Chapitre 51 : Ryan

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Chapitre 51 : Ryan 

La vie est pleine de surprises. Et chaque jour, j'ai l'impression que les surprises sont davantage surprenantes.

Lorsque je reçois le fameux message, je crois d'abord à une mauvaise blague puis je réalise qu'il est réel et qu'il m'est bel et bien destiné.

« J'aimerais te revoir. Ce serait possible, tu crois ? »

Évidement que nous pouvons nous revoir. J'avais finis d'espérer qu'elle me pardonne un jour et voilà qu'elle est sur le point de le faire. Il me faut juste trouver un peu d'argent et payer mon billet de train et le tour est joué.

Ou alors, elle veut juste me revoir pour se moquer de moi.

Au bout de quelques minutes, carte bancaire en main, je valide mon billet sur le site et je réunis mes affaires pour le voyage. Je contacte mon oncle pour savoir si je peux revenir à l'appartement et il accepte.

Pendant tout le mois, je logeais chez Calum, mon meilleur ami qui était resté dans notre ville natale.  C'était prévu que nous nous revoyons et ces retrouvailles d'un mois nous a fait du bien à tous les deux !


                                                                                                    ***

Le trajet dans le train est long, surtout quand on est seul et sans connexion internet. Et surtout quand on est agité de pensées diverses, aussi positives que négatives. Heureusement pour moi qui aie une playlist digne de ce nom et qui n'aie pas besoin d'un bon forfait pour écouter des chansons !

Je m'occupe donc en analysant des paroles de chansons mais je mentirais si je disais que je ne suis pas du tout en train de penser à ce qu'il va se passer dans les prochaines heures.

Je suis littéralement en train de me faire des scénarios par milliers.

Je regarde le paysage défiler et je constate que mon cœur est aussi inondé d'espoir que les champs sont inondés d'eau. Certains prés sont comparables à des lacs tant il a plu ces derniers temps.

Les minutes s'étirent à l'infini. Les heures semblent se multiplier par deux ou trois et les secondes sont plus nombreuses que les grains de sable sur une plage. Le temps capricieux fini tout de même par passer, si bien que lorsque la voix de la SNCF annonce le terminus, qui est aussi mon arrêt, je me réjouis et quitte mon siège, affaires en main.

Le chemin qui suit m'est familier. Je monte dans mon bus habituel, ravi de retrouver cette ambiance. Dans mon ancienne ville, il n'y a aucun transport,  étant un endroit très mal desservi.

Lorsque mon arrête, qui est donc aussi celui de Nina se rapproche, mon appréhension est à son paroxysme. Et si je faisais une erreur en revenant ?

Non, la seule erreur aurait été de ne rien faire.

Je descends du véhicule et avance sur une centaine de mètres. Je m'arrête avant de lever la tête vers le premier étage de la résidence de Nina. Sa fenêtre (ou bien celle que je pense être sa fenêtre) est fermée mais ses stores ne sont pas baissés. Ainsi, je devine une silhouette féminine qui passe et repasse une fois derrière la vitre et un fin sourire se dessine sur mes lèvres. Je ne reste pas planté là trop longtemps, mon sac pesant lourd sur mon épaule gauche et me dirige vers le porche. Je me réjouis que la porte soit grande ouverte et que je n'ai pas à utiliser l'interphone.

Does Love Need Forgiveness ?Où les histoires vivent. Découvrez maintenant