Chapitre 12 : La vie est l'art de mourir

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"L'Art, mes enfants, c'est d'être absolument soi-même

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"L'Art, mes enfants, c'est d'être absolument soi-même."

- Paul Verlaine • Bonheur(1893)

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   Dazai était assis face à la mer, ses yeux brumeux parcouraient l'océan. Agitant ses pieds dans le vide, calmement posé sur un quai du port de Yokohama, il semblait perdu dans ses propres pensées. Le bruit de l'eau éclatant en dessous de lui, il crut apercevoir dans le lointain, un navire fantôme dans le brouillard de la côte, les phares du bateau étaient illuminés. Le vent souffla dans ses cheveux bruns, comme un baiser.

   Soudainement, une voix forte assez familière clama dans ses oreilles, il se retourna avec nonchalance pour voir l'autre homme aux cheveux de feu, s'installait à ses côtés. Dazai dégna poser ses pupilles brunes sur le visage de son compagnon, qui avait les yeux rougis par les évènements. Il suivit un silence où seules les vagues répondaient de leurs doux bruits maritimes.

   Chuuya prit subitement d'un élan mystérieux, vient entrelacé ses doigts dans ceux de son partenaire qui esquissa un léger sourire. Un vrai sourire. Puis il se pencha vers l'homme eux cheveux roux avant de déposer ses lèvres juste à côté de celles de son amant. Celui-ci grogna avant de détourner la tête ce qui fit rire le brun, qui lui lança un énième sourire charmeur. Chuuya prit le peine de marmonner quelques mots comme : "tu fais chier Dazai !" Ce a quoi l'autre lui répondit : " En attendant, t'es tout rouge Chuu." Et s'ensuivit d'autres chamailleries du genre quand le roux s'exclama :

— Tu te souviens quand tu m'avais emmené ici, tu m'avais dit que la mer ressemblait à mes yeux ? Et bien, moi aussi j'aimerais te montrer quelque chose, disons en échange.

   Dazai acquiesça en passant une main dans ses cheveux, gêné. Bien sûr qu'il s'en souvenait ! Pour rien au monde il n'aurait oublié ce matin où ils avaient séché les cours pour aller voir l'immensité bleue. Ce jour-là, il s'était senti apaisé, depuis de nombreuses années, des ailes étaient presque apparues dans son dos et il avait lâché quelques mots. Des mots d'amoureux, timides qui ne lui ressemblaient vraiment pas, niais comme le sourire qu'il avait dû afficher en rencontrant Chuuya. En fait, il s'en moque complètement d'être égaré à cause de l'amour, c'est un sentiment qu'il avait appris à connaître grâce à l'homme qui aimait.

   Alors, Chuuya se leva et resta debout face à la mer, là où ils avaient grandi. Il prit une bonne bouffée d'air frais et ses yeux océanien parcourent la côte. Il lança alors un objet caché dans sa poche qui finit au fond de l'océan. Puis, il tendit une main à Dazai qui se dressa à son tour et ils s'éloignent, laissant le port derrière eux. Et son briquet qui coulait dans les eaux troubles du port.

Réincarnation [Soukoku] Où les histoires vivent. Découvrez maintenant