Chapitre 3 : La force de nos différences

9 1 0
                                    

D'une nouvelle magie que je ne connaissais pas, une onde de choc m'a envoyé valser dans les troupes gobelines.
Arrêtée par une araignée, je me suis rapidement relevée.
"Pourquoi tu es du côté des monstres!? À crié celle qui venait de m'éjecter.
-Les seuls monstres que je voie, ce sont ceux qui s'attaquent à des villageois qui n'ont rien demandé! Leur ai-je répondu en me remettant en position de combat.
-Si tu es avec ces bêtes, prépare-toi à combattre!" Venait de la part du fusilier qui chargea à nouveau son arme.

De ma main sur le corps du gobelin, en faisant appel aux fées de la pierre, j'ai murmuré leur aide.
Recouverte de roche, sa peau se renforça rapidement, tout en y ayant laissé une partie de ma vivacité.
C'était un mal pour un bien mais s'il souhaitait survivre, je me devais d'agir au plus vite.
Tout en ramassant un peu de poussière sur le sol ainsi que quelques cailloux, je me suis lancée sur celle qui se trouvait face à moi.
D'une esquive sur le côté, j'ai évité son onde de choc.
De ma poussière pour aveugler celui qui venait de recharger, j'en ai profité pour me diriger sur l'arbalétrier.
Avant même que leur avant-garde ne s'en prenne à nouveau à moi, une araignée lui a sauté dessus.
De sa lance, le gobelin monté en a profité pour la désarmer.
Et juste à temps, j'ai esquivé un carreau d'arbalète.
Malheureusement, c'était pour qu'au final, il parte se loger sur l'unité montée qui était en train de m'assister ...
"Assassin!" Lui ai-je hurlé en enfonçant ma lame dans son ventre.
Ce que je n'avais pas compris à temps, c'est que ce n'était pas celle qui protégeait à l'avant, le problème, mais son arme.
De celle-ci, les deux araignées et le gobelin encore en vie se sont retrouvés éjectés contre les parois du mur pour finir par être sonnés.
Et à ce moment-là, je n'ai pas eu le temps d'esquiver ce qui se profilait devant moi.
Du fusil pointant dans ma direction, le fusilier m'a tiré dessus.
On dit souvent que notre vie défile devant nos yeux à notre mort.
Moi, c'est la promesse que j'avais faite qui m'a traversé l'esprit.
De son doigt sur la détente, la balle vint pour se loger sur moi.
Tremblante, j'ai fermé les yeux.


Je n'avais pas le temps de prendre ma fiole pour les cas désespérés et je suis devenue incapable de respirer.
Mon plus grand rêve n'était pas de me marier mais d'avoir un endroit où vivre, si possible en campagne, avec plusieurs Ornülfs dans un grand enclos.
Et prise au dépourvu, j'ai repensé à mon seul cousin qui m'avait un jour dit que la vie avait été créée par la Déesse Estelle mais qu'il ne fallait pas laisser le Dieu Iriklanor de côté, car c'est grâce à lui que nous sommes capables de rêver.
Dieu du sommeil et de la guerre, c'est lui qui, frère jumeau d'Estelle, récupère ceux tombés au combat que sa sœur n'aura pas réussi à sauver, pour leur offrir un doux rêve pour l'éternité.
Si je pense à tout ça, c'est parce que je n'allais pas être capable de sauver le gobelin qui s'était pris un carreau d'arbalète dans le corps.

