Chapitre 5
Musique : Supermassive Black Hole - Muse
Ronan MartinezL'alcool me brûle la gorge lorsque je l'avale. Je suis encore frustré par ce fling que cet inconscient de Cruz m'a pointé sur le crâne. Mais cette altercation a réveillé mon instinct de survie. Aza n'hésitera pas à me tuer si je le gêne. Mais je ne suis pas là pour le regarder prendre le contrôle. Je dois gagner face à lui.
Comme si mes pensées avaient été entendus le principal concerné apparaît sur le tabouret à côté du mien à la buvette. Ses yeux ne cachent pas son dégoût pour l'alcool que je m'empiffre. Il n'aime pas l'alcool ?
J'ignore si c'est l'alcool qui me fait délirer ou non, mais son visage s'approche étrangement trop du mien. J'arrive maintenant à sentir son odeur de shampoing à la coco. La coco, un parfum si doux pour un homme si dur. J'aime la coco.
- Riccardo. Il faut le suivre ce soir.
Son souffle contre mon oreille me réveille immédiatement de la bulle que l'alcool avait créé autour de moi. Je ne me pause même pas la question d'où il tient cette information parce que lorsque Aza tient une arme pour tirer, il tire. Il ne se contente pas de la garder sagement dans sa poche, et là il tient l'occasion d'attraper Riccardo et les Torres.
Suite à ses paroles il appelle son père pour le prévenir. Ce qu'a trouvé Aza sur les achats des Torres est très intéressant. Nous avons la porte grande ouverte devant nous, plus qu'à la franchir.
Nous quittons de façon ordinaire la salle. En avertissant le reste de l'équipe de notre mission improvisée, Aza a perdu de vue Riccardo. À l'extérieur rien ne nous indique où il pourrait être.
Lorsque je me tourne vers Aza la surprise doit se lire sur mon visage. Ses pupilles se sont extrêmement élargis, bien que le manque de luminosité qu'offre la nuit joue un rôle, la dilatation est flagrante. Il se passe des choses dans sa tête que je ne pourrai jamais comprendre.
L'orsque j'aperçois les phares d'une voiture provenir des garages à l'arrière du bâtiment l'envie de me foutre une claque m'exaspère. Pourquoi ne pas y avoir pensé. J'étais convaincu qu'il aurait filé illico presto pour ne pas se faire choper. Il ne se méfie pas, ou alors il n'a pas besoin de se méfier. Envisager l'hypothèse qu'il ne cache rien est stupide mais pourtant bien présente.
Une claque me fait sortir de mes pensées dans l'immédiat. Je n'ai pas vacillé mais ma joue picote. Je sers immédiatement la mâchoire prêt à frapper à mon tour ce sale gosse. Il ne sait rien faire sans violence.
J'attrape son bras puissant et le lui tord dans le dos. Avec évidence il ne cille pas et rien ne le trahit. Il tente même de venir me frapper avec son autre main et il y parvient, mais j'attrape son second bras et les coinces dans son dos. Cette fois des grognements de rage lui traversent la gorge. J'ai de l'expérience, ce n'est certainement pas par un nabot pareil que je vais me faire écraser.
- Joue pas au con Cruz, je te suis dans ta mission alors que tu va te planter.
D'un coup il arrête de se débattre. Je n'ai pas accès à son visage pour déterminer ses expressions. Mais parfois le silence est plus terrifiant que les hurlements, surtout ceux d'Aza.
Il me prend de court lorsqu'il nous fait pivoter et donc me fait perdre l'emprise que j'avais sur lui. Je perds l'équilibre et tombe au sol. Il en profite pour venir se mettre à califourchon sur mon abdomen. Nos respirations dans la nuit sont saccagées. Le silence tombe tendis que nos yeux se torturent.
- Que tu ne me fasses pas confiance m'importe peu Martinez. En revanche je ne me trompe jamais.
