1 • CELLE QUE JE SUIS

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On pourrait me définir comme quelqu'un qui se laisse faire, qui est toute aussi écrasée par le poids des autres, et qui est très souriante. Il est vrai que je souris quasiment tout le temps mais cela ne veut pas dire que tout va bien. Je déguise souvent mes émotions sous un manteau de sourires, ce qui me rend, aux yeux des autres, toujours heureuse et là pour les autres. Mais quand j'ai moi même du mal à être là pour moi, il est difficile d'être là pour les autres, dans ce cas là, je m'oublie souvent pour eux.

En réalité, oui je suis souriante, mais je suis également très sensible, intelligente, travailleuse, passionnée, souvent curieuse, ambitieuse parfois, mais aussi timide, maladroite, et rancunière.
Sachez que pour toutes les personnes qui m'ont fait du mal, et à qui j'ai peut-être pardonné, je pardonne souvent mais je n'oublie pas. Ce qu'ils ont fait reste toujours dans un petit coin de ma tête.
Je suis le genre de personne qui encaisse tout, même les mots les plus durs, qui ne montrent pas la moindre larme à même ses parents, et qui malheureusement se contient jusqu'à ce que la bombe éclate et lâche tout ce qu'elle a sur le cœur.

Je m'efface souvent devant les autres, je ne m'impose jamais, mais je pense que je devrais, notamment pour éviter de refaire les erreurs que j'ai fait dans le passé et que j'aurais pu éviter si j'avais été plus imposante.
Beaucoup n'ont jamais remarqué ma présence, d'autres m'ont vu, mais je n'ai jamais été quelqu'un d'essentiel pour une autre personne.

J'ai souvent été jugé, pour une raison que j'ignore encore aujourd'hui ; les autres se sont souvent servis de moi comme si j'étais un objet qu'on déplaçait à bon escient ; je me suis souvent fait insulté dans mon enfance, parce que j'étais mince, oui, ma meilleure amie de l'époque me trouvait « maigrichonne », mon meilleur masculin de l'époque faisait parti de ceux qui me trouvaient « manipulatrice », « commandante », « égoïste », « immature »,...

Toute ma vie, jusqu'à mon entrée au collège, je n'ai été qu'un objet, qui parfois était transparent et invisible, mais servait quand certains le voulait. J'aurais tellement aimé que la situation soit différente avant le collège, mais heureusement, ce nouveau pilier scolaire m'a permis de me reconstruire.
Maintenant, quand je me vois dans le miroir, tant d'années après mes années de maternelle et d'école primaire, je suis fière de celle que je suis devenue : je ne fais pas les mêmes erreurs, je m'exprime et ne me laisse plus faire.

Andrea Grant, mercredi 13 mars 2024.

TOUT DE MOI [2024]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant