XI - Mia

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Je suis une nouvelle fois tirée de mon sommeil contre mon gré. Je n'ai jamais si peu dormi que depuis notre arrivée au quartier général. J'étais tellement crevée après les événements de la veille que j'avais sombré sur le premier lit trouvé. Charlie a dû en faire de même puisqu'elle est à côté de moi, encore en train de baver sur son oreiller. Je cligne des yeux à plusieurs reprises, essayant de m'habituer à mon nouvel environnement. La pièce ne ressemble pas du tout au petit appartement que l'on occupait. Ici les murs sont faits d'un matériau lisse et argenté, fidèle au style du reste du vaisseau, et une douce lumière bleutée émane du plafond. Encore dans les vapeurs du sommeil, mes premières pensées vagabondent vers Shoross qui est venu nous sauver hier. Malgré toutes les circonstances étranges qui entourent notre rencontre, il continu de m'obséder. Une fille sensée se dirait de mettre un terme à tout ça, les féministes hurleraient au scandale et à la prostitution de nous savoir volontaires au programme de reproduction. Avoir un mari et des enfants n'avait jamais fait partie de mes ambitions, j'étais bien trop occupée à l'époque et trop stimulée par la réussite de notre société pour tout plaquer. Mais je n'avais jamais rencontré d'homme me faisant ressentir ce que je ressens quand je regarde le commandant. Le magnétisme et le pouvoir qu'il dégage avec ses traits fuselés, ses yeux d'un or profond et son uniforme orné d'emblèmes inconnus qui moule chacun de ses muscles massifs font bondir mon cœur quand je le vois. Il m'attire et m'excite d'une manière inexplicable, et cette attraction me donne envie d'abandonner ma raison pour suivre mon cœur, et cela pourrait bien lui donner tout pouvoir sur moi.

La sonnerie futuriste du vaisseau retentit une nouvelle fois, me tirant brusquement de ma torpeur. Je me redresse dans le lit, me lève avec précaution, mes jambes encore engourdies par le sommeil et me dirige vers la grande porte coulissante, me demandant qui peut bien sonner à cette heure matinale. Je m'arrête, hésitante, devant le panneau lumineux sur le mur à côté de la porte. Je n'ai pas encore bien compris le fonctionnement de tous les boutons et j'ai peur de me tromper. De toute façon, que peut-il se passer de grave si je me trompe ? Avant d'imaginer les pires scénarios, j'appuie sur un premier bouton et constate avec soulagement que le mécanisme de la porte s'ouvre lentement, révélant une jeune femme, un sourire chaleureux aux lèvres. Elle a l'air très douce et me fait penser à la princesse blanche neige avec ses longs cheveux noirs et sa peau très claire. Son ventre arrondi trahit le fait qu'elle est enceinte, et je me demande si elle fait partie des volontaires pour procréer avec les extraterrestres. Son visage demeure doux et bienveillant tandis que je l'examine.

Voyant qu'elle attend patiemment un geste de ma part, je l'invite à entrer dans la chambre et à s'asseoir sur le grand canapé au milieu de la pièce. Je lui fais signe de patienter tandis que je me dirige vers Charlie. Je la secoue énergiquement en la tenant par l'épaule pour la réveiller. Tandis qu'elle commence à râler à propos des mauvais traitements que je lui inflige, notre invité mystère rigole de la situation.

- T'aurais pu me dire qu'on avait de la visite !

Je lève les yeux au ciel et retourne vers la jeune femme et m'assois au sol en face d'elle bientôt suivie par Charlie.

- Bonjour, je m'appelle Léa. Le commandant m'a demandé de venir vous réveiller et de vous expliquer quelques détails sur le fonctionnement du vaisseau et les horaires ici, dit-elle d'une voix douce.

- Enchantée, Léa, je réponds, essayant de rassembler mes pensées. Alors, toi aussi tu vis sur le vaisseau du commandant... ? et tu es ici parce que tu as décidé de devenir mère d'un enfant extraterrestre ? Je lui demande en fixant son ventre. Léa esquisse un sourire chaleureux et acquiesce.

- Oui, je suis l'une des volontaires. Comme plusieurs autres d'ailleurs. Beaucoup d'entre nous ont fait le choix de participer au programme afin de pouvoir vivre en sécurité et ne plus manquer de rien. Ça a été une décision difficile au départ que je qualifierai d'opportunité aujourd'hui. On y a toutes beaucoup gagné. Enfin, ce n'est que mon opinion ajoute-t-elle gênée en faisant des grands gestes. Ne croyez pas que j'ai été envoyée pour vous convaincre s'il vous plaît ce n'est pas le but de ma visite.

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