« Gamin ! Va dégager les clients près de la fenêtre, ça fait 20 minutes qu'ils sont là et ils n'ont toujours rien commandé !
- D'accord, j'y vais !
Moi, c'est James. James Crews, et je suis serveur dans un bar pour gagner un peu d'argent. Le gars qui vient de hurler, c'est mon patron, Flint. Enfin, c'est censé être "monsieur" Flint, mais il s'en fiche, alors...
« Bon, c'est pour aujourd'hui ou pour demain ? J'ai pas qu'ça à faire moi !
J'ai donc regardé la table en question. Trois hommes s'y étaient assis, mais ils n'avaient rien pris depuis leur arrivée. Je me suis donc approché et m'adressais à eux :
« Excusez-moi messieurs,mais soit vous commandez, soit vous partez. C'est la règle ici, et mon patron veut ...
- Quelle chance de l'avoir trouvé !
- Euh... Comment ça ?
- Savoir que le Chasseur de l'Ombre vivait comme ça au milieu des humains ! Écoute bien.Maintenant, tu vas faire tout ce qu'on te dis. Ramène ton patron.
Qu'est-ce que... OH BORDEL !Il avait un couteau ! Non, ils avaient tous des couteaux !!! Je suppose qu'il voulait parler de Flint, mais pourquoi ? Et puis il fallait bien que quelqu'un sache dans quels ennuis je m'était encore fourré, mais POURQUOI MOI !!!
« Euh, Flint ? Je crois que... certaines personnes veulent vous voir.
Ma voix n'arrêtait pas de trembler et de monter dans les aigus, aussi vous ne pouvez pas imaginer quel fut mon angoisse lorsque Flint arriva à notre niveau.Il ne pouvait rien faire de particulier vu les armes de ces prétendus clients ! C'est alors que s'en suivit une étrange conversation entre mon patron et celui qui semblait diriger le trio.
On aurait dit... deux vieilles connaissances ?
« Alors comme ça tu te fait appeler Flint maintenant ? Si tu savais le temps qu'on a mis à te retrouver ! Qui aurait cru que toi, tu irais vivre parmi les hommes !
- Bah, j'essaie de gagner ma vie de façon honnête maintenant. Je n'ai plus rien à voir avec vous. Mais laisse-moi deviner, c'est Elle qui vous envoie ?
- Même sans ça, on t'aurait tué. Ta tête peut nous rapporter pas mal, tu sais ?
- Parce que tu crois que je vais vous laisser saccager mon bar, malmener mon employé et me tuer sans rien essayer ?! Je pensais que t'étais plus intelligent, face de rat.
Mauvaise idée !
Au même moment, les compagnons de Face-de-rat se levèrent et se jetèrent sur Flint,tandis que moi, j'essayais de m'enfuir. Pendant leur conversation, je m'étais éloigné de la lame du couteau, et je couru vers le comptoir afin de me cacher derrière. Les clients, eux, se collaient aux murs de la salle, et essayaient de se rapprocher de la sortie.Heureusement, il y en avait peu à cette heure-ci de la journée.
Le problème, c'était que Flint n'avait aucune chance : ils étaient trois et armés de couteaux en plus ! Mais lui s'approcha tranquillement du bar où je m'étais caché. Quand il me vit, il fronça les sourcils.
« Toi, tu restes ici.
Parce qu'en plus il me croyait assez fou pour aller me battre contre eux ?! Mais c'est que je tiens à la vie moi !!! Puis il prit une bouteille d'alcool et retourna près de nos agresseurs, buvant directement au goulot. Quand il la posa sur une table, il sembla se dérider, comme si la situation le réjouissait.
Attendez... quoi ?!
Mais c'est pas du tout rassurant ça !
« C'est parti mes cocos ! Il est l'heure de vous faire valser d'un bout à l'autre de ce bar.
