26 ans

Prologue

Qu'ai-je donc à donner, que la nuit ne m'a soufflée ? (...) Déjà tard, mais pas trop tard, à toi de voir, à toi de croire (...). La vie n'est ta journée que si la mort lui nuit. (...) Jean-Louis Aubert

Alors ça y est ton deuil est fait ? Tu vas vraiment nous laisser crever comme ça ? Aussi facilement ? ça me fait de la peine de mourir comme ça, vraiment, si jeune en plus... Grâce à toi j'aurais pu vivre bien d'autres choses. J'aurais pleuré par moments c'est certain mais je me serais reprise et j'aurais aimé plus fort, plus intelligemment. Je t'aurais fait honneur je te le jure. J'aurais fait de toi quelqu'un de riche. J'aurais même pu t'aider à retrouver l'amour, les amours même à l'arrivée du fameux démon de midi.

Pourtant, à cause de toi, tout ça ce n'est plus rien du tout. C'est juste une déception, une immondice de désillusions. Tu ne mérites même plus ma considération. Dès demain soir, minuit, j'irai hanter les rêves de quelqu'un d'autre alors que toi tu commenceras à mourir vraiment, de l'intérieur. Tout le monde sait que c'est la pire des morts. Personne ne se souviendra jamais de toi. Un jour ta tombe ne sera plus fleurie parce que tu trahis toujours ceux que tu aimes, par pure lâcheté et aussi par fainéantise.

Commence maintenant à préparer ton plan-retraite anticipée. Je suis sûre que tu joues déjà au scrabble et que dans les salles d'attente tu fais des mots croisés. Qu'est-ce que tu crois ? Je t'ai vue. Je suis ton miroir, ton stalker, ton hacker mais dans la vie réelle, dans ton esprit, dans ton âme, je suis ton passé, tes failles et tes complexes. Je suis tes dimanches de pluie, tes vacances de la Toussaint, ton automne perpétuel mais je vais disparaître si c'est vraiment ce que tu veux.

Adieu. Je t'aimais plus que toi-même mais maintenant je te hais alors effectivement : séparons-nous.