Chapitre 20

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Victor

— On est pas bénévoles, pourquoi tu m'as inscrit ?

— C'est soit ça, soit le cours de maths, alors te plains pas, Victor.

Dix minutes qu'on reste planté là devant l'échelle métallique.

— Si tu lâchais la caméra, peut-être que t'arriverais à accrocher cette banderole, hein ?

— Non, je dois filmer ta chute.

Aucun de nous ne se décide à monter sur l'échelle, on se contente de se fixer du regard en attendant que l'un détourne les yeux et perde.

Raph est nul à ce jeu, sa seule excuse pour expliquer son incompétence est :

« Ta tête me fait trop rire, aussi»

— Salut, les garçons !

Je perds rapidement mon attention et détourne les yeux vers cette voix qui m'irrite, enfin c'est que j'aimerais, car elle produit plutôt l'inverse sur moi.

Raph n'en perd pas une miette et commence déjà à sauter autour de moi en prônant sa victoire.

Il récupère la caméra de mes mains.

— Salut Emily, chant-t-il tous heureux de ma défaite.

Je fais un signe de la main, et elle me lance un regard gêné mais passe outre mon éloignement. Elle fait semblant de ne pas voir la distance que je prends avec elle, depuis un certain temps.

J'ai essayé d'être son ami, mais ce serait tellement hypocrite de ma part.

Raph, en éternel optimiste, croit encore qu'elle est, selon ses dires, à mon fond sur moi.

« Trop de signes.»

Vous avez besoin d'aide ? Je me suis inscrite mais j'ai pas de groupe.

— Ouais, pas soucis, Victor installe la banderole, tu peux le filmer pendant que je tiens l'échelle.

Il lui tend la caméra qu'elle dirige vers moi souriante.

N'ayant plus le choix, je monte sur cette vieille échelle rouillée par le temps. Mes converses encore trempées par la pluie manquent de me faire chuter et impossible de faire confiance à Raph pour assurer ma sécurité.

Arrivé au sommet, j'attache maladroitement la bannière :

''Bienvenue au bal d'hiver 2023''

Raph, cette idiot, décide au moment où je descends de faire trembler l'échelle, me faisant perdre l'équilibre.

Mon coeur se presse dans ma poitrine, et un vide se creuse quand je me sens chuter vers ce sol ciré.

Je gémis en massant ma tête complètement secouée, et une grosse migraine me lacère la crâne.

En ouvrant les yeux, Raph debout devant moi, se comble en excuse, choqué par son geste.

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