Chapitre 15-Ariane

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Musique : Genesis-Grimes

Pumpkin n'arrête pas de miauler face à la porte. Ça m'inquiète car il ne fait jamais ça... Depuis une semaine, je ne cesse de penser à mon agression dans la rue et j'angoisse qu'il m'aie enfin retrouvée...

Il faudrait que je pense à installer des caméras de sécurité mais mon stage paye à peine mon loyer et je dois économiser pour mes examens...

Si Pumpkin continue, j'appelle Flora. Ou la police. Ou au moins je daigne regarder à travers le judas.

Les cinq minutes suivantes, il n'arrête pas. J'ai les mains toutes tremblantes à tel point que je fais tomber ma tasse de café sur mon tapis tout neuf. Les larmes roulent une à une sur mes joues et je m'écroule à terre.

Je suis à bout... Je ne sais même plus si mes mouvements saccadés sont dûs au taux élevé de caféine qui circule dans mon sang, mon manque certain de sommeil ou à ma paranoïa qui grandit plus le temps passe.

Ces derniers jours, j'ai été totalement repoussée dans mes retranchements. Entre Zachary qui ne veut pas quitter mes pensées, le rythme insoutenable de mon travail au cabinet et le repos que je ne prends volontairement pas, je suis épuisée.

Comme d'habitude, je fais l'autruche et fuis la réalité en fonçant tête baissée vers un maximum de projets différents, quitte à y laisser ma santé. A vrai dire, je ne sais même plus à quand remonte mon dernier vrai repas. J'enchaîne les compotes et les barres de céréales.

Pourtant, c'est à peine si je ressens la faim qui me tiraille le ventre. L'hiver proche n'aidant pas, je suis entrée dans un véritable mode d'hibernation.

Après avoir détaché tant bien que mal le café ayant laissé une teinte jaunâtre sur les poils roses du tapis, je me risque à observer la raison des miaulements incessants de Pumpkin.

J'approche mon œil en retenant ma respiration. Je suis à deux doigts de m'évanouir.

J'aperçois une chevelure rouge, assise sur le paillasson.

Zach...

Mon coeur se met à palpiter encore plus. Pourquoi fallait-il qu'il vienne à cette heure-là ? Je ne veux plus le voir.

Et puis il ne pouvait pas me prévenir comme tout le monde ? Plutôt que me laisser fébrile à attendre d'être assassinée dans mon propre appartement. Ou même pire.

J'ouvre violemment la porte en percutant son dos qui y était adossé et le fixe en posant mes poings sur les hanches :

─ J'attends des explications.

─ Bonjour- ou plutôt bonsoir jolie Ariane. Moi aussi je suis ravi de te revoir, baille t-il

Il s'était assoupi... Devant chez moi... Je suis prête à parier mon âme qu'il est totalement bourré.

─ Pourquoi es-tu ici ?, m'agacé-je

─ Je voulais te voir.

─ Je n'en ai pas envie. Tu peux rentrer chez toi et aller te coucher.

Il se lève précipitamment et titube jusqu'à moi. Il m'agrippe par les épaules, manquant de retomber au sol.

Il sait très bien que même alcoolisé et en lui vouant toute la haine du monde, je ne pourrais jamais le laisser rentrer chez lui dans cet état.

─ Est-ce qu'on peut discuter au moins ? Juste cinq minutes ?

─ Je n'ai strictement rien à te dire, mentis-je

From Strangers to Lovers ?Où les histoires vivent. Découvrez maintenant