Réalité virtuelle

Chapitre 42, 42b et 42c : Notre vie virtuelle pourtant bien réelle

Partie a : Une sœur virtuelle contre un frère adoptif
Vision de Séraelle
_____________________________________________

Si je suis en vie aujourd'hui, c'est grâce à ta confiance envers ma mère, Ernesto.
Malheureusement, le monde a fait de nous des ennemis.
Aujourd'hui, il est temps de savoir qui de nous deux sortira vainqueur de ce combat.

C'est avec le cœur lourd que j'ai regardé le ciel.
Celui-ci était assombri par l'obscurité et l'orage grondait, mais j'étais capable de ressentir plusieurs présences qui nous observaient.
L'une était ma mère mais les autres devaient certainement être simples spectatrices, voire les sponsors d'Ernesto.
La mer autour de nous était déchaînée, faisant que le courant arrivait presque à nos pieds.
Il était impossible de s'enfuir et tous, nous le savions très bien.
L'envoûtante poussière des fées empêchait quiconque de pouvoir revenir à la vie dans ce combat à mort à vie unique.
Après nous être éloignés l'un de l'autre pour retourner auprès de notre guilde, à notre tour, nous avons brandi nos armes.
Tranche-destinée et le bouclier abyssal, face aux gantelets nommés Derniers murmures.

De mon épée vers le ciel, le tonnerre l'a foudroyée, m'octroyant sa force dans ma lame.
Du sable au sol, les armes d'Ernesto se sont vues fortifiées à leur tour.
Lorsqu'Udlys a voulu envoyer sa magie, de son épée, Rénald nous a protégés.
En retour, Nuxie a envoyé la sienne pour attaquer les lignes ennemies.
Pour l'assister, Elvirin, le plus précis de nous tous, tirait sur tous les projectiles qui nous arrivaient dessus.
Et sans attendre une seule seconde de plus, j'ai foncé sur mon unique adversaire.
"Dans d'autres circonstances, lui et moi aurions pu être amis, voire, une véritable famille recomposée." Pensions-nous tous les deux.
De ma lame contre son premier gant, une bourrasque de vent se forma dans la direction d'où nous venions respectivement.
De sa seconde main contre mon bouclier, le coup claqua si fortement qu'il était possible de l'entendre résonner sur l'eau, provoquant des vagues allant à contre-courant.
C'était la première fois que lui comme moi allions à une vitesse similaire ainsi qu'une force égale.
Mutuellement, nous nous sommes repoussés en arrière.
Tous les deux avons fait disparaître nos armes pour adopter une posture à distance.
De mon côté, j'ai sorti mon nouveau violon tandis que du sien, plongeant sa main dans son ombre, il fit apparaître un arc ténébreux.
Dés ma première note de musique, il venait de décocher une flèche qui fusa jusqu'à moi à toute vitesse.
L'esprit d'une fée de glace se matérialisa en une lame de givre pour couper en deux son projectile mais au même moment, tant il était rapide, que trois autres suivirent.
D'une seconde mélodie, d'autres épées se sont formées pour me protéger.
C'est là que son arme disparut et qu'autour de ses bras, de longs fouets de feu partirent s'accaparer mon instrument pour l'envoyer en l'air.
D'un pistolet qu'il sortit pour me tirer dessus, à mon tour, de ma fée de la tempête, un fin fil électrique partit du tour de mon poignet pour aller récupérer son arme et l'envoyer dans ma direction.
Respectivement, nous avons récupéré l'arme de l'autre mais celles-ci n'étaient pas faites pour nous.
Rapidement, elles se sont transformées pour nous être destinées.
De mon côté, j'ai bondi en arrière et son pistolet devint une arbalète à mon poignet, dont les projectiles furent amplifiés par la force statique de ma fée.
Sans attendre une seule seconde, le temps qu'il saute pour aller chercher mon violon, je lui ai tiré dessus plusieurs carreaux.
Au moment où l'instrument fut dans ses mains, il s'est transformé en une guitare grâce à laquelle il joua rapidement une brève mélodie.
Le sol se mit à trembler et sortant de celui-ci, un geyser de flammes s'éleva dans le ciel pour bloquer mes attaques.
N'en restant pas là, j'ai fait réapparaître Tranche-destinée que j'ai planté dans le sol.
Tombant du ciel, un éclair s'abattit sur Ernesto.
Au-dessus de lui, une gigantesque main de pierre le protégea de l'attaque et instantanément, il fusa jusqu'à moi, ses gants à la main.