Chapitre 1: Je ne suis qu'une tempête

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Isaac

On dit souvent que le calme vient après la tempête, j'aurais aimé que ce soit le cas. Pour moi ma vie n'a fait qu'être qu'une tempête qui n'a cessé de grandir au fil du temps. Les gens vous crieront carpe diem mais comment cueillir le jour et profiter de l'instant présent lorsque ce dernier n'est que souffrance et malheur ? Toute ma vie je n'ai fait qu'enchaîner les épreuves on m'a toujours dit « tu iverras ça ira mieux » ou encore « ce qui ne nous tue pas nous rend plus fort, tu verras tu auras un mental d'acier ». Mon cul c'est du poulet t'en veux une aile ?


Pour comprendre pourquoi je dis tout ça il faut remonter au jour de ma naissance. Je suis du 29 octobre et le jour de ma naissance une énorme tempête a éclaté dans toute la côte ouest. D'après les médecins j'aurais dû naître le 14 novembre, mais ma mère aurait eu un accident de voiture et je serai né par césarienne en urgence car ma vie était en danger. C'est là que mes malheurs commencent, ma mère n'aurait pas supporté la césarienne et serait morte sur la table d'opération. Mon père n'aurait pas supporté son décès et est tombé dans l'alcool et la drogue. Les services sociaux sont passés et m'ont emmené dans une famille d'accueil. Ils étaient loin de se douter que cette famille voulait un enfant pour servir le leur, j'ai passé 7 anniversaires dans cette famille horrible. La deuxième famille n'était pas si mal mais leur fils faisait tout pour que je parte et c'est ce qu'il a fini par réussir à faire. Puis j'ai atterri dans une dernière famille d'accueil jusqu'à ma majorité. C'est là que tout a de nouveau dérapé, j'ai eu un job pour essayer de payer mes études, malheureusement mon patron n'était pas de cet avis et lorsqu'il me convoquait il essayait de profiter de moi. Enfin voilà j'ai 20 ans et ma vie n'est qu'une continuelle tempête. Après tout ce que je viens de dire je réalise que qualifier ma vie de tourmentée n'est peut-être qu'un euphémisme, ma vie est bien plus que ça, c'est un ouragan.





***





Il est 8h, il y a une semaine je vous aurais dit que je suis en retard pour mon travail mais voilà c'était il y a une semaine. La situation est bien différente maintenant. J'ai refusé les avances de mon patron et ça a touché son égo en plein cœur, résultat il m'a viré parce que je n'étais selon lui pas assez compétant. Si être compétant c'est accepter ses avances et de se faire toucher, je suis bien content d'être parti parce que je refuse qu'un homme aussi répugnant ne fasse quoique ce soit de mon corps. Enfin ce qui s'est passé me laisse dans une situation bien complexe, sans argent je ne peux plus payer le loyer du studio dans lequel je loge depuis plus de six mois. Même si la situation au travail était critique, j'étais bien payer et ça me permettais de payer le loyer, ma nourriture ainsi que tous les biens que certains jugeraient non essentiels. Résultat dans moins de trois semaines si je ne paye pas mon loyer je pourrais me retrouver à la rue. Je pourrais enchaîner plusieurs travails mais je serai obligé de sacrifier mes études, or s'il y a bien une chose qui m'aide à tenir dans cet enfer qu'est ma vie depuis ma naissance, ce sont bien mes études. Je suis le meilleur de ma promo et je ne peux pas me permettre d'arrêter mon année. Il va falloir que je trouve une solution et vite parce que les jours passent et le temps presse. Le fait même de penser à l'idée de perdre tout ce que j'ai réussi à construire en si peu de temps me dévaste, c'est comme si j'étais sur un chemin non éclairé, qu'il n'avait pas de fin et que la lumière qui se trouve au bout était inatteignable. Ma vie n'est-elle destinée qu'à être un enchaînement de mésaventure ?





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A rester bloquer dans mes pensées je n'ai pas vu le temps passer. J'étais censé finir un gros devoir que l'on m'a donné à faire il y a déjà 3 jours. Résultat, je ne l'ai pas fini et je suis à la limite d'être en retard en cours. Je prends mes affaires et claque la porte bruyamment avant de partir. L'heure ne cesse de défiler, il faut que me dépêche si je veux arriver à attraper mon bus et être à l'heure. Heureusement pour moi au moins, la météo est clémente aujourd'hui, un grand ciel bleu s'étend autour de moi et si j'avais plus de temps je l'aurais probablement contemplé quelques instants. J'arrive enfin à l'arrêt et par chance le bus est en retard de deux minutes ce qui me laisse le temps de monter dedans. Lorsque le bus s'approche je remarque la masse de personnes qui se trouve à l'intérieur.  Quand il ouvre les portes cette masse me semble encore plus grande que ce que l'on voyait lorsqu'il s'est approché. C'est dans un bus bondé de monde que je me rends à mon université. C'est l'une des plus réputées de la région, j'y suis entré grâce à une bourse que j'ai mérité après avoir passé des examens et fourni les papiers nécessaires. Le bus s'arrête à ma station, elle se trouve à trois minutes de l'université. Je ne serai pas en retard pour mon cours et ça c'est ce qui compte le plus en cet instant.


Le cri de l'ouraganOù les histoires vivent. Découvrez maintenant