Irika

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Nous passons toute la matinée à rire, rire et... rire encore ! Les jumeaux me font visiter la ville, une magnifique ville, ils m'apprenne tout ce qu'il y a à savoir. Nous allons dans les musées, dans les restaurants, partout où il est possible d'entrer, nous entrons !
Il est maintenant midi et demi et nous sommes installés à la terrasse d'un restaurant.
- Alors, commence Sonia, comment tu trouves la ville ?
- C'est merveilleux ! C'est magnifique, beau...
Tout ce que vous voulez ! Je ne me suis jamais autant amusée !
- Alors tu devais avoir une vie pourrie là où tu habitais avant, susurre une voix dans mon dos.
Je me retourne, foudroyant des yeux la fille qui est face à moi. Je me rappelle l'avoir vu hier, dans ma classe. Grande et fine, son visage est entouré pas une magnifique cascade de boucles brunes. Ses lèvres pulpeuses s'étirent dans un sourire malin. Ses yeux prétentieux défient les miens sans se soucier de mes amis à côté.
Il faut bien admettre qu'elle est très belle.
Elle aussi est entourée de filles blondes, dans les deux sens du terme. Elles sont 2. Elles doivent être sœurs parce qu'elles se ressemblent comme deux gouttes d'eau.
Revenons à la fille placée entre elles deux.
- Qu'est-ce que tu veux Irika ? Ce n'est pas le moment de venir te faire remarquer, dit Tam d'un ton cassant.
- Oh, mais je ne veux pas me faire remarquer, je veux faire connaître avec la nouvelle.
Son sourire s'étend encore sur son visage pâle. Irika a dit le dernier mot comme si c'était un poison dont elle voulait se débarrasser.
- Bien sûr, et la meilleur façon de lancer une conversation c'est de dire à quelqu'un qu'il vient d'un endroit « pourri », réplique Sonia.
- Non, admet Irika, mais c'est la vérité. Vous me connaissez, je dis la vérité, toute la vérité et rien que la vérité.
- C'est vrai, mais c'est parce que tu n'as pas le choix, c'est le Don de ta famille.
Ses yeux se parent d'un voile de tristesse voire de douleur, le temps d'un instant. Je suis sûre que personne à par moi ne l'a remarqué.
- Moi , au moins, je viens d'un milieu favorisé. Et je n'ai pas qu'un Don, je possède un Talent.
- C'est ça oui, rétorque Sonia, au bord de la crise, mais tu le maîtrises mal. Un jour tu verras, tu retrouveras ta belle maison inondée et tu comprendras enfin que tu n'as aucune emprise sur les Éléments. Tu comprendras que personne n'a d'emprise sur les Éléments.
Un blanc suit les paroles de mon amie. Un blanc significatif.
- De toute façon, je dois y aller. On m'attend au Café Impérial. Vous savez, c'est le seul endroit où vous ne pourrez jamais au grand jamais entrer !, dit-elle, fière de ses paroles.
Irika s'en va sans un regard pour Sonia et moi, elle n'avait d'yeux que pour Tam. A croire qu'il lui plaît...
Bref, elle part, nous laissant seuls, silencieux.
- Eh bien, dit enfin Sonia, on dirait que tu lui as tapé dans l'œil, cher frère.
Son ton est amusé mais ses yeux sont cassants, froids. Est-elle jalouse ? Ou tout simplement, ne veut-elle pas qu'Irika ait des vues sur son jumeau ?
Quoiqu'il en soit, nous quittons à notre tour la terrasse à laquelle nous étions assis, pour rentrer au Bloc Pyrokinésie.

Sur le chemin du retour, aucun de nous trois ne parle. C'est un silence pesant qui nous accompagne jusqu'à ce qu'enfin, nous arrivions devant chez moi.
- Bon... euh... À demain, du coup, dit Tam.
- Oui. Passez une bonne soirée.
- Merci, à demain, dit Sonia d'un ton plus léger que son frère.
Les jumeaux se retournent et s'en vont. Ils tournent à gauche au bout de la grande rue, puis je ne les vois plus.
Je me tourne à mon tour, mais avant de fermer la porte, j'aperçois une petite chose qui brille, au pas de celle-ci.
Je la ramasse. C'est un petit porte-clés. Il est circulaire, finement ouvragé. Dessus, il est gravé le prénom de mes deux amis. Ils sont reliés par ce qui ressemble à des cordes, gravées elles aussi. C'est un magnifique objet.
Tam ou Sonia doit l'avoir fait tomber sans le faire exprès en partant. Ou alors c'est Tam qui l'a lâché, en faisant exprès, pour que tu viennes le lui rendre. Ça lui fait une excuse pour te voir.
Non, c'est faux. Ma conscience me dit encore des choses fausses. Il l'a simplement perdu. Et si ça se trouve, c'est Sonia qui l'a perdu, pas Tam.
Il faut que je leur rende. Je pourrais attendre demain mais j'ai peur qu'ils ne s'aperçoivent de sa disparition et qu'ils le cherchent sans raison.
Je prend donc la même direction qu'eux. Au bout de l'allée, je bifurque à gauche. Mais après je ne sais pas où aller. Je vais devoir faire confiance à mon instinct.
Je tourne donc encore à gauche, puis à droite et... 
Avant que je puisse avancer encore, Irika m'arrête, l'air encore plus hautain que tout à l'heure. Je stop mes pieds avant de lui rentrer dedans et de la mettre encore plus en colère qu'elle ne l'est déjà.
- Où est-ce que tu vas ?

Sakura : la Porteuse des ÉlémentsOù les histoires vivent. Découvrez maintenant