Chapitre 18 (Lylina)

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J'emballai mes maigres possessions dans un sac que Kal m'avait prêté. Je quittais cette meute avec lui pour revenir dans la sienne et devenir sa Luna. Étant uniquement propriétaire, je n'avais pas besoin de diriger la meute du Crescent ou d'y rester.

Je ne savais pas à quoi m'attendre, mais ce dont j'étais sûre, c'était que là-bas, je ne m'ecraserai pas, je les dominerai de ma force alpha, mais cacherai mon ascendance.

Kallias remarqua le peu de vêtements dont je disposais, cependant dans ces yeux je ne vis pas la lueur de pitié que je m'attendais a apercevoir, uniquement de la rage envers le Crescent.

-  Une fois dans ma meute tu iras t'acheter tout ce dont tu as besoin avec ma petite sœur. Me promit-il

J'opinai distraitement, suivant du doigt les coutures du sac.

Longtemps, j'avais imaginé quitter cette meute tête haute, ce que je faisait indubitablement, souriant moqueusement, en allant dans le hall.

Je voyais à la peur dans leurs yeux qu'ils me craignaient, et qu'ils avaient senti aussi bien que moi la gouvernance qui m'était donnée sur cette meute, le droit de vie ou des mort que je disposais sur chacun d'eux, et cela me galvanisai.

Je montai sur l'estrade réservé à l'alpha présent dans l'entrée.

  -  Je vous interdit de parler de moi à des personnes étrangères au Crescent. Quiconque trahira mon interdiction sera mis à mort sans procès dans les plus bref délais. Vous méritez tous la mort pour ce vous m'avez fait, cependant je vais me montrer clémente et vous laisser la vie sauve pour l'instant. Ne gâchez pas cette chance.

Ma voix résonna, forte, se réverbérant dans toute la salle.

Plus tôt, j'avais convoqué toute la meute dans l'entrée pour leur exposer mes directives avant de partir.

Ils acquiescèrent de mauvaise grâce se pliant à mes ordres par instinct de survie, j'etait persuadé que la grande majorité était forcé par leur loup.

Une louve fusa sur moi dans l'espoir de me blesser, cependant son coup était maladroit et je l'évitai facilement. Ce qui eut pour effet d'énerver encore plus la louve. C'était Angélica, ce qui me fis me remémorer ce qu'elle m'avait infligée avec ses parents. Je pris la décision de l'utiliser en tant qu'exemple.

Je l'immobilisai au sol et lui susurrai à l'oreille:

  -  Tu n'aurais jamais dû essayer une telle chose.

Cela eu pour effet de la faire se débattre davantage.

Je n'avais pas l'intention de la tuer, car la mort serait trop douce pour elle, mais comparaison, comparaison, ma rage était une créature vivante au creux de ma poitrine, un écho au battement de mon cœur qui me berçait le soir et m'éveillait le matin. Je la fis taire, je leur ferais payer d'avoir joué avec l'enfant que j'étais à l'époque, de m'avoir user jusqu'à l'os. Cette rage n'avait fait que me rendre plus forte, plus apte à la destruction, leur destruction, ils ont construit de leur propres mains le monstre qui les anéantira.

Faisant appel à ma vision de la meute, les points en représentant les membres apparurent. Je cherchai celui de Angelica, et lorsque je le trouvai, je l'agrandis. Et lorsque je fus devant son esprit, je commençai à déconnecter son âme de son corps, jusqu'a qu'elle ne tiennent qu'à un fil. Elle pouvait voir et entendre mais plus sentir, bouger ou même parler, ce qui la conduirait lentement à la folie, cependant elle ne pourra pas mettre fin à sa vie d'elle même. Elle sera au bord du gouffre sans jamais avoir la possibilité d'y sauter, elle finira par désirer ardemment la moindre sensation, jusqu'à implorer qu'on lui lacère sa chair.

Ils avait tous sentis par le lien de meute ce que je lui avait fait et me craignaient d'autant plus, et ils avaient raison car j'avais fini de faire semblant.

Après une courbette moqueuse, je descendis de l'estrade, me tournant vers Kallias qui m'offrît un regard dévastateur et indolent.

  -  Je crois que c'est tout. Fit-il d'une voix traînante.

Il se tourna vers moi et il enchaîna :

  -  Si quelqu'un s'avise de reposer une main sur elle, il perdra cette main d'abord et le reste ensuite. Et une fois fini, je m'assurerai que personne ne souvienne jamais de lui. Est-ce clair ?

Ils le redoutaient, malgré le fait que ma louve était bien informée, je ne savais pas tout, et ils semblaient le craindre, bien plus que moi. Je pouvais sentir sa puissance, débordant presque de son corps, s'échappant par ses pores. Je me demandais la raison de leurs peurs car en ma compagnie il a toujours été prévenant, bien que moqueur.

***

La meute de l'oryx était extrêmement éloignée de l'image que je m'en faisais. Je l'avais imaginé comme le Crescent, vide, froide et surtout au milieu de la forêt.

Certes elle était entourée de colline. Cependant, ce n'était pas ce qui primait. Leur meute était situé dans une ville, un lac au centre. Ce n'était pas une ville comme celle où on était allé avec Kal, elle, elle était authentique, chaleureuse, et aimée de ses habitants, je le voyais au pied du sol, aux peintures sur les murs, et surtout à l'énergie qui s'en émanait.

Depuis toute petite, je pouvais pressentir les émotions, des objets ou des personnes, et ce lieu lui dégageait un fort amour.

Je me tournai vers lui en quête de réponse.

  -  Je préfère te prévenir d'une chose, ici est la ville principale de ma meute, les autres alphas me voient comme un roi cruelle tyrannisant ses sujets, mais dans ce lieu je suis traité de la même manière que les autres membres, bien qu'avec un peu plus de révérence.

J'analysai son expression facial et lorsqu'il s'en aperçu ses lèvres s'étirèrent en un rictus

  -  Pourquoi te voit-t-il comme un tyran ? Lui demandai-je, confuse.

Il s'approcha imperceptiblement de moi, penchant sa tête, et lorsqu'il parla, je sentis son souffle chaud sur ma bouche.

  -  Ma lignée a toujours été crainte et cruelle, mais je ne désirai pas causer de tort aux autres meutes. Lors de la fête de mon premier siècle, j'ai invité tous les alpha existant, dans l'espoir de signer des alliances. Cependant, quand je quittai la salle un assasin tenta de me tuer, il avait été envoyé par un des alpha invité. Et je pris conscience que rien ne pourrait faire changer les mentalités, donc j'allais me plier à leurs image de moi. Et je retournai dans la salle et leur servit mon plus beau numéro, mais la majorité n'était pas feinte. Depuis, plus personne ne vient dans cette meute et plus aucune attaque n'a été commise envers nous.

Une fois son histoire entendue, je pris conscience que je ne lui avais jamais demandé son âge. Ce que je m'empressai de faire, et il me répondit qu'il avait aux alentours de deux cents ans.

Je me rendis compte que contrairement à moi, cela faisait près de deux cents ans qu'il attendait son âme sœur 

Mot de l'auteur :

Si vous voulez plus d'informations sur la longévité des loup-garou et autre, allez au chapitre hiérarchie.

Merci

Bisou, Philo

Un monde de masque et de magieOù les histoires vivent. Découvrez maintenant