Chapitre 1

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June, 13 ans après :

Je suis dans ma chambre et mon père me demande dans son bureau. Je descends et y croise plein de toutou de mon père. Bon dieu que je déteste habiter dans ce manoir : il y a plein de gens tout le temps, ça en devient étouffant. Je vais dans le couloir gauche et marche jusqu'au bout, là où est le bureau de mon père. Je toque 3 fois et il me demande de rentrer. J'ouvre et je vais m'assoir sur la chaise en velours rouge à gauche, j'ai horreur de celle de droite, car elle est en cuivre. Mon père me regarde et il me dit.

- June, j'ai un cancer des poumons...

Je le regarde et attends qu'il me dise qu'il rigole, c'est long, la blague est trop longue.

-Il me reste 1 an maximum à vivre. June, ne dit rien à ta mère.

La blague a trop duré, c'est plus drôle, papa. Il me sort un document médical et je lis « cancer des poumons, phase terminale », j'ai l'impression de tomber dans un gouffre sans fin, je ne m'autorise aucunes larmes pour l'instant. Je le regarde et il me prend la main comme à son habitude, mais ça n'enlève pas toutes les douleurs qu'il m'a fait subir au cours de ses 15 dernières années.

-June Écouter-moi, j'ai une mission pour toi et il n'y a que toi pour la faire.

Me dit-il en reprenant son air de chef de cartel, il n'y a plus de papa qui tienne dans ce genre de moment, juste David Smith, chef du cartel des Smith créé en 1918 juste après la guerre par mon arrière grand-père.

-Va s'y dire, moi, en quoi tu as besoin de moi ?

-Tu dois anéantir les Scott.

-Et comment ? demandais-je calmement à mon père. -

-Tu dois prendre contrôle de leur cartel en te liant à leur fils Rhys. Tu trouveras dans le document que j'ai mis sur ton bureau toutes les informations sur eux et leur famille pour que tu puisses ainsi les détruire de l'intérieur. Je compte sur toi June, tu es ma meilleure agente pour cette mission.

Je souffle et sors : « Tu es ma meilleure agente... » Je n'ai plus l'impression de faire partie de sa famille. Même pas de je t'aime, ma fille, ou de je suis fière de toi après une mission ou même après mon bac, il n'était même pas au courant que je passais le bac.

Je cours dans ma chambre et bouscule beaucoup de gens au passage. Je passe la porte, la ferme à clé et m'effondre par terre.

Mon père a un cancer, mon père va mourir, je vais devoir reprendre le cartel et je n'ai pas le choix, car Charlotte n'a jamais été entrainée pour ça. Elle est toujours restée en dehors de cette mafia. Petite chouchoute à papa, elle a toujours réussi à passer entre les mailles du filet, je me retrouve à devenir baronne d'un cartel d'ici 1 an contre mon grès alors qu'elle a pu choisir ses études, moi non, sinon je serais en étude de cinéma à l'heure qu'il est et je n'aurais pas toutes ses cicatrices sur mon corps. Elles ont et sont encore mon plus gros complexe. Je prends mon téléphone et appelle Mary, ma meilleure amie. Je ne me rappelle plus vraiment comment on est devenu copine, mais tout ce que je sais, c'est que sans elles, je ne suis absolument rien. J'appelle et après un bip, elle répond. Elle est rapide aujourd'hui... Je ravale mes larmes et j'entends sa voix me dire.

- Hello, ma Junie

-Hello Mary... Ma voix me trahie et flanche

-Oula, ça ne va pas fort, dit-elle.

J'explose en sanglots et lui raconte tout de A à Z, le cancer de mon père, ma nouvelle mission, ma très ressentie peine de cœur, tout, et elle m'écoute sans dire un mot, puis quand j'ai fini de parler, elle me dit :

« — Jou, j'arrive avec un thé noir bien chaud et spéculos, donne-moi 10 minutes, j'arrive ».

Je me pose dans mon lit, mets mes écouteurs et lance ma playlist et le softcore de The Neighbourhood se met. C'est pour m'abattre ? Je pleure encore comme une madeleine et je reçois un message de Mary : « Je suis devant ta porte, je t'entends pleurer, ouvre, grognasse ! » Je me lève et vais vers ma porte, et Mary y a un gros sac à la main, une cup de thé du bon salon de thé favori ainsi qu'un paquet de spéculos dans l'autre main.

-Bonjour, dit-elle toute souriante, aller bouger, faut qu'on parle. Elle change rapidement d'émotion et me pousse gentiment à rentrer.

Elle dépose son sac et se tourne vers moi.

-Bon, on commence par quoi ?

-Par... Dégommer ce malheureux paquet de spéculos, dis-je en ouvrant le paquet.

Elle sort et se fait un café dans la cuisine du manoir, puis elle revient, son mug à la main, et pose sa tasse sur la table qu'il y a sur ma petite table devant ma fenêtre. On s'y installe et on parle pendant 2 h de tout et de rien, puis je lui parle de la mission, elle prend le dossier sur mon bureau et l'ouvre, on tombe en premier lieu sur des photos de ma prochaine victime, Rhys Scott...

J'examine avec Mary son dossier et en conclue que ce mec est intouchable et que ça va être compliqué de rester avec lui plus de 6 min à cause de son cabot Peter, son cousin. Mary trouve que Peter est plutôt charmant, ça ne m'étonne pas d'elle, elle a toujours eu un petit faible pour les asiatiques. Rhys a un tatouage dans le cou, un papillon, il l'a commun avec Peter, je trouve ça un peu cucul la praline, mais bon, ce n'est pas mon corps, donc bas les couilles. Il a deux ans de plus que moi, et il aime lire ! Je ne m'attendais pas... Un homme qui lit ! Du jamais vu.

Je relève la tête et vois Mary dormir sur la table, je souris et la porte pour la mettre sur mon lit, et je la démaquille à l'aide de lingettes et me mets en pyjamas, range la table et pars me coucher. Je ferme les yeux et me laisse me faire emporter par les bras de Morphée.

Very secret LifeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant