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22. Crise au sein du foyer

"Aden, est-ce que tu pourras passer à la supérette avant de rentrer pour acheter du beurre  ? Mes parents viennent ce soir pour dîner et j'aimerai faire quelques muffins.

-Va te faire foutre !

-Aden ! Il est hors de question que tu parles comme ça sous mon toit. Alors tu vas t'excuser, aller en cours maintenant et te tenir bien jusqu'à ce soir au moment où tu iras te coucher, est-ce bien clair ?"

Le jeune homme traverse la pièce principale après avoir claqué la porte de sa chambre, rejoignant précipitamment la porte d'entrée qu'il ferme bruyamment derrière lui. Lexa a à peine le temps de se détourner de la poêle où cuit le petit-déjeuner pour le voir, apercevant seulement sa silhouette avec son sac de cours. 

Juste derrière lui, une Clarke furibonde semble suivre ses traces. Contrairement au blondinet passé quelques secondes avant, celle-ci se stoppe en apercevant la silhouette de la brune derrière l'îlot central. 

"J'imagine qu'il ne s'est pas excusé..."

Lexa ne sait pas vraiment quoi répondre, prise entre les deux feux qui animent la maison. Elle se contente simplement de se retourner pour s'occuper de la crêpe qui vient de cuire avant de la glisser sur le tas à sa droite. Elle éteint ensuite le feu avant de récupérer l'assiette pour la poser devant Clarke qui prend place sur l'îlot, qui sert aussi de table.

La brune ne peut que constater que la jeune femme blonde semble épuisée et à deux doigts de fondre en larme. Elle se doute que des crêpes et un pot de nutella ne suffiront pas à la consoler de cette état dans lequel elle est plongée. Lexa décide donc de faire le tour et de venir se poser à côté de Clarke. Assise sur son tabouret, celle-ci se laisse faire alors que la brune attire sa tête contre sa poitrine. Instinctivement, la blonde respire son odeur qu'elle aime tant. 

"Je ne pensais pas que la cohabitation serait aussi mouvementée. Je t'aime tellement. Et lui aussi je l'aime du plus profond de mon âme et j'aurais tellement voulu que vous vous entendiez bien."

Ce coup-ci, la jeune femme blonde craque alors que les larmes dévalent ses joues en torrents, forçant Lexa à lui chuchoter des paroles réconfortantes, même si elle sait que cela est voué à un échec. Il faudrait plutôt un miracle de l'amour pour la rassurer.

"C'était utopique de croire que mon fils de treize ans pourrait apprécier ma nouvelle femme et qu'on pouvait former une famille de rêve. J'aurais dû m'en douter."

Lexa doit dire que les mots de sa femme la blesse, même si elle sait qu'ils sortent sous le coup de la colère. Elle aussi aurait aimé que tout se passe mieux, comme dans un rêve même.

"Certaines fois, je me dis que tout aurait été plus simple si je n'avais pas rencontré son père.

-Alors dans ce cas il n'aurait pas existé et tu aurais été tout aussi triste."

Il est vrai que l'un des sujets de discussion favoris de Clarke, c'est Aden, ce fils naît d'une première relation qu'elle aime au-delà de tout, même des crises qu'il crée au sein du ménage. Un week-end sur deux, il rend visite à son père avant de revenir toujours plus perdu. La blonde sait que Wick, son ex-compagnon, n'est pas en accord avec le couple que côtoie son fils. Cependant, le tribunal a insisté pour que le garçon soit chez ses deux parents, obligeant sans cesse les deux femmes à devoir déconstruire les préjugés homophobes qu'Aden entend souvent.

"Oui mais sans son père, notre vie serait sûrement mieux. Et je parle pas seulement de notre mariage."

Le jour où la blonde a célébré son mariage avec la femme géniale qui se tient en face d'elle, tout aurait pu être parfait si Wick n'avait pas profité du moment où il a récupéré son fils pour créer un scandale au milieu de la foule à coup d'injures homophobe. Les invités ont laissé les mariées gérer mais Clarke sait de ses proches que peu d'entre eux ont compris leur choix de ne pas porter plainte. Mais pour Clarke, Aden est plus important que tout et elle ne souhaite pas qu'il voit ses parents se déchirer au tribunal.