Mon Roi | [Minsung]

10 - Interlude

"Minho, respire s'il te plait..."

L'intéressé avait du mal à écouter Chan. Il était dans un état de panique tel qu'il n'avait jamais expérimenté jusqu'à maintenant. Quand il était parti des jardins, Chan avait directement senti quelque chose n'allait pas. La panique, mélangée à ses chaleurs qui débutaient, se lisait sur visage et se sentait dans son odeur. Minho ne lui avait pas répondu quand il l'avait appelé, alors Chan l'avait immédiatement suivi jusque dans sa chambre.

"Tiens, bois de l'eau..."

À peine arrivé dans les appartements princiers, Minho s'était écroulé contre la commode du salon. Chan l'avait aidé à se redresser pour l'emmener jusque dans sa chambre. Il avait du mal à respirer, son souffle était court et son cœur résonnait lourdement dans ses oreilles. Crispé sur son lit, Chan dut même l'aider à boire pour ne pas qu'il s'en renverse partout.

"Elles sont arrivées plus tôt ?"

Minho hocha la tête. Les larmes aux yeux, il se tint le ventre en se recroquevillant sur le lit. Chan aussi connaissait le rythme des chaleurs du prince, à force de le seconder. Elles avaient au moins une semaine d'avance et, lorsque Minho poussa un geignement plaintif, il pensa à Han.

"J'ai mal..."

Ce n'était cependant pas le moment de penser au prisonnier. Minho souffrait, il semblait se débattre contre sa douleur, ce qui augmentait sa panique. Généralement, Félix lui montait un remède spécial pour atténuer la douleur des crampes. Chan devait le prévenir, mais il se voyait mal laisser les appartements du prince sans surveillance, alors que ce dernier entrait en chaleur.

"Je vais prévenir Félix, d'accord Minho ?"

Il s'assit sur le bord du lit. Puisqu'il était Bêta, l'odeur du prince ne lui faisait pas encore trop d'effet. Il sentait bon, l'appel était tentant pour n'importe quel être humain doté d'un odorat, mais Chan sentait surtout la panique et la douleur. Il n'avait jamais ressenti de désir malsain pour Minho, bien qu'au début et puisqu'il gardait toujours la porte pour s'assurer que personne n'entrait quand Minho avait ses chaleurs, ce fut difficile. Il était un pilier pour Minho, jamais il ne trahirait sa confiance.

"Tu peux t'enfermer le temps que je revienne ?"

Il voulut passer une main dans les cheveux de Minho dans un geste réconfortant. À peine frôla-t-il son crâne que l'intéressé eut un brusque mouvement de recul, rejetant la caresse de Chan. Ce dernier capta l'affolement dans ses yeux et son cœur se serra.

"Excuse-moi..."

Il s'apprêta à se lever du lit pour s'éloigner, mais Minho sembla revenir à lui quelques secondes. Il attrapa la main de Chan et leurs regards se croisèrent.

"Ne t'inquiète pas, je vais juste demander à Félix de te préparer du thé... Tu sais, celui qui calme tes crampes."

Chan parlait doucement. Il n'avait jamais eu à traiter directement avec Minho quand il avait ses chaleurs, c'était Félix qui le faisait. Le blond était le seul que le prince acceptait près de lui, mais Chan ne s'était pas attendu à un tel rejet. Sur Minho, il pouvait sentir une légère odeur de bergamote. Si Han avait précipité ses chaleurs et qu'il était vraiment ce que Chan pensait, sans doute que l'Oméga de Minho refusait tout autre contact.