Chapitre 3

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Le retour à la réalité est dur après cette nuit. J'ai hâte de ce soir, j'espère la revoir. Son baiser était fantastique. Je suis étonnamment de bonne humeur en allant en classe, ce qui n'est normalement que rarement le cas. D'habitude, je traîne au lit. Je n'ai pas envie de me lever. Aujourd'hui si.

Une fois au lycée, j'espère ne pas retomber sur les brutes et pouvoir passer une journée paisible.

***

Cela à été à peu près le cas, si on oublie les insultes dans les couloirs, tout s'est bien passé.

Enfin c'est ce que je pensais parce qu'en rentrant chez moi, un garçon que je ne connais que trop s'approche et me fait un croche-pied en m'insultant. Gouine. Je crois que c'est le terme. Ou peut-être pas. Je sais plus.

Ce que je sais, c'est qu'en me relevant, j'ai mal au ventre, preuve de son coup, et que dans quelques jours, un bleu apparaîtra. Je ne sais même plus ce qu'il s'est passé. Quand ça arrive, mon cerveau s'éteint. J'imagine que c'est un moyen de me protéger. Je n'en suis pas si sûre. J'ai toujours aussi mal.

Mes coudes sont éraflés ainsi que mes genoux, preuve de ma chute.

J'avais passé une bonne journée pourtant. Mais non, elle se finit, comme toujours, dans la souffrance.

Heureusement, j'ai fait mes devoirs pendant ma pause à la bibliothèque, je vais pouvoir aller écrire puis dormir.

Je ne mange que très peu. Ce soir, un sandwich, composé de deux bout de pain de mie et de jambon, et un yaourt suffiront.

Alors je monte dans ma chambre et je me lance dans l'écriture. Ça me fait du bien. Je vide mes émotions sur ces pages tachées d'encre et de larmes. Oui parce que, beaucoup trop souvent, je pleure.

J'ai la maison pour moi. Mon père est en déplacement et ma mère travaille jusqu'à tard. On ne se voit pas de la journée. On pourrait, parce que son boulot lui permet des horaires flexibles. Mais j'imagine qu'elle préfère ces horaires là, ils doivent moins lui peser.

Alors j'oublie tout. Enfin, j'écris pour oublier.

***

Une fois mes émotions calmées, je m'enfonce dans mon lit, espérant que mes pensées s'éteignent.

Mais ce n'est pas le cas. Je pense. Mais je ne pense pas rose, bleu, ou violet. Non. Je pense noir.

Je me dis que je le mérite peut-être. Après tout, il doit bien y avoir une raison à cet acharnement. Je dois être horrible. Je suis horrible. Si personne ne veut plus me parler, c'est pour une bonne raison. Je suis horrible.

Je me déteste.

Je me déteste.

Je me déteste.

Et je m'endors enfin.

Sauf que ce rêve là, je le reconnais, et ce n'est pas mon préféré. Non... Celui-là est gris... Non... Réveillez moi !

Il pleut.

L'herbe est grise.

Il fait froid.

J'ai peur.

Les gens, habituellement contents de me voir, me regardent de travers et se moquent de moi. Je le sais car ils rient en me pointant du doigt.

Non.

Pas ici.

Je ne veux pas que ça recommence. C'est censé être mon havre de paix.

S'il vous plaît, réveillez-moi. Je vous en supplie.

Je déteste cet endroit. Où est elle ? Pourquoi n'est-elle pas là?

Mais après tout c'est peut-être mieux. Je ne supporterai sûrement pas qu'elle me regarde de la même façon que ces personnes. Mais, si ça se trouve, elle m'aidera à sortir de cette boucle infernale.

Je crie au monsieur qui habite la maison voisine de m'aider et d'arrêter de me regarder comme ça mais il rit encore plus fort. Ils rient tous. Ils ne s'arrêtent pas. De plus en plus fort.

Des larmes coulent sur mes joues, je pleure.

Pourquoi ne m'aident-ils pas ?

Pourquoi tout le monde me déteste ?

Pourquoi je me déteste ?

J'ai rêvé d'un autre mondeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant