Deviens ma plus belle chanson

CHAPITRE XI

Vendredi 13 août, Los Angeles

Quand je rejoins James devant la maison de disques quatre heures plus tard, je porte mes nouveaux vêtements à sa demande et j'ai l'impression tenace de l'avoir volée. J'ai trimballé Ryan dans absolument toutes les boutiques, deux fois, et j'ai essayé des tonnes et des tonnes de vêtements en priant pour que James m'appelle et que je puisse partir sans rien choisir. Mais tout est tombé à l'eau et il m'a fallu choisir une tenue qui coûte pas loin d'un an de loyer.

Garée devant l'entrée de l'immeuble de la maison de disques, je suis assise sur le bord de la portière, bras croisés sur la poitrine et lunettes de soleil sur le nez. Quand il sort enfin de l'immeuble, portant un costume noir avec une chemise blanche et une cravate noire, je me redresse surprise par sa tenue, et le laisse me rejoindre. Je le vois détailler les cuissardes en daim noires à talons, les collants, la robe courte blanche à volants et la veste en cuir rosé.

— Très jolie tenue, sourit James. Vraiment très jolie.

— Il faut dire que tu as de très bon goût, je souris à mon tour avant de lui faire une bise sur la joue. Tu es invité quelque part ? je continue en tirant légèrement sur sa cravate.

— Oui et tu es également conviée. C'est d'ailleurs la raison de ton shopping surprise avec Ryan aujourd'hui. On était censé y aller ensemble, si mes obligations professionnelles ne s'étaient pas rappelées à moi. On y va ? me demande-t-il en ouvrant la portière côté passager.

Je souris et monte avant qu'il ne claque la portière. Il fait le tour, prend place côté conducteur et je lui tends la clé avant qu'il démarre.

∆

Quand James se gare, le parking est déjà plein de superbes voitures toutes plus chères les unes que les autres. Je le questionne du regard et il me sourit. Il coupe le contact, remet le toit en appuyant sur le bouton et descend. Il fait le tour et m'ouvre la portière. Je récupère ma nouvelle pochette et le suis. On entre dans une galerie d'art déjà bondée. James attrape deux flûtes de champagne sur le plateau qu'un serveur nous présente en arrivant et m'en tend une.

— Suis-moi, me dit-il avant de boire une gorgée de champagne et d'attraper ma main libre.

Je le suis au travers de la foule qui ne fait pas attention à nous et qui discute joyeusement en petit groupe. On rejoint le fond, s'arrête derrière deux personnes en train de papoter et James me lâche la main.

— Bonsoir Maeva, sourit James.

— Jamie, sourit la femme en se retournant avant de le prendre dans ses bras. Je suis contente de te voir. Ça fait tellement longtemps.

— C'est vrai que ça fait longtemps.

— On se voit plus tard, dit-elle en se tournant rapidement vers le jeune homme avec qui elle discutait.

— OK, répond-il avant de s'éloigner vers un nouveau groupe.

— Comment vas-tu ? demande-t-elle à James.

— Ça va très bien. Je te présente mon amie, sourit-il en posant sa main sur le bas de mon dos. Alexandrine Scott, Alexandrine, je te présente Maeva Nyork.

Maeva Nyork ? Sérieux ? Maeva est une très grande photographe depuis de nombreuses années. Elle s'est fait connaître comme reporter de guerre, car elle n'avait pas peur d'aller là où personne ne voulait se rendre.

— C'est un honneur de vous rencontrer, j'annonce en serrant la main qu'elle me tend avec un grand sourire.

— Alexandrine est photographe, l'informe James.