D'une balle partie de la part du fusilier, c'est là qu'un bruit métallique résonna dans toute la grotte.
Lorsque j'ai daigné regarder, de sa grande épée devant moi, Rénald venait de me sauver la vie.
Tremblante, apeurée et aux larmes coulant le long de mes joues, je l'ai regardé.
"Ils ont tué quelqu'un, je t'en prie, aide-moi ... Lui ai-je bafouillé dans ma tristesse, en reniflant en même temps.
-J'aime pas taper sur des joueurs. M'a-t-il répondu en mettant son épée sur son épaule et en se retournant vers celui qui avait tiré.
Mais j'ai fait une promesse.
Et personne ne s'en prendra à Andréalle!" Merci d'avoir dit ça, Preux chevalier ...
Même si un était hors d'état de nuire, si je n'intervenais pas, Rénald serait resté seul contre deux personnes.
Retirant ma dague du corps de celui que j'avais battu, je suis retournée dans la mêlée.
De sa grande épée bloquée par celle au bouclier, j'ai essayé de me faufiler sur celui à l'arrière.
Moi qui souhaitais devenir dompteuse d'Ornülfs, je savais que ces petites bébêtes allaient me mener la vie dure.
J'ai parfois laissé tomber les cours pour traîner avec des amis, parfois j'ai été assidue mais d'une manière générale, j'ai déçu mes parents à cause de mes actes.
Et c'est à mes quinze ans, que j'ai commencé à faire du sport.
J'ai perdu du poids, je me suis entraînée mais surtout, j'ai appris à me battre.
Nous les chats, nous ne sommes peut-être pas les plus résistants, les plus endurants ou les plus forts, mais ce n'est pas pour rien qu'on compare félins et agilité!
À nouveau, le fusilier a tiré.
Je me suis abaissée en faisant le grand écart pour esquiver la balle, j'ai fait trébucher celle au bouclier et au moment de me relever, alors que j'allais mettre un coup de ma dague, une vague de vent m'a envoyé en arrière.
De son épée enfoncée dans le sol, Rénald était resté sur place.
Sortant de l'ombre, j'ai en premier lieu vu un esprit du vent qui virevoltait autour d'un grimoire et deuxièmement, un magicien dans sa toge noire qui le tenait.
Même avec mon chevalier pour s'occuper de tenir la ligne ennemie qui était à son contact, à nous deux, jamais nous n'aurions pu tenir trois personnes.

Une légende raconte qu'en utilisant la magie des démons, on rapproche d'un jour leur retour.
Mais si les siens ont tué mes parents, il devait très certainement être déjà dans notre monde.
Il y a fort longtemps, les dragons ont combattu leur roi et l'ont battu mais au péril de leur vie.
Si jamais quelqu'un venait à employer leur langage d'une manière ou d'une autre, furieux, on dit que le roi des démons viendra nous hanter dans notre sommeil.
Que Iriklanor en soit témoin, je troquerai mes rêves si ça me permet d'un jour pouvoir tuer moi-même celui qui a causé la mort de mes parents!
"Je vous en conjure, dragons de la pierre et du bronze, prêtez-moi vos ailes." Ai-je demandé en draconique.
Tel un déclic en moi, j'ai eu l'impression qu'une porte s'était ouverte et jamais, ne se refermera.
À la couleur du cuivre, sortant de mes yeux maintenant devenus bruns, une buée est arrivée.
J'ai entendu les fées rirent autour de moi mais celles-ci m'ont prêté leurs pouvoirs pendant l'espace d'un instant.
J'ai senti mes veines bouillir, mon cœur devenir aussi dur que l'acier mais surtout, clouée au sol, j'ai pointé Rénald du doigt.
"Va, preux chevalier!" Ai-je hurlé.
Ses courts cheveux se sont mis à briller, sa lame s'est recouverte d'une fine couche de bronze et son armure est devenue de pierre.
C'est là qu'il a poussé un cri qui résonna dans toute la grotte à en faire trembler les murs.
Du côté plat de sa lame, il a éjecté celle au bouclier si fort qu'elle en a perdu la vie sur le coup.
D'une balle qui lui a été tirée dessus, celle-ci est tombée au sol.
Une vague de vent lui caressa l'armure, la même que celle qui m'avait envoyé au loin.
Comme si de rien n'était, même si sa rage s'était terminée à cause que je n'avais presque plus de pouvoir en moi, il embrocha à la fois les deux ennemis encore debout.

Je suis rapidement partie soigner les gobelins et les araignées avec le peu de magie que j'avais encore.
En se tournant vers moi une fois le combat terminé, lorsque Rénald est arrivé à mon niveau et que je suis allée au sien, nous nous sommes tapés du poing contre celui de l'autre.
"Je t'attendrai à la nuit tombée ..." Quelqu'un que je n'avais jamais rencontré, venait de me murmurer ces mots dans ma tête.

Réalité virtuelleWhere stories live. Discover now