9-1-1 - Dans le bleu de tes yeux - (AU)

Vivre au rythme de tes mots

St Paul, le 13 février 2013

Bobby regarda la carte postale que Buck avait enfermé dans une enveloppe cette fois.

Il n'avait pas compris pourquoi jusqu'à ce qu'il trouve une photo de son fils avec la carte et Bobby avait eu un sourire rayonnant.

– Qu'est-ce qu'il fait en Floride ? demanda Ray en levant les yeux de la photo pour regarder la carte.

– On ne va pas tarder à le savoir, affirma-t-il.

« P'pa,

J'ai arrêté d'être barman, j'ai arrêté le surf aussi.

Ma relation avec cette fille n'a pas marché. Je suis dans le bâtiment maintenant. Je travaille en équipe et on construit des maisons un peu partout.

C'est plutôt amusant.

J'ai pu m'acheter une voiture. Je l'adore et grâce à elle je peux aller là où le travail m'attend. J'aime parcourir le pays. Je rencontre des tas de gens que je trouve extraordinaire.

J'aimerais que vous soyez avec moi, pouvoir vous voir.

Vous me manquez terriblement et je vous aime.

Buck. »

Ray posa la photo sur la table, le regard perdu dans le vide, tandis que Bobby reprenait la photo entre ses doigts tremblants. Ils échangèrent un regard, leur inquiétude pour Buck palpable dans l'air entre eux.

– Là où le travail l'attend ? demanda Ray d'une voix teintée d'inquiétude.

Bobby secoua la tête, les pensées tourbillonnant dans son esprit.

– Je ne sais pas, Ray. Mais ça semble être un changement majeur dans sa vie. Arrêter le surf, changer de travail, tout ça en si peu de temps... Il doit chercher quelque chose, quelque part.

Ray soupira, les lignes de soucis creusant son front.

– Quand est-ce qu'il va rentrer ? Ça fait trop longtemps qu'il est parti. Il nous manque, à tous.

Bobby acquiesça, sentant un poids lourd peser sur ses épaules.

– Je sais. Plus rien n'est pareil sans lui. Mais Buck est en train de vivre sa propre vie, et nous devons lui donner l'espace et le temps dont il a besoin. Il reviendra quand il sera prêt.

Ray hocha la tête, mais son expression trahissait son inquiétude profonde.

– Je sais que tu as raison. Mais ça n'empêche pas que ça me manque de l'avoir ici, avec nous. Son sourire me manque et son énergie aussi.

Bobby posa une main réconfortante sur l'épaule de Ray.

– Je sais. Ça nous manque à tous. Mais il est en train de découvrir le monde, de trouver sa place. Et quand il reviendra, il aura grandi, mûri, et nous serons là pour l'accueillir à bras ouverts.

Ils se regardèrent un moment, partageant leur douleur et leur espoir dans le silence. Puis, Bobby reprit la parole.

– Nous devons lui faire confiance. Il reviendra, et quand il le fera, nous serons là pour lui, peu importe ce qui se passe.

Les mois passèrent et Bobby se retrouva à regarder le calendrier attendant impatiemment la prochaine carte de Buck.

Celle-ci arriva quatre mois après la précédente.

« P'pa,

Maintenant, je suis rangers à Flagstaff. J'adore parcourir la forêt, poser ma tente à la belle étoile.

J'ai découvert une centaine d'espèces d'insectes dont j'ignorais l'existence. C'est fascinant et un peu dégoutant. J'en ramènerai peut-être un ou deux pour les montrer à Bobby junior.

Le boulot est génial mais tu n'imagines pas à quel point les gens sont inconscients et combien je dois aller en chercher perdu dans la nature. Enfin si tu sais, tu vois ton lot d'inconscients depuis le temps que tu es pompier, pas vrai ?

Dis à ma famille que je les aime et je t'aime aussi.

Buck. »

Marcy et Bobby étaient assis ensemble dans le salon, la carte postale de Buck entre les mains. Leurs regards se croisèrent et ils se sourirent d'une façon complice.

– Il est devenu ranger, murmura Bobby, un éclat de fierté dans les yeux. C'est incroyable. Il a trouvé sa voie, Marcy. Il est là-bas, dans la nature, à découvrir de nouvelles choses, à protéger notre environnement. Il a toujours aimé la nature.

Marcy hocha la tête.

– Oui, c'est formidable, lui sourit-elle.

– Mais je pense à ce qu'il doit affronter là-bas. Les dangers, les imprévus... Il n'est plus notre petit garçon, mais ça ne m'empêche pas de m'inquiéter pour lui.

Marcy posa une main réconfortante la sienne, cherchant à le rassurer.

– Je sais que c'est difficile à accepter, mais Buck est fort, lui rappela-t-elle. Il est intelligent, il saura faire face à tout ce que la vie mettra sur son chemin. Et il a cette passion pour la nature, pour aider les autres. C'est ça qui compte.

Bobby lui sourit faiblement.

– Tu as raison mais il me manque. Il était si proche de nous, et maintenant il est si loin.

Marcy acquiesça alors que son cœur se serrait à l'idée de la séparation avec leur fils.

– Je sais, il me manque aussi, terriblement. Mais nous devons lui faire confiance, le laisser suivre son propre chemin. Nous serons toujours là pour lui, prêts à le soutenir, peu importe où la vie le mène.

Ils se regardèrent, unis dans leur amour et leur soutien indéfectible pour Buck. Quoi qu'il arrive, il restait leur fils bien-aimé, et ils seraient toujours là pour lui, peu importe où ses aventures le conduisaient.

Buck avait toujours été curieux de tout, sautant d'une passion à l'autre sans jamais vraiment se poser. Bobby savait au fond de lui que cet emploi de ranger était temporaire. Buck allait reprendre très vite sa vie de nomade.

Il espérait seulement qu'il reviendrait vers eux rapidement.

Le mois d'octobre arriva rapidement et comme l'année précédente Bobby reçu une nouvelle carte postale le jour de l'anniversaire de Buck.

« P'pa,

Le Pacifique est magnifique, tu devrais voir ça ! J'adore vraiment regarder l'océan.

Grâce à ma voiture, je voyage à travers tout le pays. Quand je suis arrivé en Californie, j'ai décidé de devenir soldat dans la marine.

On n'est pas obligé de s'engager à plein temps et tu sais à quel point j'aime l'océan.

Je crois que j'ai envie de vous rendre fier, de devenir quelqu'un, tu vois ? Je veux dire, c'est grâce à la marine qu'on a eu Ben Laden, le pire du pire des ennemis pas vrais.

Oorah !

Vous me manquez plus que tout.

Je vous aime.

Buck. »

– Joyeux anniversaire, Buck, souffla Bobby les larmes aux yeux.