Ivre de toi

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Ce ne fut pas le miaulement strident de son chat qui réveilla Sidjil. Ni même son réveil, qui selon lui, ne tardera pas à s'enclencher.

Non, c'est une tout autre raison qui le sortit de sa rêverie. Ce sont les incessantes vibrations de son téléphone qui le firent péniblement ouvrir les yeux. La faible luminosité de son portable ne suffit pas au jeune homme pour qu'il le trouve. Tapotant chaque recoin de son lit, le vidéaste se maudit de s'être endormi sans avoir au préalable posé son IPhone sur sa table basse. Cela lui aurait évité de se retrouver dans une situation comme celle-ci.

Il était désormais suffisamment éveillé pour ne pas être capable de s'endormir à nouveau.

Avec un soupir d'ennui, il réussit enfin à mettre la main sur son appareil. Prêt à exprimer sa colère à la personne daignant gêner son sommeil, il se ravisa bien vite en remarquant qu'il s'agissait de son copain.

Toute pensée négative au sujet de son interlocuteur se fraya rapidement un chemin vers la porte de sortie de son esprit. Son énervement fut hâtivement balayé par une prenante inquiétude. Qu'arrivait-il donc à son compagnon pour que ce dernier ne cesse de l'inonder de notifications ?

Appels et messages fusaient par centaine sur l'écran de verrouillage de son téléphone. Ce harcèlement n'était pas le genre de son amant.

Il s'empressa donc d'accepter l'appel lorsque celui-ci le contacta à nouveau. Sidjil activa automatiquement le haut-parleur, n'ayant pas la foi de porter son portable à son oreille.

Tout songe néfaste prit la poudre d'escampette à l'entente de la voix enjouée de Maxime. Bien trop de gaieté pour l'heure matinale qu'il était actuellement. Le jeune homme jeta un coup d'œil rapide à l'horloge de la chambre.

Trois heures du matin.

Que diable faisait donc son petit ami pour l'appeler à un moment pareil ?

La question ne resta en suspens que quelques secondes. La réponse se faisait entendre à travers le combiné. Le son était si fort que Sidjil dû vérifier qu'il était bien au minimum. Il ne souhaitait tout de même pas réveiller ses voisins.

Du moins, ça ne serait techniquement pas de sa faute. Il s'agira ici de la culpabilité de Maxime.

Son seul et unique.

L'exceptionnel enfer qu'était son petit ami.

Il l'aimait fort. Pourtant, un fort déplaisir l'envahissait à l'idée que son copain l'appelle au beau milieu de la nuit. Avec ce qui semblait, un peu trop de verre d'alcool à son actif.

Cela ne l'étonnait tout de même guère. Maxime aimait sortir avec son équipe après avoir tourné pour son émission. Il n'était pas rare que ce dernier soit légèrement pompette, mais jamais ne buvait-il jusqu'à perdre la raison. Du moins, pas lorsqu'il l'accompagnait.

Et à en entendre les phrases peu françaises que le plus petit prononçait, il était loin d'être légèrement ivre. Il devait avoir enchaîné les shots. Il n'en était pas surpris d'arriver à une telle conclusion. Surtout pas lorsqu'il pouvait discerner les cris et hurlements de Ben et d'Elian.

Il n'y en avait vraiment pas un pour rattraper l'autre dans cette fine équipe.

Les caquetages incompréhensibles qu'échangeait actuellement Maxime avec ses amis comblaient le silence de sa chambre. Lui donnant alors l'impression d'être en leur compagnie alors que son propre compagnon ne lui donnait présentement aucune attention.

Il l'appelait pour aucune raison à une heure déraisonnable et pour couronner le tout, il daignait ne lui apporter aucune considération.

Cela le faisait soupirer. D'ennui ou d'amusement. Il l'ignorait. Toutefois, il ne pouvait réprimer cette affection qui faisait gonfler son cœur de bonheur à l'entente des phrases sans queue ni tête de Maxime. Il aimait ce côté excentrique de son petit ami. Cela lui donnait un petit côté attachant.

Ivre de toi // Maxime Biaggi x DjilsiOù les histoires vivent. Découvrez maintenant