Emma,
Mes parents arrivent aujourd'hui. Depuis quelques jours avec Louis, nous passons nos journées ensemble, depuis que nous avons passé le cap du sexe. Plus rien ne nous arrête, j'ai l'impression que nous sommes des lapins sous piles Duracell. Jamais fatigués, toujours dans les jeux, la séduction et surtout les plaisirs de la chair. La plupart du temps nous sommes chez moi, car il faut avouer que mon appartement est plus accueillant et spacieux que le sien, mais pour les prochains jours, c'est chez lui que nous allons vivre.
Actuellement en plein rangement de mon lieu de vie. Je me rends compte qu'aux vues des nombreuses affaires qui se trouvent éparpillées de partout, nous ne sommes pas très ordonnés. Il est vrai que ces derniers jours nous avons vécu en autarcie depuis notre sortie. Qui a fait le bonheur des magazines people, la photo de Louis et moi entrant dans le sex-shop a fait parler beaucoup de monde.« La star Emma Clark a été vue entrant dans un magasin coquin avec son petit ami Louis, de quoi alimenter les ragots concernant sa vie sexuelle. Rappelons que jusqu'à présent elle a été exemplaire sur ses sorties. Il serait temps qu'à dix-neuf ans, elle commence à s'amuser. »
Le lendemain de cet article, Cindy m'a téléphoné pour me passer un savon.
— Ce n'était pas prévu que j'entre dans ce magasin, nous étions suivis par la presse, j'ai poussé Louis dedans sans faire attention à l'enseigne.
— Bon sang Emma, c'est de ton image qu'on parle.
— Je sais, je suis désolée, mais ...
— Je ne veux rien savoir, on va laisser couler. L'avantage c'est qu'en France tu es majeur cela passe mieux, mais s'il te plait la prochaine fois abstiens-toi.
Elle raccroche sans me laisser le temps de dire autre chose, surprise par cette conversation, j'ai laissé tomber mon téléphone sur le plan de travail.Je suis ramené au présent par une alarme qui se déclenche sur mon téléphone. Je lève mon regard sur la pendule, je me rends compte que le temps a filé à une vitesse éclair, il est l'heure d'aller chercher mes parents. J'enfile une veste, mes chaussures, un dernier regard dans le salon. Rien ne laisse penser qu'il y a plusieurs heures ce lieu était un champ de bataille. Les draps ont été changés, le canapé shampouiné. L'appartement a été lavé du sol au plafond, les souvenirs de nos ébats sont gravés dans ma mémoire. Il est primordial de ne pas y penser sous peine de rougir comme une adolescente devant mes parents. J'attrape mes clés qui sont dans la coupelle à l'entrée, et sors enfin de chez moi. Mes pas me guident vers l'ascenseur, je me glisse au travers des portes puis arrive en quelques secondes dans le hall de l'immeuble. Mes yeux se posent sur mon chauffeur ainsi que le concierge. Ils m'attendent. Accompagnée de Charles nous quittons les lieux, j'ai la mauvaise surprise de découvrir que la presse effectue un pied de grue devant mon logement. Ce qui n'est pas étonnant, avec ce qui a été écrit sur moi ces derniers jours.
— Emma, comment allez-vous aujourd'hui ? me questionne un des journalistes présents.
— Très bien merci ? répondis-je avec le sourire.
Durant cet échange de banalité avec les photographes, je continue de m'avancer en direction de la voiture. Mon chauffeur m'ouvre la portière, je retourne une dernière fois la presse pour qu'ils aient leurs photos, puis m'installe à ma place. Une fois que la porte se referme, je suis enfin dans une bulle protectrice. La véhicule s'insère dans la circulation de Paris, le trajet jusqu'à l'aéroport dure une petite heure, sans compter les bouchons qui rythme le plaisir des conducteurs de la capitale. Bercer par le trajet, mes pupilles se ferment. Cependant je ne m'endors pas, je profite juste de cette accalmie ainsi que des ondulations de la circulation, j'aime cette sensation.
— Mademoiselle, fait une voix calme qui me sors de ma plénitude. Vous feriez mieux de rester dans la voiture. Je m'occupe de vos parents, continue Charles, une fois arrivé à destination.
