Réalité virtuelle

Chapitre 2 : Promesse ...

C'est en me réveillant au beau milieu de la nuit à cause du froid, que j'ai remarqué que le feu s'était éteint.
En entendant les hiboux hululer, dans la pénombre obscure où les rayons de la lune n'étaient pas capable d'atteindre la forêt où j'étais, je me suis retrouvée seule.
Observant autour de moi, je savais que nous n'étions pas loin de l'entrée de la grotte qui menait au donjon.
Peut-être étaient-ils déjà rentrés à l'intérieur en oubliant de me réveiller? C'est ce que je me disais, ou du moins, ce que j'espérais ...
Au loin, je pouvais entendre le cri du gorille qui était revenu à lui depuis un moment.
Ne souhaitant pas l'affronter seule, j'ai décidé de me diriger vers le seul chemin que je connaissais ... Le donjon!

Une fois à l'intérieur, c'était d'un sombre à ne pas pouvoir voir plus loin que le bout de ses pieds, et encore heureux que je ne sois pas très grande!
Je ne savais pas ce que j'allais trouver ici mais dans ce grand couloir lugubre, au fond, se trouvait une torche allumée que quelqu'un tenait à la main.
Je me suis mise à courir vers lui et j'y ai rencontré un gobelin.
Il n'était pas très grand, avait de longues oreilles vertes pointues et tout le reste de sa peau était de la même couleur.
"Fait attention! M'a-t-il dit de sa petite voix en étant sur ses gardes.
Il y a de méchants humains dans les parages, si tu veux te rendre à notre camp, je te conseille de traverser ce mur."
Après avoir posé ma main sur le fameux mur en question, j'ai commencé à le voir disparaître.
En passant au travers, je me suis avancée plus facilement car ici, il y avait des torches des deux côtés de l'allée qui allaient me guider jusqu'à leur camp.

En y repensant sur le chemin, j'espérais trouver Nuxie, Rénald et Elvirin, qui devaient sûrement m'attendre dans la grotte où au plus je marchais, au plus une musique se faisait entendre.
De ce que j'ai pu voir dans la capitale d'Inshæn, pas mal d'humains pouvaient être une mauvaise fréquentation, et ça ne m'étonnait pas que certains se battent contre les différentes races.
Par chance, dans ma jeunesse, j'ai appris à parler le gobelin, le féérique et une langue morte draconique qui n'était plus d'actualité car ils sont tous morts.
Dans certains livres, j'ai aussi appris quelques mots du langage démoniaque mais ça ressemble plus à un dialecte qu'à une véritable conversation quand je me mets à parler dans cette langue.
Après, si je ne passais pas mon temps à faire de l'œil à mon voisin de gauche et de droite en classe, peut-être que j'aurais réussi à mieux m'instruire.
Mais c'est pas important car devant moi, se trouve le fameux village gobelin!
Ils avaient de grandes tentes et même que certains de leurs bâtiments avaient été creusés dans la roche.
L'endroit était très animé, un feu de camp était en plein centre du village et des gobelins jouaient d'instruments et d'autres dansaient même!
Mais qui suis-je pour rester indifférente face à une si belle ambiance? Pas une hybride à moitié humaine et à moitié chat!
Et sans réfléchir, je me suis mise à danser jusqu'à eux pour rejoindre un groupe qui faisait la queue en se tenant les mains pour tourner autour du feu.
Avec à boire et à manger et lorsque j'étais bien ambiancée et un peu alcoolisée, j'ai été récupérer une guitare qui traînait à côté d'un petit banc en pierres et je me suis mise à en jouer.
Heureusement qu'à l'école on pouvait apprendre à en jouer.
Sauf que moi, j'ai préféré faire de la natation dans le grand lac de mon village natal avec les copains.
Et en seulement quelques secondes, les cris de joie et les rires plein d'entrain se sont changés en désespoir.
Mécontent, le guitariste a repris sa guitare et m'a fait promettre de ne plus jamais reprendre un instrument de musique dans mes mains.
En baissant les oreilles et en mettant ma queue entre mes jambes, j'ai acquiescé en faisant les yeux doux mais ça n'a pas trop marché ...
Il y en a même un qui m'a donné un bracelet en échange du fait que j'arrête le massacre que je venais de provoquer.
Et plutôt que retourner danser, je me suis questionnée lorsque j'ai remarqué que ceux que je cherchais n'étaient pas là.
Après avoir fait ma plus fidèle description de mon groupe, un gobelin m'a dit qu'ils n'étaient jamais venus dans le camp.

Je me suis alors rendue à la seule autre sortie, qui elle, menait directement au creux du donjon.
J'avais bien mangé, bien bu et j'étais donc en forme pour reprendre mon aventure.
Mais quelque chose n'était pas normal.
J'avais une douleur au fond de ma poitrine, une qui provenait du fait qu'on s'était fait une promesse avant la tombée de la nuit et seulement quelques heures plus tard, voilà que je me retrouvais seule.
En passant au travers d'un mur qui n'était qu'une illusion comme pour l'aller, je me suis retrouvée au milieu du noir total.
Pas une lumière, pas une torche, seulement des bruits de plusieurs pattes qui tapaient sur les cailloux et des lames qui s'entrechoquaient entre elles.
Dirigée vers les sons que j'entendais, je me suis rapidement retrouvée face à un combat.
Plusieurs petits gobelins chevauchaient de grandes araignées domestiquées et se battaient contre trois humains.
L'un avait un fusil, le second avait une arbalète et la dernière se trouvait devant eux avec un grand bouclier.
Même s'ils étaient concentrés, ils n'avaient pas l'air bien méchants, contrairement à ce que les autres gobelins me faisaient comprendre.
Sans réelle raison, bien que je commençais à avoir peur, j'ai sorti ma dague et je me suis interposée entre tout le monde.
Le grand bouclier de la fille devait faire deux fois mon poids mais ça n'avait pas l'air de la déranger.
Avec les gobelins dans mon dos, je pouvais en entendre un qui avait du mal à respirer.
Il avait une flèche plantée dans son torse mais continuait à se battre pour défendre le village.
"Laissez ces gobelins tranquilles, bande de vilains!" Je leur ai dit en criant ça, tout en tapant ma dague contre le bouclier en bois, ce qui avait l'air d'avoir choqué les humains, je ne sais pas trop pourquoi ...