Chapitre 27

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Je sais que je n'aurais probablement pas dû lui parler comme ça de sa famille mais je m'en fou, je fais ce que je veux et s'il est vexé tant pis.

Lui et sa famille ont détruit ma vie et ils comptent continuer alors, même si je connais maintenant leurs raisons, ça ne change en rien le fait que j'aurais préféré ne jamais les connaître.

Mais quelques minutes après, alors que je pensais que ça suffirait à me débarrasser de lui pour un moment, il est revenu dans la chambre pour me forcer à prendre le petit déjeuner avec "notre" famille.

J'ai beau l'avoir épousé bêtement, je n'appartiens pas à cette famille et encore heureux.

On est uniquement lié par un mariage qui, pour moi, ne représente plus grand chose si ce n'est la pire décision de ma vie.

Mais je n'avais pas vraiment la force de me lancer dans une autre dispute alors j'ai juste acquiescé avant de m'installer à leur table.

La vieille n'a pas arrêté de me lancer des regards noirs mais je risque de la tabasser si elle continue, ma patience a des limites que ma conscience veut franchir..

Oui, allons la taper.

Finalement, je profite d'un moment où ils parlent tous de leur travail pour aller dans le jardin sans demander l'autorisation à qui que ce soit.

C'est le seul endroit où je peux trouver un peu de calme et de sérénité surtout que, depuis l'incident avec le jardinier, personne n'ose plus m'approcher.

Je me retrouve donc seul dans cet immense jardin mais ce n'est pas plus mal au fond, je les déteste tous alors rien ne vaut ma solitude !

En descendant les quelques marches qui m'y emmènent, je me retrouve face au père d'Alexander, Cassius, assis paisiblement dans son fauteuil roulant.

Depuis mon arrivée, je ne lui ai jamais vraiment parlé et de ce que j'ai comprit c'est impossible de toute façon mais en le voyant dans cet état, je me sens mal d'une certaine façon.

Son visage est impassible et pourtant marqué par le temps et les épreuves mais semble éclairé par une lueur de sagesse.

Après avoir vérifié qu'il n'y avait personne autour, je m'approche et m'installe sur une des tables à ses côtés tout en lui adressant un sourire chaleureux.

Moi : bonjour Monsieur, je m'appelle Kieran Eldor... mais vous devez sûrement déjà le savoir je suppose.

Je cherche à entamer une discussion légère pour détendre l'atmosphère mais me rends compte que je reste potentiellement le fils de celui qui a détruit sa vie.

Alors même si je suis convaincu que mon père n'a rien fait, lui ne doit sûrement pas le savoir et me haïr de tout son coeur comme tout le reste de cette maison.

Bien évidemment, malgré ma présence et mon début de conversation, il ne bouge pas et ne dit pas un mot me laissant réfléchir à ce que je pourrais lui dire.

Je me sens obligé d'aborder le sujet délicat qui pese sur nos familles alors malgré le risque de me faire encore plus détester, je finis par lui en parler.

Moi : Je suis vraiment désolé pour tout ce qui s'est passé, et je n'ose même pas imaginer votre douleur et votre frustration.

Mais ce n'est pas une raison pour trahir la confiance de mon père, et je continuerai à le défendre même en enfer s'il le faut.

Moi : Mais malgré tout, je n'arrive pas à croire qu'une personne comme mon père ait pu faire une chose aussi horrible.

Cassius ne répond toujours pas, mais je sais que mes mots ont probablement touché une corde sensible en lui.

En lui offrant le bonheur, j'ai perdu le mien..Où les histoires vivent. Découvrez maintenant