Tu l'as déjà ressenti ? Cette fraction de seconde avant que le sentiment n'attrape la mémoire, ce petit paradis de neutralité, avant la reconnaissance.
Ton esprit la pousse dans le premier plan de tes désirs comme un élastique cassé. Tu es dans l'instant T ; puis, tu fais défiler... Tu penses à la promesse que vous vous étiez faite. Comme un fil-piège, tu as peur des dommages mais tu sais que tu ne peux pas rester immobile. Et le monde s'effondre mais tu es exactement au même endroit où tu l'as vu, où elle a mis ses mains dans tes cheveux et ses lèvres dans ton cou...
Ce qu'elle me faisait ressentir ? Je fermais les yeux. Laissant mon esprit tracer la ligne de ses hanches. Accordant une pensée à son parfait sourire. Prenant une grande inspiration. Comment faire partir ces idées noires?
Pour une fois, et si je lâchais les rênes que je tenais si fort autour de mon cœur. J'avais peur. Qui pourrait m'en vouloir ? L'amour était un ouragan enroulé dans une chrysalide. Et elle était une fille qui marchait dans la tempête.
Il était tard dans la ville ; la nuit s'approchait. Attendant dans la voiture, sans un mot ; suivant les signes des néons... je scrutais l'horizon laiteux défiler, le crépuscule aveuglant nous enveloppait.
La regardant, j'admirais ses yeux scintillants :
« - Je te connais presque, elle a dit, la voix lourde de sommeil. Je ne connais pas ta couleur préférée ni comment tu aimes ton café. Ce qui te tient éveillé toute la nuit, la mélodie qui t'endort. Je ne connais rien de la première fille que tu as aimée, pourquoi tu ne l'aimes plus, ou pourquoi tu l'aimes encore...
Je ne sais pas de combien de millions de cellules tu es fait ou si elles savent qu'elles sont une part de quelque chose de si magnifique et inimaginablement parfait.
Je n'en ai pas la moindre idée.
Mais ça ; elle place sa main sur ma poitrine. Ça je le connais. »
J'ai attendu une fille comme toi pour venir et sauver ma vie... Qui dirait « je ne trouverai jamais quelqu'un comme toi ».
Seulement, c'était trop beau pour être vrai. Oh ! Mon rythme cardiaque s'emballe ... Si j'en meurs ne me réveille pas, car tu n'étais rien de plus qu'un splendide rêve.
Plus qu'un simple rêve.
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Là où les coquelicots fleurissent
ПоэзияUn recueil de simples textes ou poésies pour quelques minutes d'ennui...