Chapitre 34

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Maxine

Vendredi 12 novembre 2021

Le trajet en voiture se fit dans un silence religieux, Léna était à l'arrière et je n'osais absolument pas me tourner pour vérifier si elle dormait afin d'avoir une petite conversation avec notre chauffeur.

Il m'avait embrassé devant Elyo, s'il racontait ça à Léna j'étais dans une merde noire, il était hors de question que ma seule amie pense que je fricote avec son frère, je ne pouvais pas me permettre de la perdre. Elle était tellement importante à mes yeux et j'avais l'impression d'avoir enfin une vie sociale grâce à elle, si je la perdais je perdais tout.

Elyo n'était qu'un ami, je n'avais jamais eu l'intention de plus avec lui, j'avais volontairement balancé cette info à la coloc comme quoi on sortait avec un mec pour que ni Yvick ni Lisko puisse avoir le moindre doute sur ma relation bancale avec Mathieu. Lui a dû comprendre tout autre chose et j'étais maintenant empêtrée dans un bourbier sans nom. J'avais quitté la fête avec le décoloré sans un mot ni un au revoir pour Elyo.

Mathieu se gara devant le bâtiment où habitait Léna et il descendit avec elle.

Tu peux monter avec nous ? Faut pas rester toute seule ici en pleine nuit. Me dit-il sans m'adresser un regard.

Je les suivais sans répondre. Léna baillait tous les trois mètres et rien que dans l'ascenseur elle a dû répéter dix fois qu'elle avait mal aux pieds.

Arrivés devant la porte de l'appartement, un homme nous accueillait. Je compris facilement qu'il s'agissait du père de Léna et donc du beau-père de Mathieu.

Elle devait rentrer à minuit ! Tonna son père à l'encontre du décoloré.

Il est même pas une heure, le temps que je vienne de l'appart c'était ça ou le métro toute seule. Se défendit le blondinet en prenant sa petite sœur dans ses bras pour lui dire au revoir.

C'est bon papa, Math est cool. Bonne nuit Max, à demain.

Une femme brune apparu par la porte, récupéra Léna et esquissa un léger sourire au jeune homme à mes côtés avant de disparaitre dans l'appartement.

Ta mère se faisait un sang d'encre ! C'est comme ça que tu prends soin de celle qui t'a donné la vie !

- Abuse pas, elle n'avait qu'à m'appeler.

- Et tu es qui toi ? Me demanda le beau-père en me regardant de haut en bas.

Maxine Valty, Monsieur. Me présentais-je. Je suis en cours avec Léna.

- Je te conseille de pas trop trainer avec cette petite raclure si tu veux avoir un avenir jeune fille.

Et il claqua la porte. J'étais abasourdie par les remarques du beau-père, c'était un homme exécrable. Je savais que la relation avec Mathieu n'était pas la meilleure, j'avais aussi compris que c'était compliqué également avec Léna quand elle était venue quelques jours à l'appartement. Mais je ne m'attendais pas à ce que leurs relations soient aussi catastrophiques. Et la mère de Mathieu qui ne vient même pas saluer son fils, c'était le summum.

Nous retournâmes à l'ascenseur sans un bruit, la lumière se coupant sur notre passage et me faisant sursauter de me retrouver dans le noir. J'attrapais le bras du décoloré comme un réflexe, je ne supportais pas de me retrouver sans lumière, depuis la cave...

Max ça va ? Me demanda-t-il avoir qu'il venait de rallumer la lumière.

Je hochais la tête.

CIGARETTE - PLKOù les histoires vivent. Découvrez maintenant