Chapitre 23 - La famille, ou l'art de clouer le bec de son père

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— Merde, où est-ce qu'il est encore passé ?

Perché sur un toit de Londres, Elysio scrutait Oxford Street de ses yeux verts. Sa cible s'était cachée parmi la foule. À l'approche de Noël, cette dernière était plus que jamais présente sur l'artère commerciale. Pour sa part, il n'avait pas vraiment le temps de penser aux fêtes et aux cadeaux : il était en chasse !

Un craquement retentit à côté de lui, mais il n'eut pas besoin de se retourner pour savoir qu'il s'agissait de son père. Au même moment, il repéra la silhouette qui se glissait entre les passants.

— Tu l'as trouvé ? interrogea le potionniste.

— Oui, déclara le noiraud en se redressant, glissant son cache-nez sur son visage. Il file par Marylebone Lane, je vais essayer de le cueillir là-bas.

— Parfait.

Severus attrapa son épaule, et tous deux disparurent dans un craquement, pour réapparaître à quelques centaines de mètres sur le toit d'un immeuble. En attendant l'arrivée de sa cible, Elysio sortit son pistolet, et installa son silencieux. Il ne pouvait pas se permettre de faire trop de bruit en plein milieu de la capitale. Patiemment, il attendit que sa cible arrive dans la rue. Et moins d'une demi-minute plus tard, un homme passait en courant sur le trottoir.

Le doigt de l'adolescent se crispa sur la détente, et le coup partit ! Au moment où la balle la touchait, la silhouette s'évapora dans un nuage de poussière.

Hein ?! C'était... un leurre ?

Sentant un souffle de vent derrière lui, le noiraud se retourna brusquement. Instinctivement, son bras se leva pour bloquer le coup de pied. Il repoussa son assaillant. Silver esquissa un sourire amusé.

— Je ne pensais pas me faire repérer si vite, admit-il. Cette fois, tu as bien failli m'avoir !

— Peut-être, marmonna Elysio en se laissant tomber sur le sol. Mais il m'a fallu plus de deux heures pour vous débusquer ! Je suis claqué !

— Les bas quartiers, c'est mon terrain, ricana le surveillant. Je connais le coin. Tu t'en tires très bien pour quelqu'un qui n'est pas venu très souvent ici.

— Si ça peut te rassurer, intervint Severus à l'adresse de son fils, tu as mis une demi-heure de moins qu'hier. Et personnellement, je trouve que tu as un meilleur temps de réaction.

— Ouais, mais c'est pas ça qui va l'empêcher de bâiller, fit remarquer l'adolescent en désignant le plus âgé d'un signe de tête.

— Peut-être, mais tu progresses, c'est l'essentiel, affirma le maître des potions en lui ébouriffant affectueusement les cheveux.

— Est-ce que je peux vous demander quelque chose d'important ?

À l'entente du ton anormalement sérieux du plus jeune, les deux adultes le fixèrent en silence quelques secondes. Cela faisait maintenant un moment que le noiraud voulait en parler, mais il n'avait jamais trouvé un instant de libre pour en discuter tranquillement. Il lui semblait que le calme des vacances était relatif, et il voulait en profiter tant qu'il était là.

Sans dire un mot, Silver accepta d'un hochement de tête.

— J'aimerais que nous allions voir Dumbledore, souffla l'adolescent. C'est assez important, sans être vital. Mais je voudrais que vous soyez tous les deux là...

— Oulà, ça ne plaisante pas, commenta Severus en haussant un sourcil. On peut y aller, bien sûr.

— Laissez-moi le temps de passer à la maison, demanda le surveillant en esquissant un rictus. Après des heures à cavaler ici, je dois puer le chacal crevé !

Partie 2 - Les ChasseursOù les histoires vivent. Découvrez maintenant