Enfin rentrée chez moi, après avoir fait mes devoirs, j'écris quelques mots dans mon journal. C'est un journal que j'écris depuis un peu plus d'un an. J'y écris mes journées, y décris mes émotions, y liste mes pensées. Ça m'aide à canaliser mes émotions, à ne pas faire quelque chose d'irréversible.
J'y décris donc les coups de tout à l'heure. J'aime savoir que quelqu'un m'écoute enfin... même s'il est fait de papier.
Quelques mots plus tard, je me blottis sous ma couette. Qu'est ce que c'est bon de pouvoir se glisser dans son cocon après avoir passé une journée encore plus désastreuse que la précédente. D'autant plus quand tu n'as personne à qui te confier. Même si mon journal m'aide, cela ne remplace pas des oreilles à l'écoute, encore moins un ami. Mes parents ne sont jamais là, je suis fille unique, et ma petite amie, avec qui tout à commencé, m'a quitté juste après avoir compris que le monde dans lequel nous vivions n'était pas celui des bisounours. Et c'est bien dommage d'ailleurs. On s'en porterait bien mieux si notre monde était semblable à la série. Rien qu'une journée chez eux me ferait le plus grand bien, ou même quelques heures. Mais s'il y a bien un endroit dans lequel je me sens bien, c'est dans mes rêves, lorsque je dors. Oui c'est peut être étrange... Je ne sais pas. Mais ce qui est sûr, c'est que c'est le moment où je me sens le mieux. Je travaille dur pour garder une excellente moyenne et faire plaisir à mes parents, les rendre fiers. Même si c'est de plus en plus difficile quand, lorsque je traverse une pièce, tout le monde se met à chuchoter et à rigoler en se moquant de moi.
***
Lorsque je suis dans mon monde, créé de toutes pièces – enfin je crois... parfois j'en doute – je me sens bien et en sécurité. Mais ce ne sont pas des rêves comme les autres, je voyage dans un monde. Un monde où je peux être qui je veux sans craindre les critiques, les remarques ou les blessures – physiques ou morales. On peut sans doute dire que je mène une double vie. C'est mon sanctuaire.
Je dors environ huit heures par nuit, ce qui me laisse huit heures pour profiter avant la rechute. J'appelle ça une rechute, car c'est ce que je ressens, une réelle rechute morale – et physique – dans le monde réel. Huit heures de pur plaisir. Huit heures de détente et de relaxation. Personne ne peut m'en sortir. Huit heures de calme avant la tempête.
Parfois j'ai l'impression que je suis dans une autre réalité. Une réalité meilleure que la mienne, à la fois si différente et si semblable.
Généralement, il ne me faut pas plus de cinq minutes pour m'endormir. Ce qui est une chance. Donc cinq minutes plus tard, je sombre dans les bras de morphée.
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J'ai rêvé d'un autre monde
Short StoryQui n'a jamais voulu s'enfuir dans ses rêves ? Ezra, elle, le fait. Elle fuit ses journées. Mais c'est comme ça qu'elle y rencontre Noor. Est-elle réelle ou tout juste le fruit de son imagination ?