Chapitre 19

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Genève. 2022

Après avoir visionné une bonne dizaine de fois la vidéo porno de Saskia et de son mari, d'avoir passé des heures à lire les mails de celui-ci, en décortiquant tous ceux venant de mademoiselle Jenkins, la sentence était tombée : il avait une maitresse.

Le tableau idyllique du surfeur rencontré en Australie, qui se trouvait issu d'une famille multi-millionnaire, qui lui avait offert sécurité financière, amour et passion, avait volé en éclats.
Elle était devenue une cruche, un pot de fleurs, que son mari sortait occasionnellement pour se montrer en public quand des occasions s'y prêtaient. Il avait prit le boulard, au fur et à mesure que grandissaient ses responsabilités, et elle était devenue ce que deviennent toutes ses femmes : une pâle copie d'elles-même.

Les leurres fonctionnaient bien : des cartes bancaires approvisionnées, de grosses cylindrées, des voyages au bout du monde, un dressing de magasine... et cela dure des années. On n'ouvre pas les yeux, on se met des œillères et on reste surtout bien sage.

Elle savait pourtant qu'il lui était infidèle, c'était dans la fiche de poste, on l'avait prévenue ! Mais là cela a tout l'air d'être plus qu'un simple coup d'un soir : Les correspondances s'étalaient sur plusieurs mois.
Lucie était perdue... elle avait fermé les yeux sur toutes ses incartades, le parfum de femme bon marché dans la voiture, les traces de fond de teint ou de rouge à lèvres sur ses chemises, les repas trop arrosés avec ses clients qui terminent dans des bars à strip (et plus si affinités). Son Marco était tombé du côté obscur du PDG. Comme son père avant lui. Les gènes ? Peut-être. En attendant, plus il s'éloignait d'elle, moins elle le retenait, comme si une force invisible lui dictait de le laisser partir. Elle se trouvait plus seule que triste. Son amie Maïa lui disait de se battre, qu'elle ne pouvait pas abandonner comme ça, mais elle n'avait clairement pas signé pour ça, ou alors elle n'avait rien compris aux règles du jeu.

Pauline, au contraire, lui avait dit de fuir au plus vite. Mais sans emploi, avec un beau trou dans son CV, et l'habitude ancrée désormais de dépenser sans compter, le confort de ne pas regarder le compte en banque dans le rouge en fin de mois, Lucie s'était fait happé dans le tourbillon de la vie facile.

En tout cas, ce soir là elle l'avait appelé pour savoir s'il rentrait et, comme surpris de l'initiative de sa femme, il avait rappliqué dare-dare. Quelle ne fut pas sa surprise de la voir assise sur le canapé, avec le cul de Saskia sur l'écran géant, avec son verre de Chardonnay.
Il ne tenta aucun mensonge, il connaissait Lucie, si elle l'avait coincé, nul ne servait de s'enfoncer davantage. Il pensait se prendre une engueulade, et qu'il devrait sûrement promettre de quitter Saskia pour récupérer sa femme.

En effet, Lucie tenta quand même de sauver son mariage. Elle lui donna deux options dont l'une permettait de sauver les apparences. Ragaillardi par la presque Reconquête de sa femme, il lui promit un voyage romantique, de faire amende honorable, et elle eu droit à un cunnilingus incroyable pour couronner le tout.

Le lendemain, se sentant fort pour assumer son choix, il se rendit au bureau un grand sourire sur les lèvres.

En arrivant à étage, il passa sans s'arrêter devant le bureau de Saskia qui se trouvait à son étage, et alla tout de suite s'installer pour travailler, prévoyant de la convoquer ultérieurement pour la quitter en bonne et due forme.

En s'asseyant il constata une petite boîte sur son sous-Main avec une carte parfumée.

« Après m'avoir tellement butinée que as réussi à me féconder, félicitations, dans 8 mois tu seras papa ❤️ »

Un test de grossesse affichant un « + » était dans la boite. Marc-Antoine cru à une plaisanterie, mais quand il appela Saskia dans son bureau, celle-ci arriva nonchalamment et sortit un résultat de prise de sang de sa poche et lui tendit en s'asseyant sur son bureau.

-Alors mon amour, heureux ? je suis sure que c'est un garçon, je le sens. Le futur patron de Müller Pharmaceutics grandit dans mon ventre.