Je tourne la tête vers l'extérieur de l'automobile, une foule de personnes se tient autour de la voiture. Merde comment ils ont su que je me rendais ici ?
— Vous avez raison Charles, je vous attends sagement ici, déclarè-je en me tassant sur mon siège.
Bon sang, je me sens triste de ne pas pouvoir les accueillir dans le terminal. Or leur sécurité et leur confort sont les plus importants. Mon chauffeur sort de la Mercedes. L'exitation de la presse sur place se fait de plus en plus forte. Ils s'attendent à ce que je sorte aussi, mais non. Je prends mes aises sur la banquette arrière et attend patiemment la venue de mes parents. La silhouette de Charles disparaît rapidement dans la foule de voyageurs. Je sais que la presse est derrière la carrosserie, les flashs crépitent dans tous les sens. C'est assez frustrant de savoir qu'ils sont encore après moi. Je ne dois quand même pas être la seule personne qu'ils suivent encore ! Même dans l'habitacle, je ne quitte plus mes lunettes de soleil. Et ce n'est pas lui qui m'éblouit actuellement. Lasse de ce spectacle, je prends mon téléphone et entreprend de lire mon agenda des prochains jours.
> Noël en famille au restaurant de la Tour Eiffel ... penser à ajouter Louis
> Mars : shooting pour la marque de maillot de bain, Cuba.
> Avril : Dior, Gucci
> Mai : Floride
J'en passe et des meilleurs, pour le moment je m'estime heureuse de n'avoir pas un agenda trop chargé durant la fin d'année. Cindy sait que j'aime réserver ces jours pour ma famille et aller skier dans le Jura près de chez moi. C'est l'occasion de me ressourcer.
Je suis coupée dans ma lecture de mon planning par la portière qui s'ouvre. Rapidement je suis rejointe par ma mère sur les places arrière Quant à mon père lui, il préfère s'installer à l'avant du véhicule. Il souhaite nous laisser de l'espace avec ma mère. Je pense que c'est surtout qu'il n'aime pas se faire conduire d'un point A à un point B. L'émotion me gagne, cela fait bientôt une année entière que nous ne nous sommes pas vus en chair et en os, du moins mon paternel. J'ai beau les appeler souvent ce n'est pas pareil.
— Ma chérie, tu es magnifique, comme tu as changé depuis l'année dernière, pleurniche ma mère en me prenant le visage dans les mains pour m'observer dans tous les sens.
J'avais oublié qu'elle était comme ça, mais le sourire aux lèvres je lui réponds.
— Toi tu n'as pas changé d'un millimètre, toujours aussi jolie. Papa aussi tu es parfait, je lui indiquè-je en le regardant dans le rétroviseur intérieur. Merci à vous d'être venus sur la capitale.
— Nous devons plutôt remercier toi ma chérie de nous avoir permis de prendre quelques jours de repos. Tu sais, ce n'est pas pareil sans toi, continue-t-elle en essuyant les perles qui coulent le long de ses joues.
— Sophie, ne commence pas à culpabiliser ta fille, elle mène la vie qu'elle souhaite ici. Tu vois bien qu'elle est heureuse, elle a bonne mine, réplique mon père de sa voix bourrue
J'adresse un signe de remerciement à mon père avec mes yeux. Il a toujours souhaité que je fasse ce que je voulais de ma vie. Même si secrètement il espérait que je retourne vivre Lyon après mes études. Or ce n'est pas prévu pour le moment.
— Nous avons vu des photos de toi et Louis, quel charmant garçon, tu as fait le bon choix. J'ai toujours dit à ton père que vous finirez ensemble tous les deux, minande ma mère.
— Maman ne commence pas à te faire des films d'accord ! Cependant c'est vrai que nous allons bien ensemble, répliquè-je en rigolant.
— Il te rend heureuse au moins ?
— Nous en sommes qu'au début de notre relation maman. Mais oui, pour le moment tout roule.
— Parfait alors.
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Illusions et désillusions
Non-FictionLa vie d'Emma Clark n'est que désillusion durant une grande partie de son existence. Entre mensonge et trahison. Jusqu'au jours elle le rencontre. Un contrat, un projet aux Etats-Unis. Si cette opportunité avec cet homme n'était que le début d'une n...