Athena
Bon Dieu, ce n'est pas croyable, j'ai failli avoir un trou dans le bras ce soir...
— Tu allais me tirer dessus ! M'écriais-je, toujours sous le choque. Tu étais prêt à me tirer dessus.
À peine cinq minutes que j'avais retrouvé l'usage de la parole, et j'étais devenue une folle hystérique qui insultait de Benicio de tous les noms depuis déjà une bonne dizaine de minutes.
— J'avais pas le choix. Grommelle-t-il.
Je vois ses doigts se resserrer autour du volant jusqu'à les entendre craquer, son visage déformer par la colère et une once de... Remords ? Depuis qu'il avait failli me loger une balle en plein avant-bras, cet air semblait ne pas vouloir quitter son visage. Bon Dieu, je n'arrive pas à comprendre la raison pour laquelle il a exécuté les ordres de cet homme, je veux dire, oui, il était terrifiant, mais bon sang, c'est de Benicio Molena qu'on parle ! Le mafieux le plus dangereux de tout le Mexique, et pourtant, il semble si... impuissant face à cet homme.
— On a toujours le choix ! Répliquais-je en me tournant à moitié vers lui.
La friction du siège en cuir frottant contre mon jean noir raisonne légèrement dans la voiture à cause de mon mouvement alors que je dévisage l'homme.
— Moi, je ne t'aurais pas tué, lui, si. Réplique Benicio.
Son ton déborde de colère et cependant, sa voix reste basse, il ne crit pas il n'en a pas besoin, ses mots ont déjà suffisamment d'impact puisqu'ils me laissent absolument sans voix.
— Félix n'a absolument aucun cœur, pour lui, la seule chose qui compte, c'est le travail, avec lui, tu foires ta mission, tu crèves, tu t'attaches, tu crèves, tu fais pas ce qu'il dit, tu crèves, et toutes ces conductions, je les ai putain pas...
Soudain, il s'arrête, ses yeux se fermant un peu plus longtemps que nécessaire, comme s'il se retenait de dire quelque chose.
— Merde, peu importe, je devait le faire, ou on se serrait tous les deux retrouver au fond d'un trou, et j'avoue que je n'ai pas trop envie de t'avoir avec moi tout le reste de l'éternité !
La fin de sa phrase me fait lever les yeux au ciel et je croise les bras sur ma poitrine, mon regard fixés sur la route tandis que mon pied trépignant sur le sol, la semelle de ma Converse déposant des petits grains de sable à chaque mouvement.
— Ouais, ç'aurait été un putain de cauchemar de devoir te supporter même en enfer.
— Tu parles, c'est moi qui aurais souffert avec un abruti comme toi avec moi. Commençais-je en le regardant du coin de l'œil. Je suis sûre que même la pire des tortures ne pourrait égaler ta présence.
Un petit mouvement au niveau de ses épaules m'indique qu'il est amusé, tout comme le rictus qui étire ses lèvres en même temps que la pression de ses doigts semble se défaire autour du volant. Je n'arrive pas bien à comprendre ce qui l'amuse tant puisque ce que je viens de dire n'est en aucun cas un compliment ou avait pour but d'amuser la galerie.
— Ta simple présence me fout un mal de crâne insupportable ! S'exclame l'homme.
Mes sourcils se haussent, et dans un signe dramatique, je dépose ma main sur ma poitrine, mes yeux écarquillés le détaillant au travers de mes cils et de mes quelques mèches auburn qui retombent sur mon front et mes joues.
— N'importe quoi. Maugréais-je.
— Si, si je t'assure !
Je croise mes bras sur ma poitrine comme une enfant, m'enfonçant dans mon siège comme si je boudais vraiment alors que son avis m'importe peu, et cette petite mascarade m'a presque fait oublier la gravité de la situation.

VOUS LISEZ
ATHENA
RomanceAthena Ross, 21 ans, jongle entre ses études de droit et son job de serveuse dans un restaurant chic de New York. Comme beaucoup d'étudiants, elle a besoin d'argent, et ce boulot lui permet de tenir le coup. Mais ce n'est pas un restaurant ordinaire...