Marc-Antoine était blême, il ne comprenait pas comment cela était possible. Il couchait avec elle depuis des mois, quasiment tous les jours. Elle l'avait lourdement draguée, ouvertement et sans gêne. Il avait tenté de résister car elle est la fille de son plus gros client, et il l'avait fait entrée dans la boîte pour cela. Elle avait intégré le service communication et lui avait rendu visite pour le remercier d'avoir pu intégrer un emploi et ainsi quitter le mannequinat qui l'a rendait malheureuse.
Saskia était une superbe jeune femme, de 25 ans, très mince, grande, mais dotée d'une poitrine très généreuse pour sa carrure, ce qui lui avait permis de travailler principalement en égérie lingerie.
Le milieu était difficile, elle avait fait une dépression et son père lui avait ordonné de venir vivre en Suisse pour l'aider et l'avait fait entrer chez Müller.
Des qu'elle était entrée dans le bureau de son nouveau patron, elle avait eu une attirance folle pour cet homme. Il était grand, charismatique et très bel homme. Pour son âge il était encore sexy et bien conservé. Et riche, très riche, comme son père. Il était marié mais n'avait pas encore d'enfant, est ce que du coup cela comptait il vraiment ?
Elle qui avait toujours été gâtée comme une princesse, fille unique née sur le tard, elle était encore aujourd'hui pourrie gâtée. Et quand son regard bleu acier se posa sur elle, elle décida qu'elle le voulait lui, comme homme dans sa vie.

Elle lui tourna autour sans délicatesse, des jupes ultra courtes, des décolletés plongeant, des regards suggestifs, elle avait mis le paquet. Mais il résistait. Elle tenta une invitation à dîner pour « le remercier de avoir accueilli dans cette entreprise bienveillante », mais elle reçu une fin de non recevoir, par sa secrétaire en plus. Et enfin, l'occasion en or se présenta. Elle due se rendre dans son bureau pour lui présenter un dossier concernant la communication sur un événement marketing qui devait avoir bientôt lieu.
Elle était allée dans son bureau, avait présenté son exposé, en le fixant toujours bien les yeux, se mordant la lèvre en le détaillant, croisant et décroisant les jambes, se penchant pour ramasser un crayon tombé malencontreusement.
Elle le sentait un peu nerveux, pas a l'aise, et cela la persuada qu'il n'était pas insensible à ses charmes. A la fin de son oral, elle se leva et se dirigea doucement vers lui, et fit glisser la fermeture éclair de son gilet, dévoilant sa généreuse poitrine. Il tenta d'émettre une objection mais rien ne sortit de sa bouche. Elle lui déballa la marchandise et lui colla ses mains dessus, se frottant exagérément contre lui, récoltant une érection : il était cuit. Elle lui dit qu'il l'excitait tellement qu'elle en rêvait la nuit, et qu'elle s'imaginait tout le temps qu'il lui faisait mille choses.
Ils eurent leur premier rapport sur le bureau, quelques minutes ensuite, et il compris immédiatement après qu'elle ne se satisferait pas d'un seul petit coup sur un sous-main.

Et effectivement elle s'avéra tenace. Il se doutait qu'elle en avait surtout après son portefeuille mais comment dire non à ce genre de fille ? C'était comme être dans un film porno, mais en vrai et lui pour seul acteur avec une star du X en exclusivité. Trop pour un seul homme. Elle le coinçait partout où il allait, toujours sur son chemin, comme si elle savait d'avance où et comment il se rendait quelque part. A plusieurs reprises en déplacement il l'a trouvait à poil a l'attendre sur son lit, comment faire ?

Et puis quelques mois plus tard, la sentence : il l'avait mise enceinte. Il se dégoûtait lui même. Lucie avait découvert la liaison mais pas la chute et cela allait être terrible. Il aimait sa femme, même s'il l'avait trompée, trop bourré ou défoncé pour se rendre compte qu'il couchait avec d'autres femmes pendant ses soirées trop festives.
Mais avec Saskia c'était différent. C'était sa maîtresse, et elle en demandait tellement qu'il n'avait plus assez d'énergie pour Lucie.

Il partit tôt du bureau ce jour là. Il rentra chez lui, et alla voir Lucie directement, et lui balança la pastille. Elle ne dit rien. Elle se leva, partit prendre quelques affaires et prit sa voiture. Il reçu quelques jours plus tard le courrier estampillé du nom de Pauline avec la demande de divorce.

Un divorce à l'amiable Où les histoires vivent. Découvrez maintenant