Profondeurs et Surface Tome 2: En quête de vérité

Chapitre 29: L'assaut

Il faisait sombre, les rues et ruelles étaient vides. Une alarme hurlait à travers la ville déserte. Dans sa course effrénée, Sylvain ressentait la fraîcheur nocturne lui mordre la peau. L'air frais lui raclait la gorge alors qu'il courait à son maximum direction le hangar. Il ne réfléchissait plus, il courait. Ses pensées tourmentées avaient disparu. Il ne pouvait pas s'inquiéter, il n'avait pas le temps. Ses pieds tapaient les pavées alors que son souffle commençait à lui bruler la trachée. Son genou le faisait encore un peu souffrir mais il continuait d'avancer. Des vies étaient en danger !

Il débarqua au hangar à bout de souffle. Là-bas, il aperçut la totalité des combattants du mérite, eux aussi totalement essoufflés. Ils s'équipèrent au plus vite et pour cause le Messager faisait un carnage parmi les civils. Pendant qu'ils enfilèrent leur combinaison Œil de Tigre désigna les meilleurs tireurs et les équipa de fusils anti-Messager. Pour les autres, ils allaient devoirs combattre à l'ancienne.

Les casques quant à eux avaient été sabotés et rendu inutilisable. La stratégie était simple, pour les tireurs : toucher leur cible. Et pour les autres : l'abimer un max. Ils leur étaient impossible de créer la moindre compo dans un espace aussi restreint. Aussi les motos allaient être inutile car le monstre se trouvait au milieu des basfonds de la capitale. Là où était concentré le maximum d'habitant et aussi là où les chemins étaient les plus étroits. Seul avantage, les mouvements de la bête seraient eux aussi entraver par l'étroitesse des lieux.

Ça s'annonçait mal. Sylvain qui avait toujours un peu les neurones dans le gaz, activait ses réflexes. N'étant pas un as de la gâchette, il ne faisait pas parti des privilégiés. Donc, il allait se battre avec ses missiles à pointes verreuses, comme à l'ancienne. Toutefois sa mémoire musculaire n'avait pas oublié le fonctionnement des griffes missiles. Le combattant ressentait encore les sensations du tir et de la visée ainsi que leurs contraintes. Il n'avait rien perdu, ce qui était bon signe.

Tous en groupe, ils sortirent du hangar tout équipé, direction l'étage inférieur. En sortant Sylvain jeta un regard triste sur les rangés de casques ravagés. Il se demanda qui avait bien pu faire une chose pareille et dans quel but. Il ne comprenait pas pourquoi quelqu'un avait-il détruit leurs meilleures chances de survivre aux Messagers.

Le petit peloton courait à vive allure. Cela rappela l'entraiment au labyrinthe. Toutefois, il se sentait faible, épuisé par sa précédente course et par un léger début de crise d'hypoglycémie. La faim commençait à lui attaquer les entrailles. Ça s'annonçait vraiment mal !

Alors que tous suivaient leur nouveaux capitaine, Liz slalomait entre les rangs. Arrivé au niveau de Sylvain elle jeta un coup d'œil à son torse et ne voyant pas d'étoile, elle fronça les sourcils. Puis, elle lança assez distinctement pour couvrir le vacarme mais assez discrètement pour que le jeune homme soit le seul à entendre :

« Elle est où ton étoile ? »

L'ancien scientifique sortit la figure dorée à quatre branches de sa poche. La jeune femme la saisit et la plongea dans un sachet accroché à sa taille. Elle la ressortit peu après entièrement rouge. D'un rouge vif, d'un rouge sang. Elle la plaque sur la poitrine du combattant en affirmant :

« Toujours sur le cœur ! Ne la perd pas ! »

Et avant que Sylvain n'ait pu répondre quoi que ce soit la silhouette du monstre sauvage commençait à se dessiner au loin. C'était un véritable carnage, la bête déchiquetait avec une facilité déconcertante les bâtisses précaires et les humains.

Face à ce spectacle d'horreur le groupe se sépara en une multitude de tireurs qui se positionnèrent en position de d'assaut. Les cliquetis du chargement résonnèrent dans le chaos du massacre. C'était un tir facile, la cible était mobile certes mais prenait la totalité de l'espace de la ruelle. Et pourtant, avant même que la moindre munition ne fuse, le Messager se retourna et projeta une série d'éclairs sur ses futurs assaillants. Ce qui eut pour conséquence la mort d'une partie des tireurs et de dérouter les tirs des autres.