— Ça te plaît ?Auguste venait de l'attraper à la sortie de la douche, un sourire apaisé sur les lèvres. Échanger sur les achats effectués en quête d'une approbation était l'une de ces nombreuses habitudes de parent. Son attention étira les lèvres de Loup qui l'enlaça quelques secondes en guise de réponse.
— Ouaip. Tu m'as gâté. Merci papa.
— J'avais envie de te faire plaisir.
Et c'était le cas de le dire ! Loup repartirait dans son appartement avec trois gros romans, un pull tout neuf, un casque et un robot de cuisine. Son père avait dû sortir de gros billets.
— Et c'est réussi ! Et toi ? Tu es content ?
— Bien sûr fiston, pouffa Auguste avant d'ébouriffer ses cheveux humides. Le simple fait que tu penses à moi me fait plaisir.
Il n'en fallut davantage pour que Loup se sente fier d'avoir partagé un tel moment avec son paternel. Lorsqu'il repensait à sa mère et au début de sa disparition, les jours de fêtes lui semblaient un affront sans nom. Le silence qui y régnait apportait son lot d'obscurité et même Auguste, qui tentait de garder le cap pour deux, n'était pas parvenu à apporter un peu de lumière. Aujourd'hui, c'était différent. Ils se remettaient, tous les deux, à leur rythme, déterminés à resserrer leur lien.
— Aubin est content aussi ? Je ne lui ai pas acheté grand-chose parce que tu ne m'avais pas donné beaucoup d'idées...
— T'inquiète pas, papa, sourit Loup en avisant la porte de sa chambre close, dans son dos, là où l'attendait patiemment son petit copain. Aubin adore le saucisson et le chocolat. Tu n'étais même pas obligé de lui offrir quoique ce soit.
— C'est vrai, mais j'avais envie.
La générosité de son père lui réchauffa le cœur. Elle venait apaiser l'étrange sentiment qui ne le quittait pas depuis le début de la soirée. Ses muscles étaient tendus et il n'arrivait pas à comprendre la source de cette anxiété sous-jacente quand tout s'était déroulé correctement.
Les sourcils froncés d'Auguste attirèrent son attention.
— Ça va, toi ?
— Bah oui pourquoi ?
Pour toute réponse, Auguste secoua la tête, de nouveau tout sourire. Il déposa un baiser sur le front de son fils tout en lui souhaitant une bonne nuit, éteignant la lumière du couloir sur son passage. Parfois, les pensées de son paternel lui échappaient, mais Loup ne s'en préoccupa pas. Il poussa la porte de sa chambre pour la découvrir plongée dans le noir. Le visage d'Aubin était éclairé par l'écran de son smartphone sur lequel il pianotait rapidement.
— T'es fatigué ? lui demanda-t-il en se débarrassant de son pull avant de se faufiler sous les draps.
— Hmm.
À peine fut-il allongé que la seule source de lumière disparue. Aubin venait d'enclencher le mode veille. Il le sentit se retourner dans le lit et, par un automatisme presque ancré, Loup se rapprocha pour capter autant sa chaleur que son corps. Il aimait dormir collé contre son petit copain. C'était l'un de ses moments préférés, notamment parce que son langage amoureux passait énormément par les contacts physiques.
— Tu as... ça a été ? demanda-t-il au bout d'un moment.
Le silence lui répondit d'abord. Il eut tout le temps de palper le dos d'Aubin puis de glisser son bras droit au-dessus de son corps pour le ramener contre son torse. Le nez plongé dans son cou, déçu de ne pas avoir obtenu de bisou de bonne nuit, il y déposa ses lèvres. Aubin soupira.
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Tome 2 - True Love
RomanceSix ans se sont écoulés. Six années sans réponse, sans signe de vie. Loup est resté au même endroit, est retombé amoureux, a gardé contacte avec son meilleur ami tout en privilégiant sa famille. Cassien, de son côté, a fuit cette ville de malheur...