Chapitre 34 :

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Sex, Drugs, Etc. de Beach Weather
Good Luking de Suki Waterhouse
Summertimes Sadness de Lana del Rey
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- Où sont tes potes Jasmine ? Me demande Errahmouni en contemplant le jardin.

Accoudés sur les barrières de la terrasse, côte à côte, nous parlons de tout et de rien. Ça fait une bonne trentaine de minutes que je discute avec lui, depuis que j'ai raccroché avec mon frère, Errahmouni s'est montré plutôt bavard. J'étais intimidée au début, mais plus il parlait, plus je me sentais à l'aise. Malgré son mètre quatre-vingt-dix et son corps imposant et musclé, c'est un homme gentil et protecteur. Il est aussi d'origine marocaine, comme moi et Yanis. J'ai appris qu'il vivait seul à Aix-en-Provence, dans la ville où vit ma mère, mon beau-père et Yanis, c'est d'ailleurs là-bas qu'ils se sont rencontrés. Ils sont inscrits dans le même club de foot, ils jouent dans la même équipe et c'est comme ça qu'ils sont devenus amis. On ne se connait que depuis quelques minutes et pourtant, j'ai l'impression de le connaître depuis des années, je ne sais pas si c'est dû à son visage qui m'est familier ou bien au fait qu'il soit bavard avec moi. Pendant quelques minutes j'ai oublié mes problèmes, j'étais trop concentrée à écouter la vie de Errahmouni.
Cette question fait éclater la petite bulle dans laquelle j'étais, je ne réponds pas tout de suite à sa question.
Je suis beaucoup trop intriguée par le surnom qu'il me donne depuis tout à l'heure.

- Pourquoi tu m'appelles Jasmine depuis tout à l'heure ?

Il se crispe après ma question, un long silence s'installe si bien que je me mets aussitôt à regretter de l'avoir posé.

- C'était le surnom que je donnais à ma petite sœur.

Il a une petite sœur ?
Je suis surprise en entendant me dire qu'il a une petite sœur, il est certes bavard mais ne m'a pas parlé de sa famille. Je tourne la tête pour le regarder, il porte sa cigarette électronique à sa bouche et inspire dans celle-ci. Ma conscience me hurle de lui demander pourquoi il ne parle pas de sa famille mais je me retiens, je ne le connais pas assez pour entrer dans ce genre de détail. Pour ne pas m'attarder sur le sujet, je réponds à sa question.

- Mes amis sont partis chercher mon...

Je marque un temps de pose en pensant à Sofiane, comment je peux l'appeler ? Mon ami ?
Donc t'embrasse tes amis toi ? C'est nouveau ça.
Mon copain ?
Ressaisis-toi, tu pars trop loin là.
Comment je peux définir notre relation putain ? On s'est embrassés juste avant, il m'a complimenté et m'a même offert un collier.
Mais malgré ça, je ne peux m'empêcher de ressentir de la colère et du dégoût envers lui.
Je déteste Sofiane pour son comportement, je le déteste pour m'avoir complimenté sur mon physique alors qu'il était juste en train de me raconter de belles paroles. Je déteste Sofiane pour m'avoir fait croire que lui et moi étions devenu ami, je le déteste pour m'avoir fait croire que j'étais importante à ses yeux, je le déteste parce que je me suis confiée à lui et que je lui faisais confiance. Je le déteste parce qu'il m'a fait me sentir en sécurité, je le déteste parce qu'il m'a rassuré mieux que personne, je le déteste parce qu'il était là quand je n'avais plus personne.
Je le déteste parce que je pensais qu'il avait confiance en moi comme j'avais confiance en lui.
Je me déteste pour avoir ressentit tout ses sentiments envers lui, je me déteste pour avoir accordé ma confiance beaucoup trop vite, je me déteste d'avoir été naïve en pensant que j'étais importante à ses yeux.
Je me déteste pour avoir aimé ses putains de compliments et son baiser.

Éphémère EN PAUSEOù les histoires vivent. Découvrez maintenant