Acte 1 : pour la main de Médée ( reverse harem )

Chapitre 20: Médée

P.D.V Médée

Le soldat me laissa là, pantelante, alors que lui afficher un sourire satisfait après avoir obtenu ce qu'il désirait. Une nouvelle humiliation que je ne le laissai pas laissé savourer longtemps.

— Merci pour cette nouvelle instruction, la frustration est une forme comme une autre de pratique charnelle, remis-je mon masque de petite héritière, essayant de cacher cette forme de feu qui me contaminait à son contact.

Il ne dit pas un mot, se contentant de continuer sa route sous une pluie de plus en plus violente. Magda finit par me rejoindre pour nous rendre à notre prochaine destination. Discrète comme à son habitude, ma gouvernante ne chercha pas d'explication, cela serait inutile, elle avait déjà sûrement dû tout comprendre. Alors, je contemplai la pluie tombée en des millions de molécules d'eau sur le gravier, avant de relever mon regard sur la demeure attribué aux visites conjugale du couple le plus étonnant que je connaisse.

La battisse immaculée de blanc de la façade au toit, sur le perron se trouver un charmant rocking chair au charme des demeures Américaine des beaux quartiers. Personne n'aurait pu supposer qu'il s'agissait en fait d'une couverture permettant à un tueur en série de dissimuler à sa tendre petite fille qu'il est en fait un assassin retenu par les services d'une famille aisée. Acheter dès "dette de droit" comme aiment les appeler mon géniteur faisait partie de ses investissements des plus rentables. Transformant leur appétit du sang et de l'horreur en une capacité à se débarrasser de ses détracteurs. Cependant, le docteur lui avait pris la décision de ne plus tuer pour honorer son serment fait à son épouse. Ce qui est une aubaine pour moi puisqu'il est un fantastique psychiatre criminel et que sa femme est surement ma meilleure alliée. Même si le voir faire de la pâtisserie avec une enfant déguisée en cendrillon reste toujours quelque chose de cocasse.

Fatima me remarqua et s'approcha de moi, un tablier en mains qu'elle m'enfila pendant que Magda me fit le nœud.

— Merci d'être venue, murmura-t-elle à mon oreille discrètement pour pas que sa fille ne l'entende.

Lui répondant d'un sourire qu'elle me rendit malgré sa crispation.

— Mademoiselle Lancastre, c'est un plaisir de vous avoir parmi nous, me salua en grande pompe le fameux docteur en faisant une révérence qu'imita sa fille avant de se jeter dans mes bras, les serrant de toutes ses forces pour me faire comprendre qu'elle voulait me garder près d'elle.

— Ravie de vous revoir, petite princesse des rêves, lui rendis-je l'appareil avec toute ma grâce d'ancienne ballerine.

Son sourire valait tous les sacrifices du monde. Luna avait hérité de la gentillesse de sa mère et ce soupçon de malice de son père, ce qui ne faisait que la rendre plus craquante.

— Que préparez-vous ? me mis-je juste derrière elle pour l'aider à rouler la pâte.

— Un gâteau à la fraise pour la plus délicieuse des princesses, m'informa son père en lui faisant un clin d'œil avant de se tourner vers son épouse.

— Même si l'attitude maussade de la reine pourrait bien le rendre amère, ce petit pique eut l'effet escompté lorsqu'elle découpa les fraises sans le lâcher du regard, loin de l'effrayer.

— Je suis impressionné par ta dextérité à manier un couteau mon amour, continua-t-il pendant plusieurs minutes alors qu'elle ruminait des mots en arabes pour se retenir de lâcher sa haine.

Les observer se chamailler ainsi était, je dois l'avouer, assez drôle. Néanmoins, je savais que derrière cette forme de complicité se dissimulait une profonde douleur. Mon amie n'a certes pas divorcé, pour sa fille ? par amour ? par peur ? Néanmoins, la trahison ne pouvait être pardonnée. Il l'avait manipulé, trompé, lui avait fait perdre sa carrière. Même s'il avait cessé toute activité une fois marié par respect pour ses vœux, cela n'effacera pas le mensonge, jamais.