Collège

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À peine arrivée je voulais déjà partir.
Le hall était bondé, les cours minuscules.
Je souriais pour ne pas paraitre ridicule
Quand je voulais pleurer, je gardais ce sourire.

Je savais que mes amies faisaient simplement
Semblant de m'apprécier. Et j'ai joué le jeu.
J'ai gardé toute l'année ce triste air heureux
Et l'arbre de la cour s'en fichait complètement.

Ça y est. Nouvelle année. J'ai terriblement peur.
Peur de mon faux sourire, peur que ça recommence.
Puis soudain te voilà. Tes soutiens en silence.
Mon sourire se teinte d'un peu de bonheur.

Oui, on s'est disputées. Mais je t'aimais vraiment.
Soit tu m'aimais aussi, soit tu mentais très bien.
Mon faux sourire ne me servait plus à rien.
Et l'arbre de la cour riait silencieusement.

Une nouvelle année. Effet feu d'artifice.
Je me rappelle cette classe merveilleuse
Nos nouvelles amies m'ont rendue si heureuse
Oui, je vous aime tellement toutes les six.

Une année encore plus heureuse que celle d'avant.
Faux sourire effacé sans doute pour toujours,
Notre bonheur dégoulinait jusqu'à la cour
Les racines de l'arbre s'en gorgaient avidement.

J'ai du mal à croire que je vais quitter ce lieu
Si bientôt. Et ça sonne si étrangement
De se dire que plus jamais dans
Cet endroit à la fois terrible et merveilleux

Imbibé de souvenirs. Des bribes de quatre ans.
Les radiateurs éteints, la cour haute sous la neige.
Je me tourne une dernière fois vers le collège
L'arbre ne se rendra pas compte du changement.

Cœur de Luciole

Bourgeons - Recueil de Poèmes (1)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant