoi ce délire ? Une ombre passa à toute vitesse, les pas lourds retentissaient en écho au travers du couloir vide. Elle eut à peine le temps de reconnaître à qui appartenait cette longue chevelure noire qu'elle s'était déjà volatilisée.
Momo.
Est-ce qu'elle pleurait ?
Elle se plia pour ramasser son appareil musical, perplexe. Pourquoi elle pleurerait ? Qu'est-ce qui avait pu arriver ? Une boule s'était formée dans ses tripes et lui nouait durement l'estomac. Ses pieds s'étaient comme ancrés dans le sol, plantée là, les bras pendants, engourdie. De la culpabilité. C'était un relent de culpabilité. Est-ce que ça pourrait être à cause de moi ?
C'était toujours comme ça. Elle se compressait, s'enfermait, se confinait dans les extrémités de ses principes. Et puis elle craquait. Quelque chose se déclenchait. Une forme de rébellion. Elle savait que c'était fini quand elle se disait "au diable". Après ça elle lâchait tout. Comme un élastique sur lequel on aurait trop tiré, elle se fissurait. Elle oubliait tout pendant une demie-seconde de frénésie où elle défiait tout. Où elle sortait d'elle-même. Où elle se lâchait. C'était ce qui s'était passé le soir d'avant. Le soir d'avant. Un souvenir trop vif qui la fouettait désormais de culpabilité.
Coupable. C'était ce qu'elle était. Elle avait commis un crime.
Elle lui courut après. Trop assénée par sa culpabilité pour rester plantée là, comme la lâche qu'elle était déjà. Elle y alla, presque plus pour elle-même. Pour se sentir mieux. Pour alléger sa conscience. Pour se convaincre de ne pas être une si mauvaise amie. Une impostrice. Une hypocrite. Parce qu'elle y allait mais ça ne changerait rien. Ça ne changerait rien à ce qu'elle avait fait. Ça ne ferait pas disparaître ce qu'elle avait commencé à construire avec lui. Ça ne rendrait pas son amie moins triste.
Ce qui est fait est fait. Alea jacta est.
"Qu'est-ce qui se passe Momo ? — l'interrogea-t-elle inquiète."
C'était encore plus dur une fois face à elle. Les conséquences de son égoïsme se matérialisaient en direct. Il ne restait d'elle que des décombres. Des yeux bouffis, irrités et larmoyants, un nez gonflé, rougi, une respiration erratique, rythmiquement coupée par ses reniflements, des joues mouillées, tachées des traces noires du maquillage qui coulait. Une épave. Tout était abîmé. Et elle se demandait quel prix avait eu son bref moment de plaisir la veille. Est-ce que ça en valait le coup ?
Elle repensait à elle dans ses jours de lune de miel. Lorsqu'elle était aussi doucereuse et sucrée que du sirop, lorsque ses yeux étaient étoilés, pailletés sur la paupière, lorsqu'elle choisissait très minutieusement sa tenue du lendemain, être belle mais pas en faire trop, tout ça pour essayer de capter un regard. Elle l'avait jugée. Elle l'avait trouvée insensée. Elle s'était dit que c'était puéril. Tout ça pour un garçon. Et voilà où elle en était maintenant. Pour le même garçon, elle lui avait enlevé cette pellicule d'espoir, ce tissu d'illusion qui l'abreuvait de bonheur, elle lui avait tout pris.
Momo ne parlait pas. Elle pleurait en silence. Presque accusatrice. Comme si Seiko n'était pas là, avec elle, dans sa chambre. Elle ne voulait pas parler. Elle ne voulait pas dire pourquoi.
"Qu'est-ce qui s'est passé ?
"J-Je sais pas comment te dire ça... — sanglota-elle, la voix vacillante."
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I can see the light - Shoto x OC
Fanfiction"Le soleil se levait, un rayon m'a chatouillé le visage, et c'était comme si l'obscurité avait disparue. Je redécouvrais le monde du point de vue d'une adolescente normale. Et je me suis dit : Enfin, je peux voir la lumière" NEW YORK TIMES BEST SEL...