30

9.3K 325 168
                                    

Athena

— Tu comptes faire la gueule encore longtemps ? Siffle Benicio.

Je lève à peine les yeux de mon bol de céréales pour regarder Benicio de l'autre côté de la table alors que je lui lance un vague regard avant de reporter mon attention sur mes mains qui bougent pour amener la cuillère à ma bouche. De l'autre côté, je sens son regard perçant sur moi et je peux même l'entendre respirer lourdement par le nez, mais je m'en fiche, tout ce que je fais, c'est rester là, assise sur le sol loin de lui, séparer par la table basse. S'il pense que j'allais lui parler tout gentiment seulement parce qu'il avait essayé d'être un peu plus gentil toute la semaine après l'autre jour, il peut aller se faire voir ! Parce que sincèrement, je commence à en avoir horriblement marre de lui et de son comportement bipolaire, merde alors, est-ce qu'il me déteste ou non ? C'est pourtant pas si compliqué ! Il n'a pas le droit d'être indécis, il est chef d'un cartel, merde alors, il prend des décisions impossibles à longueurs de journée, mais savoir s'il me cautionne ou non, il n'arrive pas à se décider ?

— Je t'ai posé une question. Renchérît le grand brun entre ses dents serrées.

Je lève les sourcils, peu impressionner par sa petite mascarade, puis prend une autre bouchée de mes céréales.

— C'est le matin, tu peux fermer ta gueule ? Répliquais-je d'un ton cinglant.

Du coin de l'œil, je vois ses poings se serrées, m'arrachant un sourire satisfait, parce qu'il est désormais devenu évident que tout ce que je fais ces derniers mois, c'est juste pour le faire chier. Et quand mes actions ont les effets escomptés, je suis bien heureuse de voir son visage se déformer de frustration.

— Athena ne me parle pas sur son ton...

Avant qu'il n'ait fini sa phrase, je me lève avec mon bol dans les mains, prête à partir m'enfermer dans ma chambre comme pratiquement chaque jour depuis une semaine afin d'échapper à ses leçons de morale sur ma manière de lui parler.

— Ne me tourne pas le dos quand je te parle !

Sa voix raisonne dans l'appartement et son ton et si colérique que mon corps s'arrête machinalement, ma colère bouillonnant dans mes veines comme le fait probablement la sienne. Mes mains se serrent autour de la porcelaine et je fais volte-face, mon regard si noir que j'espère qu'il puisse le tuer.

— Je ne sais pas si tu te prends pour Klaus Mikaelson ou quoi que ce soit, mais tu n'es pas lui. Quoique si, c'est vrai que sur le côté connard psychopathe vous vous ressemblez, mais ici, on n'est pas dans Vampire Diaries et je ne suis pas Caroline, alors fous-moi la paix merde !

Je vois ses yeux gris s'assombrirent sous mes mots et j'en profite pour m'en aller en pensant que j'aurais enfin la paix quand des coups sur la porte raisonnent. Aussitôt, mon corps se fige, parce qu'il est évident que ce n'est aucun des nôtres, ils ont tous les clés, le problème étant aussi que personne de sensée ne viendrait frapper à la porte s'il voulait nous tuer. Mon regard se redirige immédiatement sur Benicio, son arme déjà à la main et son regard colérique désormais devenu alerte alors qu'il s'avance vers la porte et me pousse d'un mouvement rapide derrière un mur en me faisant signe de rester silencieuse. Rien que sa foutue manière de me pousser et de me donner des ordres, même si c'est pour ma vie, me donnent envie de lui foutre mon poing dans la gueule, mais merde, j'ai trop peur à ce moment pour protester. Je peu même sentir mon cœur implosait alors que Benicio ouvre légèrement la porte après avoir regardé dans le judas, mon souffle se coupant quand je vois son visage s'affaisser et son arme s'abaisser, me laissant perplexe.

— Qu'est-ce que tu fous ? Grommelais-je en m'avançant vers lui.

Mes sourcils se froncent en voyant un homme à la porte, un homme grand, presque plus grand que Benicio, et ses yeux, gris foncés terrifiant. Je sens mon sang se glacer lorsque nos regards se croisent, me forçant aussitôt à baisser les yeux. Du coin de l'œil, je vois le mafieux s'éloigner de la porte pour laisser notre invité entré, me permettant de mieux voir son visage et ses cheveux poivre et sel, mince alors, il ressemble énormément à... oh Dieu, ne me dite pas que c'est son père !? Mon sang ne fait qu'un tour à cette hypothèse, et aussitôt, mes yeux s'abaissent sur ses bras pour trouver le tatouage de dragon qui vient aussitôt confirmer mes craintes. Dieu, sortez—moi de là, je suis dans une cage avec deux fous, un plus dangereux que l'autre, c'est évident, et de cet homme, j'étais persuadée que Benicio ne pourrait pas me protéger.

ATHENA Où les histoires vivent. Découvrez maintenant