Deadly embrace [L.HS]

Chapitre 26

Lee Heeseung

La voir me dévisager comme ça me donne envie de rire. Elle ne comprend pas ce qu'il se passe. Elle doit me prendre pour un fou.

Même si la situation ne s'y prête clairement pas pour ne pas dire absolument pas, je veux des réponses à mes questions et j'en ai plus que marre d'attendre.

J'en ai marre d'avoir à subir ses méprises et insultes, son mauvais caractère et ses reproches sans connaître la véritable raison pour laquelle elle se comporte comme ça avec moi.

Je veux juste comprendre ce qu'il se passe dans sa tête. Pourquoi elle me déteste, pourquoi elle me traite comme si j'étais le dernier des cafards ou comme si j'avais la peste.

Je ne pense pas avoir fait quelque chose de mal à son égard. Je ne me suis jamais disputé avec, jamais frappé, insulté, tendu un piège.

Est-ce que c'est le fait que sa famille ait de l'argent qui la rend si désagréable ? J'espère très sincèrement que j'ai fait quelque chose de très grave pour que me traite comme ça pendant des années.

"Nara." Elle me regarde et j'ai presque l'impression de voir sa réflexion. Ce qu'elle doit dire, ce à quoi elle pense.

"Je n'ai rien à te dire. Je ne t'aime pas c'est tout." Elle croise les bras sur sa poitrine tout en fixant devant elle. "Il doit y avoir une raison, parce que ce n'est plus une question de je ne t'aime pas. C'est une question de je te déteste tellement que j'espère que tu meurs."

"Je ne vois pas de quoi tu parles." Elle regarde par la fenêtre. Je déteste quand elle fait ça. "Assume au moins tes actes. Tu me craches dessus en plein visage et dans le dos. Tu me traînes dans la boue à chaque fois que tu en as l'occasion. J'ai dû faire quelque chose de mal, c'est pas possible. Je t'ai fait quoi Yoon Nara."

"Je dis juste ce que je pense, désolée si tu prends tout mal." Respire Heeseung, garde ton calme. "Donc tout ce que tu dis, que je suis qu'un incapable, que je ne mérite rien, que les gens comme moi ne sont bons qu'à servir les gens comme toi. Tout ça tu le penses ? Sérieusement ?"

"Pourquoi je le dirais sinon." Elle ne me regarde toujours pas. Elle commence à m'énerver. J'attrape son coude et la force à me regarder droit dans les yeux. "Regarde moi quand je te parle, c'est le minimum. Ou alors je ne suis tellement  rien à tes yeux que je n'ai même pas le droit d'avoir un minimum de respect."

Elle déglutit et son regard s'assombrit. "Ne me touche pas. Pour qui est-ce que tu te prends pour me parler comme ça ?!" Ma poigne se resserre sur son avant bras. "C'est ce que je devrais dire à chaque fois que tu ouvres ta bouche pour me parler ! Mais est-ce que je fais ça ? Non. Je ne te demande pas la lune, je veux juste savoir ce que je t'ai fait."

"Tu n'en as pas marre ?" Son visage se ferme. Et la version que j'apprécie le moins d'elle apparaît. "Arrête de faire comme si je te persécutais. Je ne te regarde même pas la plupart du temps. Je ne t'apprécie pas le moins du monde, tu n'es qu'un hypocrite qui se cache derrière un sourire pour avoir ce qu'il veut des autres. Tu joues au délégué parfait pour cacher le fait que tu n'as rien. Que tu n'es rien. Que tu ne deviendras rien du tout."

Quoi ?

"Je te demande pardon ?" C'est pour ça qu'elle me déteste ? Est-ce que c'est une blague ?

"Tu m'as très bien entendu." Elle me regarde de haut en bas avant de lever les yeux au ciel. J'ai envie de tout casser. "Tu te rends compte de ce que tu viens de me dire ? Que tu me marches dessus, et me pourris la vie parce que tu as un complexe d'infériorité ?" Mon sang commence à bouillir. Et le sien aussi puisqu'elle m'attrape par le col de mon gilet.

"Je n'ai pas de complexe d'infériorité. Je déteste juste les personnes dans ton genre." Nara me crache presque dessus. "C'est pour ça que tu as pris le soin et le temps d'écrire une lettre où tu me dis d'aller crever ?" Son visage blanchit. Donc c'était bien elle.

"Je ne vois pas de quoi tu parles." Enfonce toi encore plus dans tes mensonges. "La lettre de Jihye. Je sais qu'elle vient de toi." Elle sourit, mais il est tellement mauvais qu'il me donne presque la nausée.

"Arrête de croire que toute ma vie tourne autour de toi, j'éprouve presque de la peine." Elle efface une fausse larme du bout de son index.

"Le problème c'est que j'ai l'impression que c'est le cas. Tu passes tes journées, en cours et en dehors à me pourrir la vie, à me faire sentir plus bas que terre. Qu'est-ce que tu y gagnes là-dedans ? De la fierté ? Ça te plaît de faire ça ? Tu prends ton pied ?" Pour seule réponse, elle hoche les épaules.

Je suis pris d'une soudaine envie de rire. Je suis vraiment bête. Je suis le premier des abrutis.

"Il y a quelque chose de drôle dans ce que tu viens de dire ?" Son regard est froid, sa mâchoire serrée. Qu'est-ce que je lui trouve bon sang ?

"Tu n'es même pas assez courageuse pour assumer tes actes. Je sais que la lettre vient de toi. J'ai reconnu ton écriture." Je m'adosse à nouveau contre le siège.

"Aux dernières nouvelles, je ne m'appelle pas Jihye." Elle rit, mais il parait si froid qu'il me glace le sang. "La seule personne que je connais qui ne peut pas me voir, c'est toi. Personne ne m'a jamais montré son dégoût autant que toi. Personne n'a jamais essayé de m'humilier à ce point sauf toi. Tout me ramène à toi Nara. Tout."

"Pourquoi tu ne m'as pas dénoncé ? Pourquoi tu n'es pas allé courir chez le directeur ou même le professeur pour lui dire ?"

"Pourquoi ? Qu'est-ce que ça aurait changé ? Tes parents ont de l'argent et ils supportent l'école, je n'aurais rien gagné mis à part des ennuis et peut-être même une déscolarisation."

"Boohoo, tu me fais de la peine. Mais tu sais quoi, ce n'est pas plus mal. Une fois que j'aurais rejoins mon père, je demanderai de changer d'école pour ne plus voir ta sale tête. Je lui demanderais aussi de ruiner tout ton dossier scolaire. De ruiner ta vie." Elle me sourit et mon sang ne fait qu'un tour.

C'est à mon tour de l'attraper par le col de son gilet. Et pour la première fois elle a l'air surprise. Ses sourcils se froncent. "Écoute moi bien, j'ai pas tout fait pour réussir pour que tu fiches tout en l'air pour une excuse minable. Tu pourras toujours avoir un avenir grâce à l'argent de ton père de ta mère je m'en fiche. Moi je n'ai pas cette chance."

"Raison de plus pour la ruiner." Son sourire est à me faire vomir.

Des cris retentissent du fond du wagon, et tout le monde se met à courir vers nous. Je me lève de mon siège pour voir ce qu'il se passe. Nara fait de même mais se tient contre le wagon pour ne pas tomber.

Tout se passe très vite, trop vite. Le train déraille, et se couche sur le côté, nous emmenant tous avec dans sa chute.

Ma tête se cogne contre la vitre, mes yeux se ferment.