༶ Chapitre 4 ༶

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Une invitation singulière

Jenha

J'observe mon reflet dans le miroir de la salle de bain où je me suis éclipsée pour fuir la foule de terminale dans la maison. 

Je porte un débardeur qui m'arrive au ventre et mon jean bleu délavé tombe sur mes hanches. J'y ai rajouté un large gilet noir, recouvrant ainsi la moindre vue sur ma peau.

Je me sens terriblement seule et ce sentiment me consume. Je ne sais ni où aller ni quoi dire ou faire de mon propre corps. Je ne connais personne. J'ai juste l'impression d'être en trop.

Alex et Cale sont en bas, à rigoler avec d'autres élèves. Tandis que je suis montée, et pour ça j'ai du passer à côté d'eux avec l'espoir qu'ils me remarquent. Mais ça n'a pas marché et je me suis enfermée dans les toilettes.

Espérer m'est maudit.

Je suis ridicule. À courir derrière un signe d'attention de leur part. Ils n'auraient pas du me parler à la rentrée. Je m'y suis inconsciemment attachée.

Il faut bien que je sorte maintenant, ça doit faire au moins trente minutes que j'y suis, à scruter les détails de cette salle de bain. Elle est petite et majoritairement blanche, le carrelage l'est ainsi que le meuble et la baignoire. Seul le rideau contraste avec une couleur bleue marine. Tout semble neuf et dans la simplicité.

— Jenha ? résonne une voix à travers la porte.

C'est un homme.

Mes sourcils se froncent, qui peut bien me connaître ?

Je déverrouille la porte, laissant entrer Cale qui referme derrière lui. Il n'est qu'en short de bain et ses cheveux sont mouillés. Il a du faire un passage dans la piscine avant de monter.

— Ça va ? demande-t-il inquiet.

J'acquiesce silencieusement.

— Ça fait au moins une demi-heure que je te cherche.

Apparemment je n'étais pas dans la piscine.

— Oh, désolée, prononcé-je.

Il me regarde, et je regarde tout sauf lui. Sa présence me met mal à l'aise surtout dans un endroit aussi petit.

Je crois qu'il comprend vu qu'il réouvre la porte laissant un air nouveau s'infiltrer. Puis il sort, attrapant par la même occasion une serviette et attend que je le rejoigne.

— Viens je vais te présenter à des potes, ensuite je te montrerais une vue incroyable de l'autre côté du jardin, dit-il séchant ses cheveux bruns à l'aide de la serviette.

Alors je le suis. De toute façon c'était soit ça, soit mon retour à la maison. Et à ce moment là je ne pense pas que ce choix en soit un.

Il place la serviette autour de sa nuque et libère sa main pour attraper la mienne, afin de me mener à travers la foule.

On descend les escaliers qui nous mènent à une partie du salon, invité par des lumières de toutes les couleurs, qui n'éclairent pourtant que très peu. La musique International Love de Pitbull et Chris brown résonne dans toute la maison. Les gens sont affalés sur les canapés ou bien debout sur une table, d'autres se collent ne créant bientôt plus qu'une ombre. Je me demande dans quelles circonstances on peut être aussi proche d'une personne, devant un publique pareil, sans aucun malaise.

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