Amina : Pourquoi petite fleur a fané ?...

CHAPITRE 23

Quelques jours après...

À la Mosquée

J'étais à mon cours de Coran, en train d'angoisser comme d'habitude parce que je n'avais pas fait mon travail.

Plus qu'une élève avant mon tour, j'essayais de faire de mon mieux mais c'était pas facile.

Avant, je consacrais beaucoup de mon temps au Coran. C'était pas juste une tâche que je devais effectuer pour être débarrassée, c'était réellement un plaisir.

Mais petit à petit le temps passait, et tout pour moi devenaient source d'angoisse : l'école, mes cours de Coran, même mes amies... Et la liste est encore longue, mais je ne vais pas tout émunérer.

Alors, pour moi ne plus me mettre la pression par rapport à l'école ou à mes cours de Coran, c'était comme un moyen de me protéger, de pouvoir vivre.

Parce que même si mon travail n'était pas effectué, je dormais l'esprit tranquille car je n'en faisais plus ma priorité.

Ça peut paraître bizarre, moi-même je trouve ça bizarre mais je pense que c'est comme ça que je le percevais.. Et pour retrouver un bon rythme il fallait déjà commencer par arrêter d'angoisser.

La mou3alima (l'enseignante, en arabe) -
Amina ! C'est ton tour.

Je me levai doucement, je pris mon Coran et j'allai à son bureau qui se trouvait au fond de la classe.

D'ailleurs je n'aimais pas ça. J'aurais préféré que son bureau soit à côté, pour que personne ne puisse me voir passer. Je déteste qu'on me regarde, même si avec le temps j'ai bien dû m'y faire.

Arrivée à son bureau on commençait par la sourate que je devais réviser, sourate Aš-Šu'arā'. Une Sourate difficile pour moi, je savais déjà que j'allais échouer.

J'avais même envie de dire à la prof que ça ne servait à rien, qu'il valait mieux que je retourne à ma place dès maintenant puisque je n'allais faire que m'humilier.

Mais j'ai quand même dû commencer, et sans aucune surprise je n'y arrivais pas.

Bah oui, tu peux t'en vouloir qu'à toi-même, personne t'a obligé à pas faire ton travail aussi.

Il y avait juste un gros blanc, où la prof attendait que je poursuive. Mais je ne continuais pas, et j'attendais juste qu'elle me dise que la sourate n'était pas bonne pour que je puisse enfin retourner à ma place.

Je m'enfonçais mes ongles dans ma peau, comme j'avais l'habitude de faire à chaque fois que je réussissais pas dans quelque chose.. Certes ça ne me permettait pas de réussir, mais pour me sentir mieux je devais faire ça.

La mou3alima - T'es sûre que t'as révisé ?

J'hochai la tête pour lui dire que oui, c'était un mensonge bien sûr qu'Allah me pardonne...

La mou3alima - Pourtant on dirait que t'as même pas ouvert ton Coran.

Ce qui n'est pas totalement faux.

Je ne répondis rien, la vérité je voulais juste pleurer mais je me retenais, et je patientais jusqu'à ce qu'elle me laisse partir.

La mou3alima - Tu sais que tu te mets en difficulté toute seule Amina ?

Puis elle s'adressa à la classe.

La mou3alima - Les filles, vous savez vous êtes dans une classe spéciale où l'objectif est de terminer le Coran. C'est une grande chance pour vous, Allah il vous a choisi vous parmi tant de filles...