Martinez. La mention de mon nom à travers sa voix grave me prouve qu'il n'est qu'un peu plus sérieux. Je ne peux retenir le sourire qui me menace. Alors je me mets à rire. Le corps d'Aza bouge au même rythme que mon abdomen. Je ne quitte pas des yeux son visage et son sourire qui apparaît. Je suis accaparé par les fossettes qui cillent ses joues.
Quand il s'agit de lui et moi, tout part vite, trop vite.Il se relève laissant un sentiment de légèreté sur mon corps. Je me lève à mon tour et l'observe se mettre les cheveux en arrière rageusement. Il me lance des éclaires avec ses yeux et je ne peux me retenir de rire, ce qui aggrave mon cas. L'euphorie me prend ce soir, j'ignore pourquoi. Ou peut être tout simplement l'alcool.
Il regarde autour de nous afin de retrouver Riccardo. Un miracle se réalise lorsqu'au loin on aperçoit des phares. Il me regarde avec une intention derrière la tête que je comprends immédiatement. Je fais non de la tête. Sans même prendre la peine de m'échanger un mot il se met à courir, je n'ai d'autre choix que de le suivre. Nous ne savons pas où ils vont et donc durant combien de temps nous devons courir. Je déteste ce putain de Cruz.
Nous courons sur le bord de la route de façon à ne pas être visible dans les rétros. Je remarque immédiatement la facilité qu'a Aza pour courir, il maîtrise sa respiration à la perfection. Ses gestes sont réalisés de façon à ne pas le fatiguer. Je ne me trouve pas dans la même posture, j'ai toujours détesté courir.
Je commence à n'en plus pouvoir, la voiture roule à une vitesse plutôt lente, certainement pour être prudent sur la route de nuit. Mais je ne suis pas convaincu de tenir encore longtemps. La patience n'est pas mon fort non plus.
- Ma respiration devient difficile putain. M'apitoyais-je
- Ferme ta gueule tu respireras mieux.
Je vais le laisser courir derrière sa voiture comme un chien tout seul à ce stade
Je suis soulagé de voir que la voiture tourne et se gare devant une superbe entrée, des couleurs violettes et bleues scintillent. Ce bâtiment ressemble à un club. Il a quitté son casino pour aller se vider les couilles ?
Nous nous cachons dos contre un mur afin qu'ils ne nous voient pas. Nos respirations sont toutes deux complètement saccagées par l'effort. Nous devons tout de même retenir nos souffle lorsqu'ils sortent du SUV pour ne pas se faire entendre dans le calme de la nuit. Malgré la forte musique que le club dégage, le silence règne. Seul leurs bruits de pas son présents. Le temps semble s'arrêter tant mon coeur ralenti.
Et comme une décharge lorsque Aza attrape ma main, mon coeur repart. Mes yeux sont grands ouverts tendis que j'observe Aza, complètement serein. Comme si il ne se rendait pas comte de son geste, ou n'est-ce peut être que moi qui psychote. À l'aide de sa main accrochée à la mienne il me tire à sa suite, nous faisant entrer dans le club derrière Riccardo.
Dès que nous entrons la chaleur me percute et Aza lâche ma main soudainement dégoûté, je lève les yeux en l'air épuisé par ses enfantillages.
Face à nous des femmes et des hommes peut vêtus dansent de façon provocante. Les clients s'émerveillent et bavent devant les danseurs. Pourquoi on l'a suivi ici ?
Alors que mon visage est dans le dégoût et l'épuisement, celui d'Aza est sérieux, il analyse les moindres petits espaces du bâtiment. À quoi il pense putain ?
Fin chapitre 5
Avec un peu de retard voici la suite !
VOUS LISEZ
Suis moi je te fuis
RomanceAza Cruz grandi dans une famille particulière, Leurs relations sont complexes et vicieuses. Et à cause de son père au travail inhabituel, à la tête du réseau Cruz, Aza vivra un enfer lorsque l'ennemi s'en prendra à lui à son adolescence. Ronan Mart...