Obsédé par toi

Une seule voix résonnait dans la tête de Sukuna. Celle de la domination, de l'envie sans bornes de prendre son compagnon là, sur le canapé. Le doux parfum de mures boisées du jeune homme en face de lui flottait doucement dans la pièce. Son regard le scrutait de temps à autre, sans jamais s'attarder, gêné. Ses joues étaient légèrement rosies et le fléau souris, il n'y avait aucun doute que ses phéromones aussi l'attisaient. Il portait un col roulé noir et moulant, avec une petite fermeture éclair sur le coté du cou, un style de vêtement typiquement oméga, permettant à l'alpha de toucher sa nuque sans effort. C'était un habit de couple, souvent pour les liés, et même s'ils ne l'étaient pas, le haut avait fortement intéressé Sukuna, alors Megumi faisait l'effort de souvent en porter devant lui. Et c'est justement cette petite fermeture qui ne faisant qu'aggraver l'impatience du fléau. Le jeune homme était penché vers lui, assis sur le fameux canapé où le roi des démons rêvait de l'y coucher et de le marquer comme sien, le posséder et lui montrer qui était réellement son alpha. Bien sûr qu'il en brûlait d'envie, mais le sujet de leur conversation, a l'air important, pouvait peut-être valoir le coup de se retenir quelques secondes de plus.

« J-Je ne peux pas t'aimer. »

Voici les seuls mots qu'il prononça. Malgré toute l'assurance qu'il avait mis dans son ton, il frottait nerveusement ses mains l'une contre l'autre. Ses yeux fuyaient toujours Sukuna et ses joues ne cessaient de rougir. La colère du fléau était palpable. Megumi sentit un frisson le couler sur place. Mon dieu, cet homme allait vraiment lui faire perdre la tête. Les phéromones de l'alpha dominant embaumèrent la pièce avec puissance et autorité. Un parfum d'épices soutenues et de vanille. Une odeur entêtante avec une pointe sucrée, ce qui était surprenant pour un alpha, surtout si celui-ci est dominant. Mais c'est cette particularité qui plaisait à Megumi. La douceur de ces phéromones était suave et avait quelque chose d'excitant. Il resserra ses cuisses et la chaleur monta d'un cran, le faisant brièvement haleter. Bien que ce fut de la colère qui se dégageait de Sukuna, l'idée qu'il le plaque violemment contre le canapé ou la table le fit trembler. 

Mais pour le bien du fléau, ils se devaient d'arrêter tout de suite leur relation, avant que Megumi ne puisse plus du tout imaginer sa vie sans le roi des démons. Il devait se trouver un bel oméga, sage et obéissant, mais surtout du même milieu que lui, avec une cuillère en argent dans la bouche. Le jeune homme baissa les yeux, tiraillé. Personne d'autre que lui n'avait le droit de pouvoir toucher le corps de rêve du fléau, de l'embrasser ou même de se frotter contre lui. Malheureusement, la vie est pleine d'injustices. 

Ne voyant aucun geste de Megumi pour démentir ou contredire ses paroles à peine prononcées, Sukuna se retint de se jeter sur lui et de lui arracher les boutons de sa chemise, de l'étaler contre le tissu du divan et de lui rappeler qu'il n'avait pas le choix : lui appartenir ou rien. Mais il ne fit rien. Des scénarios tous plus horribles les uns que les autres le hantaient. Megumi avait-il un autre alpha ? C'était-il lassé ? Il n'aimait pas être avec lui ? Voudrait-il le quitter ? Si c'était le cas, jamais il ne le pourrait, le roi des démon ferait tout pour l'en empêcher. La possessivité et l'amour de Sukuna sont des choses qu'il ne pouvait facilement contredire. Surtout si ses instincts étaient de son coté, et que depuis le début, ils demeuraient en parfait accord avec lui sur le comment et où faire l'amour à son oméga. Megumi devait l'aimer, il le fallait ! La pression de ses phéromones augmenta encore d'un cran.

Le jeune homme aux cheveux noirs hoqueta, ne parvenant plus à retenir ses réactions face à la puissance des vagues de chaleur que Sukuna provoquait chez lui. Celui-ci était assis, l'air pensif et le regard sombre, ne semblant pas vraiment se rendre compte de l'emprise infernale qu'il maintenait sur Megumi. Les joues pourpres et les yeux mi-clos, l'oméga s'était un peu plus avachit contre le dossier du divan. La chaleur devenait insoutenable. Respirant fébrilement les effluves fortes d'épices vanillées, le jeune homme se rendit compte avec embarras que l'excitation avait fini par le gagner. Il se leva avec précipitation, toujours dans un état qu'il ne pourrait bientôt plus supporter, ramenant Sukuna à la réalité. Le trouble n'en fut que plus profond quand Megumi découvrit avec horreur que quelque chose de chaud coulait doucement le long de sa cuisse. Maudissant sa faiblesse d'oméga, il s'apprêta à partir quand une main ferme lui attrapa le poignet et le tira vers lui, le rapprochant d'un large torse musclé.