28 ♥︎

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Ch28, les yeux

"Seiko ? T'es prête ?"

Lunettes sur le nez, cartable en main, uniforme repassé, elle ouvrit la porte, dynamique. Devant, Kyoka et un journal sous le bras, sur lequel était griffonné "synthèse des cours pour Seiko" d'une écriture très soignée.

"Qu'est-ce que c'est ? — la questionna-t-elle, piquée d'intérêt.

— Momo a fait une synthèse des cours que tu as raté, ça lui tenait vraiment à cœur de ne pas te laisser tomber."

Elle prit le journal, feuilleta, les pages défilantes sous ses yeux incrédules, toutes détaillées, sans aucune rature, avec des éléments surlignés et quelques conseils çà et là. Elle pouvait deviner, avec ces quelques coups d'œil, le temps et l'effort qui avaient servi à le concevoir. Quelque chose de tellement simple, mais qui incarnait toute la bienveillance de Momo. Sur la dernière page, un selfie d'elles en début d'année et un petit texte qui avait réveillé son sourire:

"Chère Seiko,
Ça fait maintenant des jours que je ne t'ai plus vue et que je ressens le besoin de t'exprimer ces quelques mots. Nous avons eu nos difficultös, mais j'ai désormais le recul nécessaire pour comprendre que ma jalousie m'a aveuglée, et même si j'étais malheureuse, je le suis encore plus maintenant que tu n'es plus là. Tu m'es tellement chère, et j'espère pouvoir te montrer que j'ai changé. Tu nous manques.
Ton amie,
Momo."

"Et aussi, vu qu'on pouvait pas venir te voir sous conseil du prof, on t'a fait une lettre. Tout le monde a signé, même Bakugo."

Une lettre où il figurait fièrement "Bon retour Seiko !" avec les signatures de tous et avec ça, plusieurs détails propres à chacun: un autocollant de All Might, un dessin de Kirby, un autocollant de Cigarette after sex (son groupe préféré !). Et ce n'était pas grand chose. Mais c'était beaucoup. Ça voulait dire beaucoup. Ce sentiment chaleureux d'avoir l'impression d'être chez soi. Une nouvelle famille qu'elle avait trouvée en eux. Des gens qui étaient là, les bras ouverts, et qui n'attendaient que de l'aider. Et en bas de cette petite carte, une écriture qui l'avait frappée, un prénom qui piqua comme une vilaine blessure réouverte: "Shoto". Juste ça.

"Merci infiniment... je sais pas quoi dire.

— C'est normal, on était tous tellement inquiets. Je suis heureuse que tu ailles mieux, tu m'as manqué."

Une grosse embrassade où elles se serrèrent fort. Ça faisait du bien de retrouver des bras dans lesquelles elle pouvait se blottir. Quelqu'un de présent, et qui ne s'était pas en allé. Quelqu'un qui l'aimait. Quelqu'un de confiance. Parce que Kyoka était toujours là, peu importe combien de remis ou de vus elle avait pu lui lâcher. Et elle réalisait, la valeur qu'avait l'amitié, quand elle la voyait. Une meilleure amie. Qu'est-ce que je ferai sans toi ?

"Allons-y, ou Aizawa va râler !"

Elle la tira par la manche, et bras dessus bras dessous, elles se rendirent face à cette classe qu'elle n'avait plus vu depuis une petite éternité. C'était comme à son premier jour. Elle se retrouvait face à cette grande porte. Face au brouhaha que ses camarades faisaient, et qu'elle entendait depuis le couloir. C'était sa chance à saisir: un nouveau départ.

Aizawa était déjà là. Sa sévérité usuelle persistait, mais dans le fond de son regard, Seiko savait percevoir, un brin d'adoucissement. Parce que c'était grâce à lui. C'était grâce à lui qu'elle était là, reconstruite. C'était avec lui qu'elle s'était entraînée, avec lui qu'elle avait prévu des cours de rattrapage, avec lui qu'elle avait vu son psychiatre pour la première fois, grâce à lui que la police avait rouvert le dossier classé sans suite. C'était grâce à lui qu'elle s'était remise. Parce qu'il avait cru en elle, parce qu'il avait pris son rôle à cœur et même un peu plus, comme une sorte de seconde figure paternelle.

I can see the light - Shoto x OCOù les histoires vivent. Découvrez maintenant