Ch33, mon hérosIl y avait des lettres, posées sur son chevet. Une petite pile d'enveloppes où sur l'avant, d'une écriture compacte et ordonnée, était inscrit son prénom. Elle aimait cette vision, son prénom tout bête, qu'il avait écrit, et ne se lassait pas d'écrire, sur chacun de ces morceaux de papier. Seiko, Seiko, Seiko. La façon dont le s était un peu plus grand que les autres lettres, la façon dont elles étaient accrochées entre elles. Il avait une jolie écriture.
Elle alternait, chaque jour, l'ordre par lequel elle les lisait, en attendant d'en recevoir une autre. Ses yeux défilaient doucement sur les mots, et elle admirait, les courbes des lettres, et la façon dont elles étaient un peu plus étirées, à quelques endroits. Elle les relisait, même si ça devait être la millième fois, et que même les yeux fermés, elle pouvait se souvenir de la succession des mots qu'il avait employé.
Elle attendait, comme une damnée son repas, ses lettres, chaque matin. Elle comptait les ticks des aiguilles de l'horloge qui tournaient, et elle attendait, alors, quand dix heures sonnaient enfin, elle savait que la petite docteure apparaîtrait pour les examens matinaux habituels, avec un petit cadeau dans la main.
Ces lettres, c'était comme un compte à rebours jusqu'au moment où ils pourraient se retrouver. Il lui écrivait des lettres, parce que c'était plus vrai que des messages. Parce que seul devant sa feuille, ça devenait plus facile, de comprendre ce qu'il ressentait. Parce que ça devenait plus facile de dire, ce qu'il ne parvenait pas à dire de vive voix. Il lui écrivait des lettres, et à chaque fois, il laissait un petit bout de lui, avec.
"Pas de lettre aujourd'hui. — avait annoncé Recovery Girl, en pénétrant la pièce."
Seiko avait sourcillé. Comment ça, pas de lettre ?
"Ça fait sept jours aujourd'hui, vous avez le droit aux visites."
Elle avait senti quelques picotements dans son buste, en croyant comprendre.
Et il était entré, des fleurs dans les mains. Il était entré, et il n'avait plus osé bouger, désemparé. Il était resté là, à la regarder, comme s'il la redécouvrait, et il avait senti son cœur s'absorber.
Elle était restée figée. Pas de lettre, mais il était là. Pas de lettre, mais il avait apporté des fleurs. Pas juste des fleurs, ses fleurs préférées. Il s'était souvenu, même si c'était tellement insignifiant, et que ça faisait tellement longtemps qu'elle lui avait dit. Il s'était souvenu.
"Je vais vous laisser discuter. — avait dit la docteure, en sortant."
Seulement là, il avait osé se rapprocher. Ses jambes devenues cotonneuses, molles, comme si tout s'était relâché à la seconde même où il l'avait vue. Parce qu'elle était juste là et il n'y croyait pas, elle était là et elle était en vie, elle était là et il réalisait trop bien qu'il aurait pu la perdre. Son corps avait fait s'affaisser le matelas à côté d'elle, comme s'il pesait des tonnes, et que ça avait été un fardeau, de se déplacer jusqu'ici. Sa tête était tombée contre son épaule, et il avait senti à la seconde où il avait ressenti sa peau, ses yeux devenir un peu mouillés.
Elle avait souri, parce qu'elle l'avait reconnu. Il le laissait rarement ressortir, cet enfant effrayé qui somnolait encore en lui, et qui avait encore un peu trop peur de l'abandon.
"Tu m'as manqué."
Elle avait passé sa main sur le dessus de sa tête avec quelque chose de presque maternel, et elle s'était mise à caresser le haut de ses cheveux, comme elle aimait le faire. Puis elle l'avait resserré contre sa poitrine, très fort, pour pouvoir bien sentir, qu'il était à nouveau là, auprès d'elle.
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I can see the light - Shoto x OC
Fanfiction"Le soleil se levait, un rayon m'a chatouillé le visage, et c'était comme si l'obscurité avait disparue. Je redécouvrais le monde du point de vue d'une adolescente normale. Et je me suis dit : Enfin, je peux voir la lumière" NEW YORK TIMES BEST SEL...