War of hearts ~ Percy Jackson

Allison, The first bloodbender

🎧:... Achilles Come Down ~ Gang of Youths

La dernière chose dont je me souvienne, c'est le froid de la vitre contre ma tempe, la lueur des paysages se fondant dans un flou monotone derrière mes paupières qui se fermaient peu à peu. Malgré moi, je luttais contre l'assoupissement, mais bientôt mes pensées s'effacèrent, emportées dans un rêve étrange.

Lorsque mes yeux se rouvrent, tout a changé. Je me retrouve dans une assemblée tendue, compacte, les voix murmurantes formant un grondement sourd. Autour de moi, des visages inconnus et pourtant marqués par la peur ou la curiosité morbide. Je me fraye un chemin à travers cette foule, jusqu'à ce que mes yeux tombent sur mon père, Hadès, debout aux côtés de Perséphone, leurs regards tournés vers une silhouette au-delà de la masse compacte.

À quelques pas d'eux se tient un homme imposant, blond, avec des yeux d'un bleu profond, chargé d'une intensité qui évoque le chaos des océans. Il me rappelle énormément Percy. Sa main enserre un trident avec force. Il n'y a aucun doute : c'est Poséidon. L'expression qu'il partage avec mon père est faite d'une tristesse résignée, mais également d'un sentiment plus profond, un malaise commun, comme si quelque chose d'inéluctable venait de se briser.

Alors que je me demande ce qui se passe, un autre dieu surgit. Ses mains fermes traînent une jeune femme qu'il jette brutalement au centre du cercle, sous le regard attentif de tous. Elle s'effondre à genoux, le souffle court, ses poignets attachés dans son dos par de solides liens. Ses vêtements déchirés et tachés de sang séché dessinent des traînées sombres sur sa peau, et ses cheveux noirs sont collés à son visage émacié, masquant en partie son regard.

Lorsqu'elle redresse la tête, je croise enfin ses yeux, verts, étincelants d'une rage indomptable. Un frisson me parcourt l'échine. Je connais ces yeux, je les ai vus dans un rêve, lors de ma rencontre avec Chronos. C'est elle, la figure qui m'avait hantée, puis disparue sans laisser de trace avant que je ne manque de tomber dans le précipice. Je reste immobile, captivée. Que fait-elle ici, au milieu des dieux ?

Elle défie du regard un autre dieu face à elle, un homme puissant à l'aura écrasante. Son courage est presque insolent ; les dieux pourraient interpréter cela comme une insulte. Mais même lui semble hésiter sous la dureté de son regard, une rage si dévorante qu'elle en devient tangible. C'est une colère brute, une rage d'Achille, prête à consumer tout sur son passage.

Le murmure des voix s'éteint soudain, et une voix glaciale s'élève, impitoyable, tranchant le silence comme une lame : — Allison Myers, fille d'Hadès. Première manipulatrice du sang à fouler cette terre... et traîtresse.

Des chuchotements éclatent autour de moi. Allison Myers. Ce nom résonne dans mon esprit. Ainsi, elle s'appelle Allison. Celle qui m'avait refusé son identité cette nuit-là. Quant au titre... manipulatrice du sang. Chronos m'a révélé que je portais le même pouvoir, un pouvoir dont la nature effrayante n'avait cessé de me tourmenter. Mais Allison semble différente. Elle est plus que puissante — elle incarne ce pouvoir.

D'un rire sec et sarcastique, Allison brise le silence, un son acéré qui semble gifler chaque spectateur. Un sourire amer, presque cruel, se dessine sur ses lèvres tandis qu'elle prend la parole, sa voix oscillant entre mépris et provocation : — Alors, c'est la sentence ? La mort ?

Un dieu s'avance. Vêtu d'une armure aux reflets rouges, une force brute dégage de lui, une puissance martiale. Il me rappelle Clarisse, et en un instant, je le reconnais : Arès, le dieu de la guerre. Son visage, marqué par la haine, est déformé par un rictus méprisant : — Tu es une menace incontrôlable. Crois-tu vraiment qu'on te laisserait libre de déchaîner tes pulsions vengeresses ?

Allison éclate de rire, amer et moqueur : — Me condamner pour avoir osé agir alors que vous, puissants dieux, vous n'avez jamais levé le moindre doigt pour nous protéger ? Vous êtes pathétiques, égoïstes, et lâches.