Résultat

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Ace essaye de rester stoïque, il pense que Cassie doit se moquer de lui tellement son stress est visible sans compter que ce satané costume bleu qu'on les oblige à porter pour les grandes occasions ne lui va plus. Il a grandi de trente centimètres depuis la dernière fois qu'il a dû le porter. Normal que Cassie ait rit comme une baleine en le voyant descendre les escaliers. Sa mère l'avait pourtant prévenu la semaine précédente. Il ne l'a évidemment pas écoutée. Honteux il joue les blasé tout en essayant de repérer Cassie dans la foule sans se retourner mais impossible de la retrouver dans tout ce monde. Partie sûrement depuis un moment, elle apparaît et disparaît comme un fantôme. Il hausse les épaules, oublie ses questions, et se tourne face à l'estrade pour profiter de ce moment qu'il attend depuis longtemps.

Tiens il fait bien calme tout à coup : « Alexandre Campbell... Alexandre Campbell....», On lui envoie un coup de coude dans les côtes, c'est son voisin de rangée. Il se penche vers lui, dit :
- Ce ne serait pas toi Alexandre Campbell ?
- Si
- Alors on vient de te désigner dans les reçus pour les sélections mon pote, lui dit-il en le poussant vers l'avant. Comme d'habitude sa maladresse le rattrape. Il se prend les pieds dans les manches de sa veste qui traînent par terre et s'étale de tout son long sur le sol... Ça n'échappe à personne. Tout le monde se moque de lui et rit sous cape, il se relève alors que les plaques rouges dans son cou et sur son visage réapparaissent...
À présent, il avance à pas prudents vers l'estrade vouté, les yeux fixés sur ses pieds. Il est l'avant-dernier à avoir été reçu, le dernier n'est autre que le gars qui lui a frappé sur l'épaule. Il s'appelle Diego Follet, il se fait cette réflexion alors qu'on lui passe un brassard électroniques à la cheville, comme les condamnés d'un temps ancien bien qu'ils ne servent plus seulement a détecter leur déplacement mais aussi leur état de santé ...
- Attendez une minute ! J'ai été sélectionné ! J'ai été sélectionné !!! se dit-il, un sourire béat plaqué sur son visage. Heureusement que ses plaques rouges ont disparues.
Le responsable continue son discours mais il n'écoute déjà plus, il attend, impatient, qu'il leur permette de serrer leur famille dans leur bras avant de partir pour le palais. Il espère voir Cassie même s'il doute qu'elle soit encore là ! Il voit sa mère qui lui sourit au-travers de ses larmes. Pourtant quand il a posé sa candidature elle était plus que réticente mais en trois ans, elle a eu le temps de s'y faire ou peut être qu'elle est tellement fatiguée de se battre contre lui, de sa condition de vie, qu'elle espère qu'il trouve mieux ailleurs.
Diego le frappe sur l'épaule :
Eh mon pote ! Reviens parmi nous ! On peut aller saluer nos familles. Ace se tourne enfin dans sa direction, il a un sourire amical et lui tend la main.
- Salut ! Moi c'est Diego Follet et toi c'est Alexandre Campbell c'est bien cela ?
Hum! il se sent tout petit à côté de cette montagne de muscle qui le dépasse d'une bonne tête et fait au moins le double de sa carrure. Ce garçon a la peau chocolat au lait l'intimide. Dire que dans le mois à venir il va devoir se battre contre lui. Il lui rend son coup sur l'épaule de toute ses forces pour l'impressionner, puis il le plante là pour serrer sa mère contre lui, sa mère qui le regarde avec fierté.
Ces dernières semaines, Auriane semble de plus en plus voûtée. Des rides se sont invitées autour de ses yeux, sur ses tempes, même sur son front. Malgré son bonheur apparent Ace ressent son inquiétude
- Alexandre... Ace... Bien que ce soit un honneur d'être choisi lors de la moisson, je t'en prie mon fils soit prudent !
- Je serais prudent maman, je te le promets
- Encore une chose, une fois que tu séjourneras au palais surtout évite tout contact avec Edward Archibald Green et si tu ne le peux pas tiens-toi sur tes garde. Ne lui fait surtout pas confiance !
- Pourquoi maman, qui est cet homme ?
La cloche sonne Ace tu dois y aller !
- Maman !
Elle se recule pour partir, se retourne lorsqu'elle atteint la porte qui va bientôt se fermer. Les festivités sont terminées, la place s'est totalement vidée, pendant leur discussion, il ne reste plus qu'elle et les autres sélectionnés qui forment déjà un peloton marchant vers le palais.
- Je t'aime Ace ne l'oublie jamais.
Et Auriane Campbell passa la porte sans un regard en arrière vers son fils qui reste pourtant au milieu de la place en train de fixer cette porte fermée depuis dix minutes. Le capitaine qui annonçait les sélectionnés choisit cette instant pour lui hurler dessus.
- Qu'est-ce que tu fais à la traîne l'empoté ? En avant et une, deux une deux...
Ça commence bien c'est la deuxième fois qu'il se fait remarquer. Il se dépêche de rattraper les autres, qui l'attendent déjà dans la cours avant du château alignés en mode repos sur le gravier. Il arrive au pas de course et se place dans la dernière section.
Le lieutenant, ou du moins l'homme qu'ils ont tous pris pour un lieutenant, se met à parler.
Bonjour messieurs, Je me nomme Stevens Mallory en tant que commandant en second de la garde des Régents je serais votre instructeur durant ce prochain mois. Maintenant veuillez me suivre nous allons contourner le palais.
C'est déjà la fin de l'après-midi lorsqu'on atteint notre destination.

