PROLOGUE

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clémence

Cela remonte à plusieurs années. Je me suis toujours demandé comment ma mère , Omaya, a fait pour supporter de vivre sept ans avec un homme qu'elle n'a jamais aimé et qui la violentait .

Il avait bien fallu qu'ils s'aiment ne serait-ce qu'un jour ou qu'il y ait au moins eu un semblant d'amour pour que Samuel et moi venions au monde, n'est- ce pas? Sinon, cela voudrait dire que nos vies n'étaient pas désirées.

Pourtant, maman nous a toujours aimé.

"—Je t'aime Clémence, souviens toi de ça. Personne ne te l'enlèvera."

Elle a passé sept ans à faire semblant que tout allait bien alors que rien n'allait , sept ans à tout endurer seule.

Cela me prouve bien la triste réalité des choses: Maman n'a jamais désiré ce mariage et à juste subi les actions de deux chefs de famille qui désiraient unir leurs enfants par les liens sacrés du mariage. Un mariage par intérêt. 

Jusqu'à présent , je me demande comment elle a pu trouver le courage d'éduquer seule et de nourrir deux enfants, tout en essayant de se reconstruire . Faut bien imaginer que ces sept années de violence récurrente ont laissé des traces indélébiles. Je ne parle pas de  traces physiques qui partent au fur et à mesure du temps, mais des blessures de l'âme...

Moi, c'est ce courage et cette volonté de faire qui m'a toujours fascinée chez maman. À sa place, de nombreuses personnes auraient choisi la facilité et auraient lâchement fui leurs responsabilités.

Comme lui.

Ironique n'est ce pas? Et dire que s'occuper de son enfant est censé être quelque chose de tout à fait normal.

A cette époque, nous vivions dans un petit deux pièces de trente-deux mètres carrés . Nous dormions tous dans la même chambre.

Comment dire que la cohabitation était difficile.

Maman ,Samuel et moi faisions tout pour rester le moins de temps possible dans ce foyer qui était tout le contraire d'une demeure familiale. Il y régnait un climat de crainte , de violence et de terreur à longueur de journée.

Tout prétexte était bon pour rester loin de la maison.

La vie était fade et sans réel but. Nous étions comme dans une sorte de déni, cherchons à tous les comportements une explication.

En fait , c'était juste la peur ou plutôt l'habitude. L'habitude est l'une des pires choses. Une fois qu'elle vous tient dans ses filets, vous y êtes emprisonnés. Tout cela est subtile , minutieux , on ne s'en rend pas compte. Mais le résultat, lui , est bien là. Elle vous fait sombrer.

Les seuls moments de calme que l'on pouvait qualifier de «répit» , étaient lorsque mon géniteur n'était pas là. En effet, l'ambiance de la maison était rythmée en fonction de sa présence mais aussi de son humeur ou attitude .

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Hi, je reviens enfin!   ( happy Move Forward day)

Voici courte introduction pour se mettre dans les pensées de Clémence et sa situation familiale.

IG: _withhn


MOVE FORWARDOù les histoires vivent. Découvrez maintenant