Est-ce que tu t'en souviens, Andréalle?
Ce qu'il s'est réellement passé ce fameux jour?J'étais toujours accompagné par les esprits de l'hiver, ceux que tu aimais voir au travers de moi.
Tous disaient que j'étais ton ami imaginaire car seule toi pouvais me voir.
Un jour, tu m'as fait la promesse de mettre une couronne sur ma tête, de te tenir à mes côtés en toute circonstance.
Nous savions tous les deux que c'était un mensonge.
Mais je pense que ce fameux jour, tu as oublié.
Tu disais couver un œuf, qu'un beau jour j'allais éclore.
Mais la réalité, c'est qu'à ma naissance, lorsque je suis sorti de ma coquille, ta vie a été chamboulée.Sortant de ton ombre, j'ai pris forme en ne faisant plus qu'un avec les fées.
J'avais de grandes ailes de glace, une respiration qui donnait des frissons à quiconque était proche de moi.
D'un simple souffle, je pouvais faire perdurer l'hiver, même en plein été.
La poudreuse dans laquelle je dormais n'était qu'un manteau blanc me faisant mal aux yeux.
Mais j'étais satisfait tant que je pouvais vivre au travers de toi.
Dans tes rêves, nous discutions avec Estelle, la Déesse qui t'a donné tes pouvoirs pour faire un bien aux habitants d'Estellia, la planète qu'elle a créée.
C'est le jour de la mort de nos parents ... De tes parents, que j'ai pris vie.
J'ai couru jusqu'à leur maison et c'est là que j'ai vu Ernesto les tuer de ses mains.
Pour lui, ce n'était qu'un jeu où l'espérance de vie se calculait en points d'expérience, quoi que ces barbares de l'autre monde voulaient dire par là.
J'ai fait tout mon possible, j'ai craché un givre à les geler jusqu'à ce qu'ils disparaissent tous mais rien n'y faisait.
Si tu ne pouvais croire en mon existence, je n'étais pas présent et mes attaques restaient imaginaires.
C'est là que j'ai compris que quelque chose clochait.Lorsque je suis retourné auprès de toi, ton corps gisait sur le sol.
Utilisant de ses pouvoirs d'aventuriers, un membre des Croix inversées t'a fait croire que les démons avaient tué tes parents.
Parce qu'ils savaient que tu étais un problème pour eux.
Toi qui es capable de ressentir, de vivre mais aussi de mourir, tu devais devenir une arme pour leur bon vouloir.
Après tout, Ernesto savait ce que tu étais réellement.
Et même si tu étais une relique qu'il ne pouvait équiper, il a fait l'erreur de croire que tu étais la seule à avoir une véritable conscience.
Et même si aujourd'hui je ne suis plus qu'une ombre que tu oublies lentement, je suis encore capable de t'offrir une partie de mes pouvoirs.
Cette larme que je t'ai donnée, un jour, tu t'en serviras pour recouvrer la mémoire.
Et ce jour-là, je serai à nouveau moi.
Mais lorsque ça arrivera, tu sauras ce qu'il s'est réellement passé.
Et à ce moment-là, ton destin, à tout jamais, changera ...J'ai plusieurs fois essayé de te parler mais à chaque fois, tu n'entendais que mes cris de désespoir ...
Je me souviens encore lorsque j'étais dans tes bras, depuis toute petite, tu t'amusais à danser avec moi.
Ta voix était très belle et me permettait de m'endormir quand je n'allais pas bien car j'avais peur d'être oublié.
Pour moi, c'est comme si c'était hier où le roi t'avait donné comme surnom celui de petit chat.
Mais ce n'était pas que par jalousie que j'ai décidé de te nommer ainsi, moi aussi.
Tu me disais petit dragon, alors j'en ai fait de même pour toi.
Je sais que mes mots ne parviendront pas jusqu'à toi avant la toute fin donc en attendant, je continuerai d'essayer, même si ça te donne froid dans le dos et fait siffler tes oreilles.Si seulement j'étais capable d'être, si seulement j'étais capable d'agir, je n'aurais jamais eu à voir tes larmes s'écouler de tes beaux yeux, où toi-même tu dis, que mélangées à ton maquillage, elles forment cette Larme noire.
Mais je prie qu'arrive le moment où tes pensées te reviendront et qu'à ce moment-là, tu sois capable de m'appeler mon roi.Dans ma précédente vie, j'étais le héros qui a mis fin à la tyrannie du précédent roi des démons.
Et c'est en perdant la vie, que je suis redevenu un œuf qui s'est trouvé dans tes rêves.
Là-haut, dans le jardin d'Estelle où vivent les âmes des héros et des tyrans, là où tu venais nous renconter chaque nuit, je me suis épris de toi, de ta gentillesse et de ta sympathie.
Contrairement aux autres, ce n'est pas Iriklanor qui te fait t'endormir.
Tu y arrives toute seule et ton subconscient vient nous occuper pendant plusieurs heures.
Un jour, ce monde noir que tu vois lorsque tu fermes les yeux, ce jardin d'Estelle que tu as oublié, reprendra ses couleurs et toute son harmonie quand ta mémoire te sera revenue.Si en utilisant tes pouvoirs, tu dis le faire sous la parole de la Déesse, c'est parce qu'elle t'a offert nos yeux, ceux qui permettent de voir ce que les autres ne sont pas capables de voir.
Je prie qu'arrive le jour, Andréalle, où tu te souviendras qu'à l'époque, toi et moi, nous étions une équipe, celle qui s'est battue contre ce même roi pour qui maintenant, tu t'agenouilles en lui prêtant allégeance.
S'il y a bien une chose que je regrette de tout mon cœur, c'est que tu sois celle qui est retournée sur Estellia, alors que maintenant, la seule chose que ton regard ne montre, n'est qu'une dépression dans laquelle tu ne peux t'échapper.
Même si toi seule es capable de m'ouvrir la porte entre le monde d'en-haut et la réalité, je suis heureux d'avoir réussi à t'offrir une lueur d'espoir dans tes yeux qui n'arrivent à voir autre chose que du noir.Je sais qu'un jour, toi et moi, nous nous tiendrons la main comme à l'époque, même si cette fois-ci, nous le ferons pour combattre un plus grand mal encore que l'ancien roi des êtres démoniaques.
Un homme qui n'a aucun égal, qui se pense au-dessus des lois mais surtout, d'une force à détruire les montagnes.
Même si tu ne peux m'entendre, Ernesto, sache que le jour où tu as tué nos parents, tu as réveillé la colère d'un Dieu qui sommeille en moi.Celle d'Iriklanor, le héros et Dieu qui offre le repos éternel ...
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Réalité virtuelle
PertualanganAndréalle, une fille souhaitant devenir aventurière suite à la mort de ses parents, s'embarque dans un monde qui lui est inconnu, entourée de gens parlant un langage qu'elle ne comprend pas.