Sans Rancune 2

Chapitre 58.

Partie 1 : !! Attention trigger warning : Scène pouvant heurter le jeune public !!

Génésis

- Pourquoi la porte est fermée ? Je retrouve Jayce dans la salle d'attente après avoir essayé d'ouvrir la porte d' Ézékiel qui est fermée. Ézékiel s'est réveillé ?

- Oui... euh... il est avec quelqu'un je pense. Me précise Jayce avec une légère gêne. Je n'arrive pas à croire qu' Ézékiel tenait à travailler même à l'hôpital.

- Chloé est partie ? Je m'assois à côté de lui.

- Oui, elle avait cours, d'ailleurs toi aussi n'est-ce pas ?

- Ouais. J'ai fait au plus vite. Après avoir déposé les vêtements d' Ézékiel, je suis allée en cours puis je suis revenue. Je meurs de faim d'ailleurs.

Un silence de mort s'installa entre nous. Je me rappelle soudain de la menace de Stephen. Que devrais-je faire ? Nous restons assis dans la salle d'attente. Nous regardons le peu de personnel médical qui passait devant cette chambre. Jayce avait demandé à restreindre le personnel qui s'occupe d' Ézékiel pour que le moins de personne soient au courant qu'il se trouvait à l'hôpital.

- J'ai peur. Sort Jayce subitement.

- Tu as peur ? Je me tourne vers lui et il baisse la tête vers le sol. Ses cheveux blonds contenaient trop de gel pour les plaquer en arrière et sa boucle d'oreille brillait très fort. Je n'aimais pas ce style.

- Ézékiel devient un petit peu incontrôlable. Il m'explique. Quand il est comme ça, il se referme sur lui-même et ne veut pas des autres. Je baissais à mon tour la tête car j'étais consciente de ce que devait traverser Ézékiel. Qu'est-ce qu'il s'est passé pour qu'il soit dans cet état ?

- Son frère avait disparu. Je lui avoue. Mais on l'a retrouvé.

- Un jour, je ne pourrai pas être là pour lui. Annonce Jayce nostalgique. Je ne suis peut-être même plus là pour lui. Cette tristesse dans sa voix me toucha. Je voulais le consoler mais ce n'était pas mon rôle. J'aime beaucoup Ézékiel, tu sais ? C'est mon frère. Je ne peux pas le laisser tomber. Cependant de toutes façons et dans tous les cas, lorsqu'il saura pour nous, ce sera la fin de notre amitié. L'air se bloqua dans ma gorge. Pourquoi tout le monde me rappelait cette foutue relation ? Je sentis le ciel me tomber dessus à la simple idée qu' Ézékiel apprenne pour Jayce à cause de Stephen. Je me haïssais d'avoir un jour accepter de sortir avec lui mais en même temps, j'ai passé de superbes années avec Jayce. Jayce a été mon remède. Il m'a aidé à tenir bon et à faire face. Il a absorbé mon mal-être, ma tristesse, mon désespoir et toutes mes dépressions. Il a toujours été là pour moi et j'ai réussi à me détacher de la personne que j'étais.

J'avais d'abord réussi à me convaincre que j'étais différente de celle que l'on harcelait. Que c'était pas moi. Que je redevenais moi quand je sortais du lycée. C'était pareil pour Jayce. Pour moi, ce n'était pas lui au lycée. Néanmoins, lorsqu'il mettait un pied dehors ou qu'il me soignait et s'excusait, je retrouvais mon Jayce. On était comme des acteurs d'une pièce de théâtre. Et je me rends compte qu' Ézékiel aussi jouait son rôle à la perfection. Être autant admiré et détester en même temps. Il était le mec par excellence du lycée, la référence, celui qu'on enviait, qui gardait toujours le contrôle peu importe la situation, qui faisait des victimes en étant le bourreau des autres mais quand il rentrait chez lui, c'était lui la victime de sa famille. Cependant, il n'avait personne pour absorber son mal-être, pas comme moi.

- Je sais. Mais on a rien fait de mal. Essayais-je de me rassurer. Aujourd'hui, j'ai compris que c'était bien moi qu'on harcelait au lycée. J'ai jamais été deux personnes et je ne le serai jamais. Je n'ai rien à me reprocher là dessus, c'était pas moi le problème, c'était eux. C'était Ézékiel qui avait un sérieux problème, un mal-être profond. Mais Jayce... je ne sais pas si je lui pardonnerai un jour pour ce qu'il m'a fait endurer au lycée alors qu'il disait m'aimer.