Ils se rendent directement dans la salle d'entraînement. Il faut traverser les jardins où de merveilleuses fleurs d'un bleu fluorescent, des roses et bien d'autres fleurs s'y épanouissent tout cela entouré d'une haie luxuriante avec juste quelques pierres où poser les pieds afin de ne pas abîmer toute cette flore magnifique. Face à eux une grande porte de hangar noire qui coulisse sur une immense salle en béton ciré avec une dizaine de sacs de sable accrochés à la poutre centrale de cette charpente gigantesque. Sur l'un des murs, quatre cibles et entre chacune d'elles, des étagères où une profusion d'armes les attendent cela va de l'équipement de tir à l'arc en passant par des armes à feu, des couteaux de lancer, des shurikens ainsi que des katanas et des épées ... Nul autre endroit semblable dans toute la ville. Dans un coin, un ring semble dormir dans l'attente des combats éliminatoires. Le commandant second leur indique une porte en piteux état dans le coin supérieur droit de la pièce.

- Nous passons à présent dans les dortoirs ! dit-il.

Le mur qui se situe près de la porte des dortoirs dont l'entièreté est recouvert de tatami gonflable. Ace se fait encore une fois distancer par les autres, pourtant loin d'être petit. Il fait de grande enjambées afin de rattraper le groupe. Certains le dévisagent déjà avec un sourire goguenard. L'air de penser qu'il sera facile à éliminer. Ils entrent dans un dortoir sans fenêtre aucune, non, en fait il y a des fenêtres mais elles sont toutes recouvertes de peinture noire, en y regardant de plus près il y en a huit. Toute cette obscurité forcée et l'état du bâtiment mettent Ace mal à l'aise. Il ne peut s'empêcher de comparer l'endroit à une prison plutôt qu'aux dortoirs des futurs protecteurs des Régents. Il n'arrive pas à cacher son malaise, se frotte la nuque à plusieurs reprises, et commence à transpirer. Plus il avance, plus cet endroit est sinistre. Sur le mur, plusieurs rangées de lits superposés en métal usé sur lesquels sont disposé de vieilles couvertures trouées par endroit, un oreiller, une taie, un drap ainsi qu'un t-shirt blanc et des pantalons.
Plus loin un mur coupe la pièce au tiers et derrière lequel se cache des douches communes, il en dénombre une vingtaine. Le long du mur de douches, entre les lits superposés, il y a deux énormes étagères elles aussi en métal des t-shirts, des pantalons, des chaussures entreposés sous leurs prénoms ... le tout en noir. Le commandant second s'arrête devant celle-ci :
Voilà votre penderie, à partir de maintenant ceci seront vos affaires, votre nom est apposé sur votre casier. Si on peut appeler cela un casier j'aurait dit étagère pense Ace. Les vêtements vous seront fournis tous les jours. Pas de fantaisie ici, elle n'y a pas sa place à vous devez être le plus discret possible, je dirais même invisible pour être un bon gardien. C'est pour cette raison que certains d'entre vous auront besoin d'une petite coupe. Mais pour l'instant je vais vous laisser prendre vos quartiers, messieurs je vous laisse!

Les sept frontières livre 2  Le gardienOù les histoires vivent. Découvrez maintenant