Il se précipita alors sur le premier compagnon de Face-de-Rat et lui donna un violent coup de poing dans la poitrine. Reculant sous la force de l'impact, celui-ci essaya tout de même de porter un coup à Flint, qui esquiva et lui brisa le bras en un coup de genou. Et tout ça avec une facilité déconcertante ! Puis il se jeta sur Face-de-Rat.
Mais j'étais tellement concentré sur eux que je n'avais pas remarqué le mouvement du troisième. Il était en train de me foncer dessus ! Oh bordel, je vais pas mourir quand-même ?! Il sauta sur le comptoir, et me toisa.Dans ses yeux brillaient une sorte de... d'envie ? De plaisir ? De sadisme ?! On aurait dit une bête sauvage regardant sa proie avant de la dévorer !
« Mince alors, de la chair fraîche ! Tu as vraiment l'air délicieux vu comme ça... Ça te dirais de te laisser dévorer ?
- Non !
Il bondit sur moi, et par pur réflexe, je tendis mon bras. Je sentis alors un picotement dans la paume de ma main, mais un flash de lumière m'aveugla. Que s'était-il passé ? Le temps que ma vue revienne, je pu entendre le râle d'agonie de celui qui m'avait attaqué.
« Toi... Tu es un de ces pe... petits culs bénis ? Tu nous as bien eus...
Qui ça ?!
Sérieusement, il pourrait parler comme tout le monde ?! Ce serait bien plus simple à comprendre !
En revanche, il faudra qu'on m'explique ce qui se passait. Le corps commença à se désagréger en une sorte de poussière noirâtre... La décomposition n'est pas censée prendre plus de temps d'habitude ?! Mais je me suis souvenu de quelque chose. Ou plutôt de quelqu'un.
Flint !
Quand j'ai regardé pardessus le bar, je vis qu'il était encore vivant. Ouf !
Face-de-Rat était acculé contre le mur tandis que l'autre... Et bien l'autre avait disparu. A la place, il n'y avait qu'un tas de poussière noire semblable à celui qu'était devenu mon assaillant.
Mais quelque chose me gênait dans l'apparence de Face-de-Rat. Il était pourtant humain...
Non. Je retire ce que j'ai dis, il était justement tout sauf humain. Je veux dire, il venait de déployer deux ailes lacérées, d'un gris poussière parcheminé, et des cornes noires venaient de pousser sur sa tête. Vous allez me dire que c'est humain ça ?!
« Plus rien à voir avec celui que tu étais ? On dirait au contraire que tu a gardé toute ta puissance. Mais ça ne suffira pas à me vaincre ! Je suis le grand... !
- Tu m'excuseras, mais comme je n'ai eu le temps de faire les préparatifs nécessaires, on se reverra en Enfer mon vieux !
Flint venait de lui lancer un uppercut droit sur sa mâchoire avant de lui transpercer le torse avec un couteau pris au passage sur une table, l'épinglant contre le mur. C'est alors qu'une ombre se solidifia dans sa main, prenant la forme d'un couteau.
Qu'est-ce que c'était que ça encore ?!
Flint attrapa son manche et trancha la gorge de Face-de-rat d'un geste brusque. Puis il fit évacuer tous ceux qui étaient encore présents.
« Chers clients. Si vous n'y voyez pas d'inconvénients, le bar sera fermé pour une durée indéterminée. Mais avant de sortir, vous me ferez le plaisir de payer l'addition. Surtout, n'oubliez pas le pourboire !
Pendant que tout le monde partait, il récupéra sa bouteille et la termina d'un coup.
« Ah... Ça faisait longtemps que je ne m'étais pas défoulé. Ça fait un bien fou !
Quand il vit les restes de celui qui m'avait agressé, il haussa un sourcil. Puis il se retourna et s'adressa à moi d'un ton sec.
« Gamin, faut qu'on parle.
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Les chroniques d'Alastor : Ange déchu
ParanormalQuelque part en France, XXIème siècle. James Crews, 17 ans, découvre qu'anges et démons existent, et qu'ils veulent sa peau. Avec l'aide de Flint, un ancien chasseur de primes au passé mystérieux, il devra survivre et découvrir la vérité du monde. ...