"L'aveu d'infidélité n'était que la surface de ma faute. Ce que je vais révéler maintenant risque de briser à jamais l'image qu'il a de moi : j'ai levé la main sur Malaïka, et j'ai failli franchir une limite dont on ne revient jamais."
Salam 🇪🇬
Abdelhamid Corporation.
L'entreprise familiale, fondée par mon grand-père, est un symbole de notre héritage. Depuis trois générations, elle est passée de père en fils. Mon père a pris les rênes après mon grand-père, et aujourd'hui, c'est à moi qu'elle appartient. Mais cela n'était pas censé se passer ainsi.
Mon frère aîné aurait dû être le successeur naturel. Mais les problèmes liés à la drogue l'ont conduit en prison, un scandale qui a secoué notre famille. J'ai dû prendre sa place, et avec cela, la responsabilité de son fils. Élever mon neveu avec Malaïka n'a pas été facile, surtout après que sa mère s'est enfuie sans laisser de trace.
Mon deuxième frère, quant à lui, a choisi un chemin différent. Il a fondé sa propre entreprise, préférant suivre son propre destin plutôt que de rester sous l'ombre imposante de notre paternel. Leur relation, déjà fragile, s'est détériorée avec le temps.
À peine ai-je franchi les portes de l'Abdelhamid Corporation que mes employés, un par un, se lèvent pour me saluer. Leur respect est palpable, mais aujourd'hui, il y a une autre émotion dans l'air. Une nouvelle qui a déjà fait le tour de l'entreprise.
— Félicitations, Monsieur Abdelhamid. Disent-ils, les sourires accrochés à leurs lèvres.
Ils me félicitent pour la grossesse de mon épouse, une nouvelle que j'ai encore du mal à accepter pleinement. Je hoche la tête en signe de remerciement, mais mon esprit est ailleurs. Quelles résolutions devrais-je prendre face à cette situation ?
Je traverse l'immense hall, bordé de bureaux aux cloisons vitrées, puis me dirige vers mon bureau au dernier étage. Les murs sont recouverts de photos en noir et blanc de mon grand-père et de mon père, leur regard perçant semblant peser sur moi à chaque décision que je prends. L'héritage est lourd, et le poids des attentes encore plus.
Une fois dans mon bureau, je me laisse tomber dans le fauteuil en cuir, les pensées tourbillonnant dans ma tête.
Je devais m'excuser auprès de Malaïka mais des simples excuses n'allaient pas arranger les choses. Il faudra plus que cela.
Un coup léger à la porte m'arrache à mes réflexions. C'est Malik, mon ami et frère de cœur. Il entre sans attendre ma permission, comme il l'a toujours fait, son sourire habituel au coin des lèvres.
— Salam, t'as l'air soucieux. Commence-t-il en s'installant en face de moi. Qu'est-ce qui se passe dans ta tête ?
Je le regarde, et pendant un instant, je me demande si je devrais tout lui confier. Après tout, Malik a toujours été là, même dans les moments les plus sombres.
Je ferme les yeux un instant, tentant de rassembler mes pensées. Les mots me brûlent la gorge, et pourtant, je sais qu'ils doivent être prononcés. Il mérite de savoir, même si cela pourrait briser notre amitié.
