Tome 2 - True Love

Chapitre 5

     — Il a fait caca, annonça Loup d'un air tragique.

     Clarissa poussa sur la pointe de ses pieds pour faire pivoter son siège face à son collègue qui affichait une mine dégoûtée. Un sourire amusé sur les lèvres, elle répliqua :

     — Oui, Loup. C'est un bébé. Et ce n'est pas la première couche que tu changes.

     — Merci, je sais ! Mais là, c'est une bombe atomique le truc.

     Loup décrivit l'immondice qui remplissait la couche sale du bambin et la manière dont il s'était lavé plusieurs fois les mains en ayant la sensation que l'odeur y était encore présente. Clarissa s'esclaffa et le chassa du bureau pour qu'il retourne à ses occupations. Heureusement, c'était la fin de journée et malgré cet épisode cauchemardesque, Loup avait été ravi de remettre l'enfant à ses tuteurs légaux.

     — Elle a dit quoi ? demanda l'une de ses collègues, une petite dans les bras.

     — Que c'était mon problème, râla Loup dont la jambe fut attrapée par un petit garçon aux yeux remplis de sommeil.

     — Je suis contente de ne pas l'avoir eu à ce moment-là, se moqua-t-elle.

     Loup afficha une grimace en guise de réponse puis attrapa l'enfant sous les aisselles pour le hisser jusqu'à sa taille. Le pouce enfoncé dans la bouche et l'oreille de sa peluche lui caressant le bout du nez, il déposa sa tempe contre la clavicule de l'adulte.

     — Ça va bonhomme ? demanda Loup en lui caressant la joue rebondie du doigt.

     Le petit ne répondit que par un hochement de tête.

     — Il vient de se réveiller. Son père arrive toujours tard.

     — Ok, sourit Loup qui l'emmena dans le coin éveil pour faire quelques petits jeux avec le bambin.

     L'enfant se montra plutôt récalcitrant, préférant un bon gros câlin plutôt qu'une réflexion dès le réveil. Ce fut donc Violette qui retourna les cubes en les montrant au jeune homme avec un air fier sur le visage. Rapidement, il ne resta plus que les deux enfants qui ne quittaient pas Loup d'une semelle. Clarissa l'appela quand la mère de Violette se présenta à l'accueil et il confia le petit garçon à sa collègue, habillant la petite fille avant de la rendre.

     — Maman !! s'écria Violette quand elle aperçut la jeune femme qui l'attendait, un sourire éclatant sur les lèvres.

     Loup resta à l'écart, l'épaule en appuie sur le mur, attendri face à ce tableau. Quelque part, une petite voix lui disait qu'il ferait un bon père, mais il se trouvait encore trop jeune pour assumer une telle responsabilité. Dans son for intérieur, Loup ne rêvait encore que d'aventures, de voyages à la pelle et d'une relation à deux.

     — Merci, dit la mère en récupérant le sac que Clarissa lui tendait. Je suis désolée d'arriver si tard, il y a des bouchons en plein centre-ville !

     — Vous n'êtes pas en retard, la rassura Clarissa.

     — Et puis Violette aime bien la crèche, assura Loup avec un sourire engageant.

     — Ça, je n'en doute pas ! Je n'entends que ton nom à la maison, rit-elle. Et Loup ceci, et Loup cela. Elle est fan.

     Il pouffa et échangea un regard complice avec la petite fille qui boudait d'être ainsi exposée. Anne-Fleur ouvrit la bouche, fronça les sourcils et bafouilla quelque chose avant de se reprendre :

     — Passez une bonne fin de journée. Allez ma puce, on y va !

     — Au revoir ! s'exclama Violette à l'intention des professionnels, faisant coucou de la main.